𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜

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Un mois de pur bonheur où nous parlons de projets, de déménager, d'agrandir la famille. Je lui ai même dit que j'envisageais envie de reprendre mon activité. Il était enthousiaste et content pour moi, il m'a proposé d'aménager son bureau pour me créer un atelier. Ai-je un nouveau mari ? Il a peut-être vraiment réalisé les choses ! En tout cas, nous sommes heureux et c'est tout ce qui compte !

« Mais ça, c'était avant que quelque chose fasse monter sa colère. »

Aujourd'hui, il me reste 5 mois.
5 mois, avant que les choses s'enchaînent, dégringolent, empirent.
Son emprise sur moi grandit de jour en jour. Et j'ai peur. J'ai de plus en plus peur, ce que je redoutais le plus arriva, pendant les vacances d'été.
Mon fils, mon tout petit ..
Pourtant, la journée avait plutôt bien commencée.
Mon mari a préparé le petit-déjeuner ..  Pancakes, orange pressée .. Un petit-déjeuner de famille parfait.
Jusqu'à ce qu'on sonne à la porte, à 9 h 30 du matin. Je m'interroge serait-ce le facteur peut être ou un colis ?
Peut-être que Marc avait commandé quelque chose, j'ai été couverte de cadeaux dernièrement, et peut être que j'allais en découvrir un nouveau.
Raté. C'était juste un recommandé à signé. Je n'ai jamais vu ce facteur, il doit être nouveau, et remplacer celui que nous avons l'habitude de voir.
Je retourne à table et donne le recommandé à Marc, qui me l'arrache des mains.


- Tu penses que je ne t'ai pas entendue ? Avec ta voix ? En train de lui faire les yeux doux, tu me dégoûtes, ça pourrait être ton fils. Mais les salopes dans ton genre s'en fichent de ça !
- Mais enfin Marc qu'est ce que tu racontes ? J'ai juste été polie rien de plus, ne [...]


Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase.
Le premier coup était donné. Ce n'était pas comme d'habitude. Son poing était fermé. Je tombe. Mon fils hurle. Je cours vers lui afin de le protéger, et de l'emmener dans sa chambre ..
Il m'attrape par les cheveux, m'insulte, me frappe de nouveau. Je tombe. J'entends mon fils hurler, pleurer, crier « Maman. Maman » et j'entends « Non. Non. Papa, pardon. Papa non ».
Je l'entends hurler de nouveau pleurer à chaudes larmes. Je me relève, je me tiens au mur, j'avance vers lui. Il me voit. Il me frappe de nouveau, ma tête heurte le coin de la table.

Je n'entends plus rien, c'est le noir complet.

Il était assis à table en train de me regarder, un verre de cognac à la main. Je me relève, les yeux remplis de larmes, les cheveux en bataille.


- Pourquoi ? Pourquoi tu nous fais ça ? Pourquoi tu t'en prends à lui, il n'a que 4 ans. Attaque-toi à moi. Mais ne le touche plus. Frappe-moi, aller frappe moi ! Tu es tellement faible que tu te sens obligé de frapper ta propre femme et ton fils.


Je m'avance vers lui en hurlant ces mots. Mon fils sort de sa chambre et m'observe derrière le mur. Je me dirige vers lui, je le prends dans mes bras et me rends dans la salle de bain. Je fais couler l'eau.


- On met de la mousse dans le bain ?
- Oui Oui Oui !!!


Il rentre dans la baignoire comme un grand, avec le petit marche pied, il s'assoit dans l'eau et se fait un chapeau avec la mousse. Je regarde son visage et je prends conscience des coups qu'il a reçu.

« Pardon .. » Je m'effondre.

Comment peut-on frapper infliger ça à un enfant ? Si petit ..


- Tu as mal Ayden ?
- Non, papa m'a dit que les super héros n'avaient jamais mal.
- Et ici tu as mal ?
- Non maman. Par contre j'ai mal ici, fort.
- Montre moi.


Il se relève et met son doigt sur ses côtes, il est rouge.
Je ne sais pas quoi faire.
Si je pars chez mes parents, il va se douter et va nous empêcher de partir. Si j'appelle ma mère, elle va venir et il serait capable de s'en prendre elle aussi ..

Toc toc toc ...

- Je peux entrer ?
Mon fils me chuchote.
- Non-non maman. Tout en me faisant signe avec son doigt.
- Attends-je vais voir.
J'entrouvre la porte.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Heu .. Heu .. Je pense que je vais partir pour quelque temps, j'ai un ami qui a une maison près de la rivière de Greenfield.
- Très bien. Excuse moi Ayden est dans le bain.


Je claque la porte de la salle de bain et la ferme à clef, j'entends la porte du placard de notre chambre s'ouvrir.
30 minutes plus tard la porte d'entrée se claque, j'entends la voiture démarrer, et je me sens libérée. Liberté provisoire certes mais liberté quand même.

Blows and Wounds [/𝙲𝚘𝚛𝚛𝚎𝚌𝚝𝚒𝚘𝚗\]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant