Chapitre V

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En relevant la tête, je vis à mon plus grand étonnement - ou à mon plus grand malheur, à voir - Jason qui me tenait par les épaules. C'était donc lui qui m'avait arrêté dans ma course. Reprenant mes esprits, je le regarda durement dans les yeux et me dégagea de son étreinte puis je me mis à courir de toutes mes forces. A l'interception de la rue, je vis qu'il me regardait. Avant de rentrer chez moi, je voulu faire un détour pour remettre mes idées en place et aussi pour réfléchir à une éventuelle excuse à donner à mon père sur le fait que j'avais séché les cours dès le premier jour - malin -. En passant près de la rivière qui coule près du village, perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué qu'il avait commencé à pleuvoir. J'observais de fines vagues se former et un peu plus loin, je vis un ponton en bois. Cet endroit me semblait si familié et apparemment mon subconscient approuvé cette idée puisque c'est uniquement une fois arrivé sur ce fameux ponton que mes sombres pensées disparurent. 

- Bizarre. Me dis - je 

En me retournant pour rentrer chez moi, deux des planches du ponton cédèrent. Encore une fois j'ai eue cette mauvaise impression. Si je ne me rattrapais pas, j'allais y passer ! D'instinct je me rattrapa in extremis à une des planches restantes. 

- Faut que je fasse vite, la planche va craquer ! 

En regardant vers le bas, je vis un écart considérable entre l'eau et moi - Aïe - La pluie commençait à rendre ma prise difficile. 

- C'est fini ... 

Sans même avoir lacher la plance, j'avais l'impression de faire une chute sans fin et mon corps fut parcourut par un souffle glacial comme si le spectre de la mort m'attendait en bas avec impatience. Impuissante, je ferma les yeux et lacha la plance. Mais rien ... 

Ne me sentant pas tomber, j'ouvris les yeux et vis qu'un bras me retenait et sans avoir le temps de comprendre, je me retrouva propulsée par une force surhumaine au dessus du ponton. Un effroyable cri sortit de ma gorge. J'étais à plusieurs mètres dans les airs avec rien pour pouvoir me retenir de cette inévitable chute. En dessous de moi se tenait un seul homme habillé en noir. La vitesse commençait à me brouiller la vision et puis ... et puis... Plus rien, le noir total ! Quand j'ouvris finalement les yeux - constatant avec joie que je n'étais pas morte - j'étais littéralement allongée sur quelqu'un. Je me redressa doucement pour éviter toutes éventuelles blessures. Ma vision redevenait normale, l'homme sur lequel j'étais n'était d'autre que Jason... 

- Encore toi ! Râlai - je 

Avec un grognement de mécontentement, je ramassa mon sac et partie le plus loin possible ... 

4&P.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant