Blows and Wounds [/𝙲𝚘𝚛𝚛𝚎𝚌𝚝𝚒𝚘𝚗\]

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚎𝚞𝚡

Cette pression dans ma tête .. Je me sens lourde, incapable de bouger. Je sens mon pouls battre dans mes tempes. J'entends sa voix au loin.

- Oui elle va bien juste une petite grippe à mon avis elle restera au lit cette semaine [...] Oui Ayden va bien. Attendez je vous le passe, Ayden vient parler à mamie.
- Oui mamie ? [...] Oui ça va [...] Oui maman elle est très très malade elle fait un gros dodo dans son lit papa veut que je la laisse se reposer [...] Oui mamie on se voit très vite promis.
- Oui Catherine, je lui dirais de vous appeler dès qu'elle sera sur pied. À bientôt.

Juste une petite grippe ? Juste ça .. J'essaie tant bien que mal de me lever de mon lit. Je me dirige doucement vers la porte, mon fils me voit vient vers moi en courant. Je m'accroupis pour l'enlacer. Bordel que j'ai mal, je suis courbaturée comme si la grippe était véritablement présente. Sur la table, je vois un énorme bouquet de fleurs, comme à son habitude, il va me prendre dans ses bras s'excuser et me dire qu'il ne recommencera plus. Et comme à mon habitude, je vais le croire, lui sourire.

- Viens ici. Me dit-il en ouvrant ses bras. Pardon pardon pardon mon amour .. Je te promets que je vais changer, je te promets que je vais arrêter.
- D'accord, serre-moi un peu moins fort s'il te plaît j'ai mal au dos.
- Ho pardon. Regarde, je t'ai acheté tes fleurs préférées .
- Merci, c'est gentil. Je vais mettre Ayden au lit.
- Oui, je vais nous préparer le dîner
- Ayden ? Tu viens avec maman, on va aller au lit !
- Oui maman.

Il me prend par la main, on se dirige vers sa chambre au bout du couloir. Il retire ses pantoufles et se met sous la couette. Je le borde et le regarde, il me donne de la force, du courage, il me donne envie de me battre et de changer la situation.

- Pourquoi tu ne dis jamais rien quand papa, il te crie maman ?

Ses mots d'enfant me poignardent. Mon petit cœur, mon fils ..

- Tu sais mon cœur parfois les grands se « crient » dessus, mais ce n'est rien de grave ça arrive.
- Alors pourquoi papy et mamie, ils se disputent jamais ? Ma copine Leonie a l'école ses parents, ils viennent toujours la chercher à deux et ils ne crient jamais.
- Tu aimerais que je vienne te chercher avec papa à l'école ?
- Oui
- Promis dès que maman n'aura plus la grippe, on viendra tous les deux. Aller, c'est l'heure de dormir à demain mon grand.

Je brode comme je peux afin de ne jamais aborder ce sujet avec mon fils. Il est encore si vulnérable.
Je lui dépose un baiser sur le front, il me regarde, pose ses mains sur mes joues, me dit qu'il m'aime et me dépose un bisou sur le bout du nez.
J'ai toujours eu peur qu'il s'en prenne à notre fils. Et je sais que si je ne reprends pas les choses en main rapidement ça risquerait d'arriver .. Ma plus grande peur est qu'il lui lève la main dessus. Il est si petit et si fragile .. C'est un enfant, il ne doit pas subir toute cette violence ..
Un jour, on partira, je te le promets, on partira mon ange ..
Je n'ai pas faim. Mais je ne veux pas le contrarier. Je m'assois à table, il pose l'assiette devant moi. Il s'installe face à moi et recommence son discours encore et toujours le même ..

« Promis je vais faire des efforts, tu sais, je t'aime. Tu es la mère de mon fils, je ne veux pas te faire de mal. Mais à chaque fois que tu ne vas pas dans mon sens ça m'agace et parfois, je fais des choses que je regrette. Tu le sais ? Mais tu sais aussi que je vais changer. Mais ne me contrarie plus, car c'est un peu de ta faute aussi à répondre et à vouloir faire les choses à ma place »

Je le regarde, il me demande si j'ai compris. J'acquiesce.
Toujours ce même discours, où il insinue que c'est moi la cause de cette violence, de toutes nos disputes .. Je me dis que oui, il a raison. Pourquoi je lui ai dit que je pouvais déposer le petit à l'école ? Après tout, c'est son rôle aussi. Je me sens si bête d'avoir voulu lui voler ce moment.

- Excuse moi, je me sens vraiment pas bien, je vais retourner me coucher.
- On continuera cette discussion demain. Va te reposer. Demain j'emmène le petit à l'école, tu ne vas pas sortir dans cet état !

La nuit fut paisible, il est venu ce coucher à côté de moi. Il m'a juste embrassée et enlacée toute la nuit, comme à nos débuts..
Le café était, prêt ma tasse posée à ma place et sur la table il y avait du pain croissant frais .. Peut-être est-ce une bonne journée qui s'annonce !
La journée et les semaines qui ont suivies cette grosse dispute se sont plutôt bien passées.  Quelques disputes, mais pas un mot de travers ni une insulte et surtout aucune violence ! Nous avons même reçu nos voisins à dîner et également mes parents. J'étais heureuse ! À ce moment-là, tout est beau et parfait .. Mes prières avaient-elles entendues ?

Merci, merci ... Merci !