Orion [HyunLix] ☑ (2020)

8. To Stop Me

Jisung et moi avions été ramenés à nos dortoirs respectifs, escortés par Minho, qui nous sermonna bien trop longtemps à mon goût avant de s'en aller, même si j'eu la forte impression que ses sermons étaient presque uniquement adressés à Jisung. Bizarrement, bien que leurs personnalités paraissaient opposées, ils avaient l'air de bien plus se soucier de l'autre que ce qu'ils ne voulaient bien laisser paraître. J'eu cette impression que Minho était quelqu'un d'extrêmement protecteur derrière son regard froid, et que Jisung pouvait être quelqu'un d'extrêmement sérieux derrière son attitude espiègle, je me demandais alors si Hyunjin aussi avait une personnalité cachée qu'il ne montrait que rarement... Peut-être était-ce cet aspect mélancolique et brisé qu'il m'avait montré la veille ?

Finalement, Hyunjin regagna le dortoir au milieu de la nuit, mais ne remarquant pas que j'étais réveillé, il s'allongea simplement sur sa paillasse, sans un bruit.

~ ~ ~

Les jours passèrent de façon de plus en plus monotone, une routine dérangeante s'était peu à peu installée, je trouvais cela assez...ennuyeux ? C'était un peu ça, mais pas totalement ça.

Hyunjin était de plus en plus occupé à faire je ne sais quoi, Jisung, Seungmin et lui se réunissaient souvent -tous les soirs, à vrai dire- pour parler d'un "plan" dont je ne connaissais rien. Ces réunions avaient remplacé nos discussions passionnées sur les astres qu'il admirait tant, pour mon plus grand désarroi. Moi qui me sentais si réconforté à ses côtés laissa le vide dans mon esprit s'installer, quand on s'éloigna au point que je n'osais même plus lui adresser un mot pendant les repas.

Les journées, je passais du temps avec Hyunjin et sa bande, et au fur et à mesure je finis par devenir curieux de ce qu'ils pouvaient bien réellement penser de moi, après m'avoir délaissé ainsi. Je passais donc le plus clair de mon temps à scruter les moindres détails des différentes expressions que pouvait prendre celui que je considérais à présent comme mon ami, tentant de déchiffrer les émotions qu'il pouvait laisser transparaître à mon égard.

Si mes échanges avec le blond étaient restés les mêmes, cela n'aurait pas été si désagréable. Jisung n'est pas une personne aussi perchée que je le pensais, mais... Je ne sais pas, j'ai l'impression que je ne m'intègre pas et, surtout, que Jisung ne m'apprécie pas, même s'il s'efforce de le cacher du mieux qu'il peut, de ce que j'ai pu observer. Je pensais pourtant que l'on pourrait être amis, lui et moi, depuis l'incident des couloirs avec Minho, mais son regard sur moi est lourd, j'ai l'impression qu'il veut m'écraser, m'enfoncer dans le sol, m'enterrer pour me faire disparaître. Jisung n'a pourtant pas cette aura malsaine que j'ai perçu chez bien d'autres, je pense qu'il ne m'apprécie tout simplement pas, bien que j'en ignore la raison.

Malgré ça, les moments passés avec eux sont chaleureux et amusants, assez pour me faire rire, et je ne vais pas m'en plaindre.

En parlant de Minho, je ne l'ai pas revu depuis, même si j'aurais aimé faire plus ample connaissance, son regard vide m'intrigue, car il me fait penser à celui que j'avais avant de rencontrer Hyunjin, et qui semble revenir maintenant que l'on s'est éloignés.

Et Seungmin aussi, Hyunjin et sa bande parlent constamment de lui mais je n'ai encore aucune idée de quel peut-être son visage.

Finalement, mes journées finirent par se résumer à rester à leurs côtés sans un mot, alors même qu'eux ne m'adressaient pas la parole, et à me retrouver seul une fois la nuit tombée.

~ ~ ~

Trois semaines.

C'est le temps qui s'est écoulé depuis que Hyunjin et Jisung ont commencé à retrouver Seungmin tous les soirs en cachette. J'ai entre-temps appris que s'ils avaient réussi à quitter leurs cellules pendant si longtemps sans que jamais personne ne le remarque était grâce à l'aide indirecte et involontaire de Minho qui faisait sa ronde de nuit exactement à ces horaires-là. Apparemment, Seungmin aussi y était pour quelque chose, il aurait désactivé les caméras de surveillance ou quelque chose comme ça, je ne connais pas les détails.

Et ce soir-là, alors que l'heure de rentrer aux dortoirs approchait, j'errais dans les couloirs menant au mien, profitant des derniers rayons du soleil et de la présence humaine encore présente pour m'éviter de faire une nouvelle crise entre ces murs si oppressants. Mais alors que je m'approchais lentement de l'endroit où je devais me reposer, j'entendis un cri, étouffé mais strident, qui semblait étouffé par un sanglot. Horrifié à l'idée que quelqu'un ne soit blessé quelque part, je fonçais vers l'endroit d'où provenait la voix meurtrie.

Une vision d'horreur venait d'apparaître devant mes yeux.

Un jeune homme, un détenu, comme moi, était plaqué contre un mur, un autre détenu, plus grand, derrière lui, lui tenait les mains pour l'empêcher de bouger. Le jeune homme avait les larmes aux yeux, son regard était brisé, et lorsqu'il me vit, ses iris hurlaient à l'aide, me suppliant d'intervenir. L'homme ne m'avait pas vu, trop occupé à maltraiter sa pauvre victime, et lorsqu'il voulu baisser le pantalon du plus jeune, je ne pus plus le supporter.

- Arrêtez-vous !

Un geste stupide. Je n'étais pas de taille face au grand homme barbu qui s'avança vers moi, me lançant un regard meurtrier. Derrière lui, sa victime s'effondra au sol, au bord de la perte de connaissance.