CHAPITRE 9- jour

5 1 0
                                    

Je me frotte les yeux si fort qu'ils me font mal. J'ai l'impression d'être encore en demi sommeil, même si pour une fois, je me suis levée très vite. Maman était justement très surprise de me voir attablée si tôt.

-Tu es tombée du lit ce matin ma chérie? Demande t'elle sur le ton de la plaisanterie mais aussi de l'étonnement.

Je secoue la tête de gauche à droite en souriant. J'ai très envie de lui poser une question mais j'ai peur qu'elle se demande pourquoi je me questionne sur cela. Je tente, tant pis pour les conséquences.

-Maman, est-ce qu'il t'est déjà arrivé de faire un rêve et de le continuer la nuit suivante?lâchais-je comme si je venais de me libérer d'un poids énorme, alors qu'en fait c'est une simple question et que ça ne va rien changer à la situation.
Elle fronce les sourcils comme pour se souvenir de quelques choses.

-Il me semble avoir fait un rêve deux fois à quelques semaines d'intervalle...

-Oui mais le continuer?! La coupais-je.

Elle est surprise par mon enthousiasme.

-Non, je... je ne crois pas, mais pourquoi est-ce que tu me demandes ça Ella?

Je n'essaie pas d'inventer un mensonge je dis seulement « pour rien! ».

Même si je suis toujours de mauvaise humeur avant mon bol de céréales, ma mère a toujours été mon rayon de soleil. Pourtant ce matin, ma mauvaise humeur est coriace. Elle me raconte des histoires qui me feraient mourir de rire habituellement, mais pas ce matin. Une bonne douche me ferai du bien mais je n'ai plus le temps, les mauvaises habitudes sont résistantes. J'arrive tout de même à avoir mon bus et fais les devoirs que je n'ai pas pu faire pour aujourd'hui - j'étais tellement occupée à observer le plafond hier soir que j'ai oubliée de les faire.
Quand j'arrive au lycée, je me dirige vers les marches de secours extérieurs comme tous les matins mais je suis très surprise de ne pas y trouver Lexy ou bien Jenny. Lexy est toujours la première arrivée normalement, même quand je parviens à avoir mon bus, elle est déjà là depuis un quart d'heure minimum. Je décide donc d'aller voir si elle est encore à son casier, mais elle n'y est pas. Je n'ai plus le temps d'aller jusqu'au casier de Jenny car la salle d'audiovisuelle dans laquelle je dois me rendre pour mon premier cours se trouve dans un autre bâtiment.
Nous nous asseyons tous devant un ordinateur au hasard, enfin pas vraiment. Noah s'installe forcément sur la table voisine de la mienne.

-Oh Ella! Je n'avais pas vus que tu étais là, ça va?

N'importe quoi! Bien qu'il m'avait vu! Je connais Noah depuis la maternelle, et il est la preuve vivante que certains d'entre nous préfèrent passer du côté sombre de la force en grandissant. Il était un élève timide mais bien élevé, et il est devenu un gigantesque connard et coureur de jupon. Beaucoup de filles font encore la bêtise de le croire quand il dit qu'il les trouvent sympathiques et qu'il aimerait seulement «  boire un smoothie avec une nouvelle amie », et puis il les prend par les sentiments, les mets dans son lit, et disparaît quand il a finit sa petite affaire. Comme tout connard qui se respecte, il ne prend pas les plus moches, mais je crois qu'il sûr estime vraiment sa propre beauté.

-Tu sais, finalement c'est une bonne chose de tomber sur toi parce que je pensais qu'on pourrait...

-Boire un smoothie entre nouveaux amis? Le coupais-je avec dégoût.

Je reporte mais attention sur mon ordinateur. Cela fait au moins cent fois qu'il me le demande depuis que je le connais, et apparemment il n'a toujours pas compris que ce sera toujours un non catégorique. J'ai parfois l'impression que je suis la seule qui voit vraiment qui il est. Sous ses airs de gentil garçon se cache un abruti égoïste.

-Écoute poupée...

Je tremble de colère au mot « poupée », mais garde les yeux rivés sur l'ordinateur pour éviter de le gifler. Il continue:

-Je sais que tu me kiffe et que tu te retiens de me sauter dessus, alors joues pas la difficile, ok?

Je finis par le regarder pour qu'il comprenne une fois pour toute. Je ne suis pas quelqu'un qui part au quart de tour facilement pourtant, mais je haie les types comme lui.

-Écoutes bien ce que je vais te dire parce que c'est la dernière fois. Il ne se passera jamais rien entre nous, ok?

Le simple mot « nous » me dégoûte. Il souffle mais se tait pour le reste du cours.

Je vois les filles sur notre table habituelle à la cafétéria et les rejoins.

-Salut! Je vous ai cherchées ce matin, où est ce que vous étiez? Demandais-je d'une voix enjouée.

Elles se regardent d'un air complice et d'autre part se lit l'incompréhension.

-Désolées, on t'avait oubliée. Un peu comme toi hier, à la bibliothèque. Me fait remarquer Lexy.

-Et là on a finit, alors salut! Finit Jenny.

Elles se lèvent et tournent les talons, plateaux dans les mains. Je sais que je n'ai pas était très agréable avec elles hier, mais leur comportement est légèrement exagéré. Je déjeune donc seule et ne les revois pas pour le reste de la journée.

HOPEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant