Les Royaux (Livre 1) - SLOW UPDATE

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Aydan

À la fin de la journée, ma mère nous convoque au salon privé mon frère et moi.

— Asseyez-vous, dit-elle la porte à peine refermée derrière nous.

Nous nous exécutons. Elle nous rejoint et nous donne à chacun un dossier constitué des photos de toutes nos cousines proches ou éloignées. Un frisson me parcourt l'échine. Je feuillette le mien jusqu'à tomber sur la photo d'Amberly.

Ethan se penche vers moi, les sourcils haussés :

— Un peu trop rebelle pour toi mon frère, tu ne crois pas ?

Je lui assène un coup de coude dans les côtes lui arrachant un rire. Notre mère s'assoit face à nous, l'air solennel.

— J'aimerais que vous épousiez chacun l'une des sœurs McAigidLoch.

— Dans ces cas-là, je prends l'aînée, dit mon frère.

— Et moi la cadette, j'interviens.

Notre mère soupire :

— Tant que cela peut nous permettre de créer l'alliance nécessaire avec le Sud pour renforcer nos forces militaires de façon à intervenir dans les conflits à l'Est et l'Ouest.

— Cela va de soi, acquiesce mon frère. (Il se tourne vers moi.) Es-tu sûr de ton choix ?

Je contemple la photo de ma cousine dont les yeux semblent défier toute personne qui tomberait sur cette photo. Je ris silencieusement puis relève la tête, déterminé :

— Yr wyf yn sicr o fy newis. Hi fydd fy ngwraig.

Je suis sûr de mon choix. Elle sera ma femme.

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Amberly

La séance photos finie, je me retrouve coincée dans les derniers préparatifs du départ. Ma Mère ne cesse de courir à droite et à gauche criant des ordres à tout va. Toute cette agitation me met les nerfs à vif si bien que, lorsque vient l'heure de me retirer et de me changer pour le souper, j'en éprouve un sentiment de soulagement.

— Dernière chose ! s'exclame ma mère alors qu'Elena et moi nous engageons dans les escaliers. (Nous nous retournons.) Les festivités auront lieu au château de Glamis administrée par la famille Strathmore-Kinghorne.

— Parfait, je marmonne entre mes dents.

— Alors petite sœur ? On a peur de passer la nuit parmi les fantômes ? me charrie mon aînée.

— Tais-toi.

Elle m'attrape par le bras telle une conspiratrice.

— Si ce sont les histoires que je t'ai racontées au sujet du Monstre, de la Dame Grise et du joueur de cartes avec le Diable, ne t'en fais pas : je suis sûre que nos cousins seront ravis de te laisser l'un des lits pour que tu dormes avec eux, comme lors de nos dernières vacances là-bas. (Je lui assène une tape furibonde sur le bras. Son sourire s'agrandit :) À tout à l'heure.

Elle m'embrasse la joue et disparaît dans sa chambre.

J'en fais de même. Blaire me prépare un bain tandis que je retire mes vêtements. Je m'immerge dans l'eau avec un soupir.

— Votre Mère a demandé à ce que je vous fasse un petit briefing sur les Royaux et la famille...

— Strathmore-Kinghorne chez qui auront lieu les festivités auxquelles nous sommes conviées, je marmonne.

Elle rit :

— Exact. (Ses doigts s'attèlent aux soins de ma longue chevelure ondulée.) Je vais être aussi simple et précise que possible.

— Merci.

Fermant les yeux, je me laisse glisser un peu plus dans l'eau. Je tends l'oreille et prends sur moi pour ne pas me laisser bercer par la douce odeur des huiles et la chaleur de l'eau. Je laisse libre cours à mon imagination pendant que Blaire reprend l'histoire de manière succincte.

Là où les Elfes, les Faes, les loups, les vampires et autres créatures surnaturelles ne sont rien de plus que l'imagination des humains, les druides, druidesses, sorciers et sorcières, eux, sont bien réels. Au cours de ces trois cents dernières années, en Europe du Nord notamment, les territoires et les plus belles propriétés ont été réparties entre familles pures et familles hybrides.

Les familles hybrides sont nées de l'union de druides et de sorciers avec des humaines nobles. Il y a également eu quelques unions entre druidesses et sorcières avec des humains nobles, mais de manière beaucoup plus rare. Quelle que soit la situation, l'enfant hérite autant du côté de son père que du côté de sa mère.

Dans le cas des Strathmore-Kinghorne, Comte et Comtesse d'Angus, Alexander, un druide, a obtenu ses terres en récompense de sa bravoure et de son dévouement lors de la Dernière Guerre. Par la suite, il a rencontré son épouse Arwen, une sorcière, avec qui il a eu de nombreux enfants, sans compter tous ses Diolain, enfants illégitimes nés au cours de relations adultères à droite à gauche.

Je reste silencieuse, le temps de mémoriser les informations.

— Les Travailleurs sont-ils les seuls à ne pas être dans la confidence en ce qui concerne l'existence de ces personnes dotées de... pouvoirs ? je demande finalement.

— Certains le sont. Des Accords d'Allegiance ont été signés entre les Dotés et le reste de la noblesse afin de faire en sorte que les Travailleurs soient maintenus dans l'ignorance le plus possible, dans le but logique d'éviter toute tentative de rébellion, qui serait de toute façon rapidement écrasée par le nombre et les dons. (Je frissonne.) Vous savez Altesse, ce n'est pas pour rien que je me méfie de votre petit ami. (Baissant la voix, elle ajoute :) Je le soupçonne d'être un Diolain. Un illégitime. Comme moi.

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