𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚞𝚗

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« Aujourd'hui, je ne suis plus de ce monde. Et vous savez pourquoi ? Je n'ai pas su dire non. Je n'ai jamais eu le courage de partir. Car il me tenait. Il avait une emprise sur moi, j'avais peur de partir. Peur de tout perdre, quand il s'excusait et qu'il me promettait de changer, j'y croyais, mais quand il recommençait mon monde s'écroulait ..»

- Maman ! Maman ! Tu te réveilles maman ? C'est l'heure du petit déjeuner !
- Oui, mon cœur va dans le salon allume la télé, j'arrive.

J'ai la tête lourde, je n'ai pas pu regarder mon fils quand il me parlait. Je ne veux pas qu'il me voie dans cet état. Je ne veux pas qu'il me voie avec le visage tuméfié et les bras couverts de bleus. Je me lève me dirige vers mon miroir. Ce que je vois ? Une femme faible, une femme avec le visage boursouflé. Peut-être que je le mérite après tout. Peut-être qu'il a raison. La prochaine fois, je lui obéirai. Je me maquille beaucoup afin que les bleus s'estompent. J'enfile mon peignoir et direction la cuisine. Il dort encore, j'essaie de ne pas faire de bruit, si je le réveille, il va m'en vouloir après tout, c'est normal qu'il dorme, il a travaillé et il est rentré tard. Chaque fois que je l'entends arriver mon estomac se serre, j'ai une boule d'angoisse qui monte .. J'ai peur qu'il soit de mauvaise humeur ou en colère.

- Tu viens déjeuner ?
- Oui maman.

Mon fils Ayden, il a 4 ans. Durant ma grossesse pas un coup, pas une insulte, c'était parfait ! Au retour de la maternité, c'était tout autre .. Je ne lui accordais pas assez de temps, je n'étais pas assez à la maison. Au début, c'étaient uniquement des insultes, au début j'étais juste « conne » ensuite, je suis devenue une « connasse » puis une « salope » puis sa « pute de femme » .. Et ensuite arrivent les coups, au début des claques, puis des coups-de-poing surviennent ensuite les coups de pied puis les coups de ceinture ou de tout autre objet pouvant être dans son champ de vision. Je n'en ai jamais parlé à personne, la honte probablement, car pour lui, il a réussi à me persuader que c'était de ma faute.

C'était moi la cause du problème.

Il se lève, juste à sa façon de marcher, je reconnais s'il est de bonne humeur ou pas et je peux déterminer la journée. Je pense que la journée va être bonne ! Et vous savez, quand la journée se passe bien, j'ai tendance à oublier tout le négatif, et j'ai toujours espoir que ça change.

- Bonjour mon grand !
- Bonjour ma chérie, me dit-il en m'embrassant.

Je lui souris et je lui fais son café, il s'assoit à table à côté de notre fils.

- Aujourd'hui, c'est papa qui t'emmène à l'école mon grand, tu es content ?
- Oui papa !
- Ha, tu commences plus tard ? Je peux le conduire si tu veux ?
- J'ai dit que JE conduisais MON fils à l'école ce matin, me dit-il avec un regard noir.

Je me tais, j'acquiesce et me tourne vers l'évier. Je ferme fort les yeux en espérant que cette journée se passe bien.
J'ai rencontré Marc j'avais 17 ans, étant timide, réservée et surtout très ronde à l'époque j'avais peur de ne plaire à personne et encore moins à ce genre d'homme Marc est si beau .. Il est grand, brun avec des yeux verts notre fils a les mêmes ils sont magnifiques .. Marc travaille dans un centre financier, il est banquier. Et moi ? J'étais architecte, mais j'ai dû arrêter suite à la naissance de mon fils, car Marc ne souhaitait pas qu'il aille chez une nourrice ou à la crèche. J'aimerais reprendre le travail, mais à chaque fois que je lui en parle .. Je vous laisse imaginer la suite.
Je ramène les vêtements de mon fils, maintenant il s'habille tout seul, je suis si fière de lui, quand je le regarde, j'ai toujours cet espoir que notre famille redevienne comme celle que nous formions avant. J'aimerais retrouver un quotidien calme et plein d'amour. Malheureusement, aujourd'hui, c'est finalement un jour sans .. Il s'approche de moi et me chuchote à l'oreille.

- Je dépose notre fils et je m'occupe de toi.

J'angoisse, il part, dans vingt minutes chrono, il sera de retour .. Je fais la vaisselle du petit-déjeuner. Je me fais couler un café, je suis appuyée contre le plan de travail en pensant à ce qu'il va m'infliger. J'avale mon café en deux gorgées et je range tout objets susceptibles de croiser son regard haineux quand il rentrera. Tous objets susceptibles de me faire du mal. J'entends la voiture, la portière se ferme, la porte s'ouvre. Il s'approche de moi, pose sa main au niveau de ma gorge.

- Ne me contredis plus jamais devant Ayden, tu as compris ?

Il serre sa main autour de ma gorge puis relâche en m'attrapant les cheveux et il me demande une seconde fois si j'ai bien compris. Je lui réponds oui, je m'excuse, il me relâche violemment.

- Sers-moi un café. Après, tu feras un peu de ménage. Ça t'occupera !
- Oui, je m'en occupe.

Je lui ramène son café, il passe sa main sous mon peignoir le long de ma cuisse.

- Une fois que tu auras fini, je m'occuperai de toi autrement.

Je le regarde, je me force à lui sourire. Je prends mon temps, mais pas trop, je suis dans cette peur constante et perpétuelle de déclencher sa colère. Le ménage terminé, je retourne dans la cuisine, je me dirige vers l'évier, je le sens arriver derrière moi. Je sens ses mains passer le long de mes cuisses, il me chuchote « allons dans la chambre ». Je le suis, je n'ai pas le choix, je ne peux pas dire non. Je n'ai pas le droit, c'est mon mari, c'est mon devoir d'assouvir ses envies. Je n'ai pas eu le temps de me retourner qu'il me pousse vers le lit, je tombe sur le ventre, il relève mon peignoir et commence à .. me faire l'amour. Je simule, je n'ai qu'une hâte, c'est que ça s'arrête. J'ai envie de hurler et de pleurer, parce que je n'en ai pas envie, je veux que ça se termine.

Quelques minutes plus tard, voilà la délivrance ! Je me relève, il m'embrasse, me dit qu'il m'aime, je me dirige vers la salle de bain. Je file sous la douche et je peux enfin pleurer toutes les larmes de mon corps .. Je ne pleure jamais devant lui ni devant mon fils. Je dois rester forte, je suis toujours apprêtée et maquillée, personne ne connaît notre vie, ni notre situation nous avons très peu d'amis. Mes parents ne viennent jamais chez nous et je n'ai pas le droit d'y aller quand je veux. Je sors de la salle de bain, comme à mon habitude, je prépare le repas du midi. Il sort de la chambre, j'ai toujours peur de le regarder .. Il avance vers moi avec un air si doux ..

- Tu sens bon, tu vas où comme ça ?
- Nulle part, je vais préparer le repas et aller chercher Ayden à l'école.

Il m'attrape de nouveau par les cheveux.

- Tu te fous de moi ? Tu vas encore aller faire ta salope et faire les yeux doux au papa divorcé devant d'école hein ?
- Lâche-moi tu me fais mal.
- Ha et tu ne nies pas, salope !

Il me claque la tête contre le plan de travail. Tout est noir. Le compte à rebours a commencé. Dans 6 mois, je ne ferais plus partie de ce monde.

Blows and Wounds [/𝙲𝚘𝚛𝚛𝚎𝚌𝚝𝚒𝚘𝚗\]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant