Chapitre 6 : Confrontation

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Je suis stationné dans le parking souterrain depuis bientôt deux heures, je me suis mise dans un coin reculé à l'abri des regards. Je ne veux surtout pas que mes anciens collaborateurs me voient dès maintenant, parce que si l'on me voyait cela mettrait mon plan aux oubliettes et je ne peux pas me le permettre. Surtout que je les ai lâchés comme un bâtard sans un avertissement et pour me mettre un peu plus dans la mouise, j'ai fait capoter le plan du grand chef pour prendre ensuite la poudre d'escampette sans leur donner de mes nouvelles. Il ne faut pas être une lumière pour savoir que je ne vais pas être accueilli à bras ouverts donc c'est pour cela que je suis sur mes gardes surveillant chaque mouvement et chaque personne qui passe dans mon champ de vision. Je préfère tout analyser au cas où... Je ne suis pas bête et je ne compte pas me jeter dans la gueule du loup aussi facilement. Je sais comment ils fonctionnent et je compte bien m'en servir pour que mon plan se passe correctement. Je n'ai eu que quelques heures pour le mettre en place, mais j'espère que ça sera suffisant et que rien ne le gâchera.

Une fois de plus, je vois un homme sortir de cet endroit de merde avec le sourire aux lèvres. Si seulement, je pouvais lui faire ravaler. Prendre ces femmes pour des objets, même si je sais que pour certaines ça ne les dérange pas, me donne la nausée. Oui, je sais que c'est bizarre et je suis le premier en être surpris, car je l'ai pratiqué plus d'une fois, je ne le cache pas. Mais j'ai vécu dans cette atmosphère depuis que je suis entré dans la mafia donc c'était devenu quelque chose de banal, voire de complètement normal. Et puis finalement, je me rends compte que cette situation est loin d'être normale et le comprendre que maintenant me donne la gerbe. Putain, reprends-toi ! Il ne faut pas que je m'égare, je dois rester concentré sur mon objectif et pas sur ce passé de merde. J'ai reconnu deux, trois personnes qui venaient fumer et discuter sans que personne ne les surprenne ensemble. À ce que je vois, rien n'a vraiment changé, les complots se font toujours à l'extérieur, ce qui me fait sourire. Je l'ai pratiqué plusieurs fois avec l'aide de Nikolaï et les résultats ont toujours été florissants.

Je regarde mon portable quand des talons claquent sur le sol, mes yeux se posent sur la silhouette qui s'approche timidement du couloir. Je ne la reconnais pas sur le moment, mais quand sa tête se tourne vers ma voiture, un frisson me parcourt tout le corps. Il s'agit de la petite Neya. Elle a changé depuis tout ce temps, elle est devenue une très belle femme. Vu les formes qu'elle possède, tout le monde doit se l'arracher et ça me dégoûte. Bordel ! Mais qu'est-ce qu'elle fout encore dans ce taudis ? Je pensais que Léa avait pris ses dispositions envers elle ! Nous en avions parlé avant que nous fassions cette colocation. Il va falloir que je parle avec Neya et que je la sorte de cette merde, je n'accepterai plus qu'elle vende son corps un jour de plus. Putain, fait chier ! Tant pis, je vais prendre des risques, il faut que je l'arrête avant qu'elle n'entre, je ne souhaite pas qu'elle soit là quand je mettrai les pieds à l'intérieur.

Je dépose mon portable dans la boite à gant et sors de la voiture en claquant doucement la porte, je n'ai pas envie d'attirer l'attention pour le moment. Je me déplace agilement et furtivement où il y a le moins de lumières pour passer inaperçu. Une fois que je peux l'atteindre, je mets une main devant sa bouche pour l'empêcher de crier ou d'alerter qui que ce soit et je l'emmène entre deux 4x4. Je croise les doigts afin que personne ne m’ait vu, j'attends quelques secondes avant de lui chuchoter :
« Je ne veux pas te faire de mal. »

Elle est pétrifiée, elle tremble de la tête au pied, son buste descend et remonte rapidement, des sanglots étouffés se font entendre malgré ma paume qui est encore sur sa bouche puis je sens des larmes tomber sur ma main. Je n'aime pas qu'une femme réagisse comme ça, mais comment pourrai-je lui en vouloir ? Nous sommes tous deux dans un monde, où la terreur règne. Et puis, il faut être honnête, je ne lui ai pas montré la meilleure version de moi. Elle m'a déjà vu à l'œuvre plus d'une fois, et à cette époque, je n'étais pas du tout un enfant de cœur, loin de là.

Je me souviens de la première fois qu'elle a assisté à l'une de nos fameuses réunions, malheureusement, j'ai dû tuer un mec sous ses yeux. Elle a hurlé de tout son être et Nalya l'a emmené dans l'une des chambres afin de la calmer, mais surtout de la briefer sur nous. Elle n'a plus jamais été la même et c'était de pire en pire à chaque fois qu'un homme posait les mains sur elle.


« Je vais doucement enlever ma main. Mais à la condition que tu me promettes de ne pas hurler, et même de t'enfuir. Hoche la tête si tu as bien compris. »

Elle s'exécute même si je sais qu'elle aimerait bien faire le contraire. Je mets mes mains sur ses avant-bras puis je la retourne afin que nous soyons face à face. Quand elle me voit, sa bouche forme un O puis elle recule d'un pas, elle semble stupéfaite que je sois là en face d'elle.

« Qu'est-ce que vous faites ici ? » Me demande-t-elle.

« J'ai des affaires à régler à l'intérieur et je préfère que tu m'attendes dans ma voiture pour ta sécurité. » Lui répondis-je.

« S'ils ne me voient pas, vous savez très bien ce qu'il va m'arriver. » Lance-t-elle apeurée.

« Nous aurons cette discussion plus tard Neya. Va dans ma voiture et surtout tu n'ouvres à personne. Si dans l'heure qui suit, je ne suis pas de retour, tu appelles Anton de ma part et tu lui demandes de venir immédiatement. Mon portable est dans la boite à gant. » Dis-je en la regardant droit dans les yeux.

Elle va pour rétorquer quand un groupe de femmes sort du bordel, suivies par trois macs. C'est le signal que j'attendais et je suis bien content qu'ils aient gardé ce petit rituel. Je fais signe à Neya de s'exécuter sans plus attendre et je patiente jusqu'à ce que le groupe ne se trouve plus dans ma ligne de mire pour avancer vers la porte. Je mets ma capuche sur mon crâne afin qu'ils ne me reconnaissent pas via la caméra. Il faut que je fasse effet de surprise, si je veux arriver à mon but. Je prends la clé dans la poche arrière de mon jean, je suis bien content de l'avoir gardé dans mon bureau.

Une fois à l'intérieur, je remarque que rien n’a changé. La décoration et le mobilier sont toujours identiques que dans mes souvenirs, tout est dans l’ancien et je remarque maintenant avec le recul que rien ne s’accorde. Sur le comptoir, entre les pochons de weeds, les sachets d'héroïnes et d'ecstasy sont mélangés aux capotes, qu'elles soient utilisées ou non. De plus, ça pue toujours autant l'alcool et le sexe. Cette odeur ne me dérangeait pas plus que ça à l’époque vu que je baignai dedans. Quand c'était mon QG, cela ne se passait pas du tout comme ça, je n’ai pas été élevé dans une porcherie, donc il était hors de questions que j'accepte que les autres pensent ça venant de moi. Je demandai toujours à ce que la pièce principale soit impeccable, ainsi que la petite salle derrière qui nous servait de salle de réunion. Les gars en ont bien profité au fait que je ne sois plus là, c’est l’anarchie totale. De plus, il n'y a personne pour surveiller au cas où l'un de nos ennemis viendrait. C’est vraiment du grand n’importe quoi.

« Et bien en voilà une sacrée surprise. » Lance une voix que je reconnais immédiatement.

Je me déplace sur ma droite afin d’être face à lui. Le fait qu’il soit ici tout seul, ne me plais pas, car ce n’est pas dans ses habitudes. Il est toujours accompagné de son demi-frère et de son cousin, c’est deux-là d’ailleurs, je les ai toujours considérés comme ses toutous et non comme des membres de la mafia. Je me suis toujours méfié d’eux et au final, je ne me suis pas trompé.

« Je sais que je t'ai manqué Oleg. » Lui répondis-je avec un petit sourire en coin.

« Tu crois que tu peux revenir ici comme bon te semble et que nous allons t’accueillir les bras ouverts. Je pense que tu as oublié certains détails. Tu n’es plus le bienvenu ici et nous ne voulons pas de traitre en ce lieu. » Déclare-t-il.

« Je ne demandais pas tant surtout venant de ta part. Mais toi aussi, il me semble que tu as occulté certaines choses de ta cervelle de moineau. Il va falloir y remédier. » Dis-je en m'avançant vers lui.

« Tu n’es pas en position de force. Conseil d’ami, rentre chez toi et ne revient plus ici !  » Lance Oleg en fixant un point derrière moi.

Je n’ai pas besoin de comprendre, j’aurais dû être plus attentif et ne pas me faire piéger comme il vient de le faire. Je me retourne pour me retrouver face à son demi-frère, son cousin et un mec que je n’avais jamais vu.

« Comme tu peux le constater, bien des choses ont changé ici et sache que c’est moi qui ai repris le flambeau. Tout le monde est ravi depuis que j’ai pris ta place, j’ai même généré plus de bénéfices en quelques mois que toi en plusieurs années. Je n’ai qu’un signe à leur faire et ils vont te refaire le portrait, honnêtement, ce n’est pas l’envie qui m’en manque. » Dit-il.

« Tu crois qu’ils me font peur, j’ai connu bien pire que ça. » Répliquais-je en faisant craquer mes doigts.

« Il me semble que tu as fait ton propre choix. » Prononce-t-il proche de mon oreille.

Je n’ai pas le temps de riposter que son cousin et l’autre connard me prennent chacun un bras afin de me maintenir et que je ne puisse pas leur porter de coup. Oleg et son demi-frère me regardent avec un sourire de victoire, ce que je leur laisse penser pour savoir jusqu’où ils seront capables d’aller. Je n’ai aucune limite et je compte bien leur faire voir.

« Je pensai que ça allait être plus difficile que ça. Je constate que le fait d’aller en France t’a ramolli Alekseï. » Exprime Oleg fier de lui.

Je peux aisément faire en sorte que les deux guignols qui me tiennent mangent le sol, cependant je patiente avant de m’amuser. Ils me poussent afin de me mettre sur une chaise, Oleg prend une corde puis commence à me ligoter les mains derrière la chaise. Il a beau se démener comme un beau diable après la corde et mes poignets cet imbécile se rend finalement compte qu'il s'est mal pris et qu'il doit faire le tour de la chaise. Quand il se relève devant moi en grognant et pestant j'en profite pour lui mettre un bon coup de tête direct sur son pif. Il recule automatiquement en mettant des mains sur son nez qui pisse le sang.

« Faites-lui sa fête à ce connard ! » Hurle-t-il.

Son demi-frère arrive sur ma droite, son cousin sur ma gauche et l’autre se place devant moi tout en protégeant Oleg. Les deux sur mes côtés foncent sur moi en même temps, je réussis à en esquiver un mais pas le deuxième. Je me prends un coup dans les côtes, ce n’est pas pour autant que je recule car je riposte immédiatement pour celui qui va pour me mettre un coup de poing. Je mets mon avant-bras pour me protéger la tête quand une douleur arrive au niveau de ma jambe gauche. Ma jambe fléchie à cause du coup, j’ai juste le temps de lever la tête quand je vois un pied arriver droit sur mon visage. Je bascule sur le côté puis me relève juste assez et j’envoie un coup de coude dans l’abdomen. Le souffle de son cousin se coupe automatiquement, il se plie en deux, quand il est à ma hauteur, je lui envoie ma paume de main dans son nez. Il bascule en arrière en hurlant de douleur, cela en fait un de moins.

Son demi-frère arrive en courant sur moi, je n’ai pas le temps de me relever, qu’ils nous propulsent par terre, l’impact dans mon dos me fait grimacer par le coup que j’ai eu auparavant. Il se place à califourchon sur moi tout en me bloquant les bras à l’aide de ses jambes.

« J’ai rêvé de ce moment. » Dit-il avant de me balancer ses poings sur mon visage.

Au bout de plusieurs coups, je sens que s'ouvrent ma pommette ainsi que mon arcade droite. Le fait que je sente mon sang couler me fait voir rouge. Il ne fallait rien de plus pour que le monstre en moi ressurgisse. Je tente deux fois de bouger mes jambes, cependant, je n’y arrive pas. La troisième fois fait en sorte qu’une opportunité s’ouvre à moi car il est déstabilisé. J’en profite alors pour passer mes jambes autour de son torse, j’arrive donc à lui faire la position de la clé de bois en croix. J’exerce une pression sur son bras que je sens qui commence à lâcher. Je me prends un coup de pied dans l’épaule afin que j’abandonne ma prise. Ce qu’il ne comprend pas, c’est que j’augmente ma force. En conséquence, le bras du demi-frère pète entre mes doigts et il a du mal à respirer avec mes jambes qui lui entourent son torse. Au bout de quelques secondes, son corps abandonne et donc je fais une roulade pour me retrouver face à celui que je ne connais pas.

Je passe ma main droite sur mon visage parce que le sang occulte ma vision sur mon œil droit. Le mec sort de sa poche de veste un couteau. Il se met en position de combat, ce qui me fait sourire. S’il a besoin de ça pour me mettre K-O, moi je compte juste utiliser mes poings.

« Je vais te saigner comme un porc. » Déclare-t-il tout en avançant vers moi.

Il essaye de me toucher, je réussis à l’en empêcher au dernier moment, ce qui l’agace fortement. Je ne vais pas mentir, il sait très bien le manier, ça se voit qu’il a l’habitude de l’utiliser. Au moment où il baisse sa garde, je vais pour lui mettre un coup sauf que cette fois-ci il a été plus rapide que moi. Son couteau m’entaille le biceps droit, je recule de quelques pas. Il est heureux parce qu'il vient de me toucher, je lui lance mon regard le plus noir. Cette fois-ci, je me rue sur lui et tant pis, si je me prends un autre coup de couteau. La plaisanterie a assez duré, il va falloir que Oleg soit prêt pour la suite.

Son couteau me touche deux fois, une fois dans la plante de ma main gauche et l’autre sur mon avant-bras droit, ce qui ne m’empêche pas de lui rendre les coups. Il s’avance vers moi, son canif passe à quelques centimètres de mon œil droit. Je parade en lui mettant un coup de pied dans son genou. Je sens l’os se briser sous l’impact. Il serre les dents face à la douleur, j’en profite pour le mettre à terre mais il ne se laisse pas faire. Il arrive à prendre le dessus sur moi, sans que je comprenne comment, son couteau se plante dans sa poitrine. Je bascule son corps sur le côté, je n’ai pas le temps de me lever que je sens sur mon crâne le canon d’un pistolet.

« Ne bouge pas sinon je te fais sauter la cervelle. » Murmure Oleg. « Je connais tes talents, cependant, à chaque fois que je te vois à l’œuvre, tu m’impressionnes toujours autant. Ils t’ont quand même bien amoché donc je suis plutôt satisfait. » Continue-t-il.

« Tu pensais qu’ils… »

« Tututu, je ne t’ai pas donné la parole. Tu vois quand certaines personnes sauront que je t’ai buté comme un moins que rien, je vais prendre encore plus de galons. » Dit-il en me coupant la parole.

« Si j’étais toi, je ne parlerais pas pour rien. » Relate une voix que je ne pensais pas entendre.

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Bonsoir alors tout d'abord je vois souhaite une bonne année 2020, j'espère qu'elle répondra à vos attentes 😊😊

Je suis désolée pour le fait que le chapitre soit publié avec beaucoup de retard mais j'ai eu un soucis personnel et donc je devais mettre ma passion entre parenthèses.

Je remercie aussi mes girls qui m'aide énormément quand je suis en panne d'inspiration. Elles me boostent avec de bons conseils.

J'espère que cette attente en valait quand même la peine ?

Qu'en pensez-vous de ce chapitre ?
Qui aide à la fin notre cher Alekseï ?
Que va-t-il se passer pour la suite ?

J'attends vos retours avec impatience 😊😊

XOXO ❤❤❤❤
-Laura-

Between Love and RevengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant