Chapitre 1: Le commencement

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Un soir d’hiver, où la neige tombait abondement, le calme de la ruelle habituellement déserte était profané. En effet, une personne vêtue de noire trainait quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. C’était en réalité le corps inerte d’une jeune femme d’une vingtaine d’année. La silhouette noire déposa délicatement le corps de la jeune femme dans la neige. Elle traitait le corps comme s’il avait été de porcelaine. Elle s’afféra ensuite autour du corps de la jeune personne. La silhouette, après quelques minutes, finit par embrasser tendrement la joue de la jeune fille. Et parti sans se retourner. Laissant le corps de cette jeune fille seul dans cette rue obscure.

Il fallut plusieurs heures avant que l’on retrouve le corps. Un passent avait remarqué une forme étrange dans cette rue. Il n’était jamais allé dans cette rue, mais il savait qu’elle était déserte. Cela faisait des années qu’il passait devant et jamais il n’avait vu la moindre personne fouler le vieux pavage de cette rue. Cette forme pour la moins singulière l’avait intrigué. Il c’était alors approché dans la rue, prenant ainsi le risque d’arriver en retard et de se faire réprimander par son patron. Voir même se faire virer de son poste. Lorsqu’il avait vu qu’il s’agissait du cadavre d’une jeune fille, il fut sous le choc. Il n’appela pas de suite la police. Il était en proie à la panique et à une envie aigue de vomir. Il dût porter la main à sa bouche et tituber sur quelques mètres pour laisser à son estomac le droit de rendre son petit déjeuner. Une fois son estomac vide, il osa à peine regarder dans la direction de la défunte. Il attrapa maladroitement son téléphone dans la poche de son impair. Il composa le numéro de la police et expliqua sa découverte. Une fois qu’il eut raccroché, il se colla dos au mur d’un vieux bâtiment et se laissa glisser à terre. Et il attendit que la police arrive. Il attendit en prenant le soin de ne pas regarder ce qui semblait être une scène de crime. Ou une mise en scène des plus macabres.

C’était la première fois que l’agent de police était fasse à une telle situation. Jamais en dix ans il n’avait vu pareil agitation. Et ça le répugnais. Il ne comprenait pas les journalistes. Pour lui c’était des fouines qui n’avaient aucune limite et aucune morale. Sinon comment pourraient-ils être capables de se disputer l’exclusivité d’une affaire de meurtre ? Il n’avait jamais eu la moindre sympathie pour ces personnes. C’étaient des vautours qui ne cherchaient qu’à monter les échelons de leurs sois disant profession sans se soucier de l’intimité des gens. Cette pauvre jeune fille venait d’être tuée, ils n’avaient aucune considération pour elle. Tout ce qui les intéressait était le tueur. Ils faisaient de lui une vedette, alors que ce n’était qu’un lâche, un psychopathe qu’on aurait dû tuer à la naissance pour épargner au monde toutes les horreurs qu’il avait commis. Cela faisait des mois que cette histoire durait. Et plus le temps passait plus le nombre de cadavre s’ajoutait à la liste de ce criminel. Les journalistes se contentaient de donner leur nombre, ce qui leur importait le plus était cet être venu tout droit des enfers et sa mystérieuse identité. Personne ne sait à quoi il ressemble, car personne ne l’a jamais vu. Le flic savait juste qu’il s’agissait d’un homme. Surement d’une petite trentaine d’année voir un peu moins. Là s’arrêtait les connaissances qu’avait accumulé la police sur l’identité du tueur. Et ça le rongeais depuis bientôt sept mois. Sept long mois qu’il pourchassait cet individu. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait un bon pressentiment. L’instinct de flic comme on dit dans la profession. Il avait la sensation que ce crime était le crime de trop, que le tueur avait parsemé des indices parce qu’il avait surement paniqué suite à ce meurtre.

- Qu’est-ce qu’on a ? demanda-t-il une fois qu’il fut au niveau de son subalterne
- Jeune femme de vingt ans environ, nous ne l’avons pas encore identifié le tueur lui a pris ses papiers, en supposant qu’elle les avait sur elle
- Mode opératoire ?
- Celui de l’homme que nous recherchons depuis des mois, à quelques détails près

L’agent fronça les sourcils en l’espace de ces sept mois jamais le tueur n’avait changé son mode opérateur. Il n’y avait eu aucune évolution, aucune prise de confiance en soi. Il avait toujours été méticuleux, surement d’un sang-froid exemplaire. Et patient. C'était surement sa plus grande qualité -si on pouvait dire qu'il s'agissait d'une qualité étant donné les conditions de l'utilisation de cette capacité. Il prenait le temps de mettre en scène ses victimes d'une manière qui lui avait donné son surnom.

- La mise en scène a changé? Demanda le vieux flic dans un froncement de sourcil
- Non c'est toujours la même, mais cette fois ce n'est pas de la peinture noir qu'il a utilisé, enfin pas seulement répondit son subalterne
- Comment ça?
- Il a rajouté du sang
- On sait s'il appartient à la victime?
- Pas encore, même si cela est fort probable, on a retrouvé les trous habituels dans le creux de ses bras…

Le flic s'arrêta et observa le jeune agent. Son instinct lui disait qu'il ne lui disait pas tout, qu'il s'efforçait de lui cacher une chose importante comme pour le préserver d'un état de colère important.

- Andrew?
- Oui monsieur?
- Crache le morceau fit le flic d'un ton bourru
- Je... il y a des traces de salive sur les lèvres de la victime...
- Il l'aurait embrassé?
- Oui

Le vieux flic ne put s'empêcher d'afficher un immense sourire. Son instinct ne l'avait pas trompé. Ce crime était le crime de trop. Il avait commis une erreur. Le sourire du flic disparu aussi rapidement qu'il était apparu. Et si... Ce n'était pas une erreur? Mais un message? Il reprit alors son chemin vers la victime. Il observa la mise en scène comme il l'avait fait à chaque fois qu'il avait à faire aux victimes de ce meurtrier. Il remarqua de suite les différences. Les mains de la victime étaient croisé sur son ventre, les traces habituellement noires étaient légèrement rouges à cause du sang que la peinture contenait. Le motif formé par ces traces était plus grand que d'ordinaire. Les ailes qu'il représentait étaient plus grandes qu'avec les autres victimes.

Le flic et son partenaire observaient cet ange mort avec suspicion. Le meurtrier avait fait de son nom une réalité morbide. Son nom?

L'ange noir.

L'ange noir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant