Prologue

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[Se repentir du passé, s'ennuyer du présent, craindre l'avenir : telle est la vie.]

Assis au centre de cette pièce glaciale, l'oxygène ne circulait plus dans mes poumons, j'avais du mal à respirer.

Tous ces regards braqués sur moi, menaçants, sournois, agressifs, haineux, aucun d'entre eux n'avait l'air d'avoir ne serait-ce que la moindre once de pitié à mon égard.

J'étais le fautif, et elle la victime.

Mais il est bien trop tard pour m'en vouloir à présent, tout ce qu'il me reste n'est qu'un profond mal-être, un sentiment de culpabilité si intense que j'ai l'impression de suffoquer.

Ma vision est floue, et mon visage crispé, je sens que de l'eau salée perle sur ma peau, venant s'écraser sur mes lèvres gercées d'où aucun son n'arrive à s'échapper. Je me sens faible, si faible...

Moi qui ai encore du mal à réaliser que c'est vraiment moi, le moi conscient et sain d'esprit, qui ai commis cet acte que ni moi ni personne ne me pardonneront jamais.

L'ambiance oppressante autour de mon corps tremblant ne fait que confirmer que je suis voué à rester avec le poids de mes actes sur la conscience jusqu'à la fin de mes jours, que jamais personne connaissant mon nom ne m'adressera le moindre intérêt si ce n'est pour répandre toute l'aversion et le désir de se défouler, de déverser sa haine envers l'être faible et sans importance que je suis, ou plutôt, que j'ai toujours été...

Cette pièce, si sombre, si grande, si effrayante, me fait frissonner. Je tremble de tous mes membres, incapables de contenir ce sentiment de vulnérabilité qui m'horrifie. Jamais je n'aurais cru un jour me tenir à la place de l'accusé...

Dans un vain effort, je jetais un regard suppliant à cette femme, celle qui déciderait de mon jugement dernier.
Celle qui déciderait si elle allait détruire ma vie ou non.
Celle qui déciderait si elle voulait faire de moi un criminel, ruinant ainsi mon avenir, ou tenter de me comprendre.

16 ans.
C'était mon âge.
Quand cette femme a foutu ma vie en l'air.

Ces mots me transpercèrent comme des milliers de lames et d'aiguilles aiguisées de part et d'autres de mon être fragile.

Vulnérable. Pitoyable. C'est ce que j'étais.

Mais à l'écoute des réactions joyeuses de l'audience vis-à-vis de ma sentence des plus atroces, je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire en coin. Ces imbéciles... ils se fichaient bien que je sois un adolescent et des raisons qui m'ont poussé à faire ça, ils n'ont que la version des faits qu'ils veulent entendre, et ils la prennent pour vérité sans même essayer de comprendre, ils sont de simples suiveurs, ne savant même plus penser par eux même, venant assister au procès comme à un simple match de foot, finalement, ce sont eux qui sont pitoyables...

Un rire. C'est ce qui passa la barrière de mes lèvres à ce moment là, un rire étouffé par les pleurs que je ne pu retenir une seconde de plus, une rage infinie brillant dans mes yeux d'un noir profond, effrayant ces idiots qui ne voyait en moi qu'un enfant perturbé, un malade mental, un dégénéré, un criminel.

Mais après tout, c'était peut-être ce que j'étais ?

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Heyyy, bien le bonjour chers lecteurs !

Bienvenue sur la première publication de ma nouvelle fanfic ~
Qui commence, encore une fois, par un prologue, que vous venez de lire.
J'espère que cette petite mise en bouche a pu vous donnez envie de lire la suite, car pour ma part cela m'a donné envie de l'écrire.

Je me lance dans un récit à la première personne, ce dont je n'ai pas vraiment l'habitude (Stalker* n'est qu'un essai), mais je veux que mon personnage ait une véritable personnalité et des sentiments, qu'on les ressente sans juste observer en surface.

Une ambiance sombre au rendez-vous mais pardonnez-moi d'être un fan de thriller, bonne lecture !

N'hésitez pas à commenter, cela me ferait grand plaisir !

Annyeong

Nathaniel

Orion [HyunLix] ☑ (2020)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant