Chapitre 2

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La jeune fille était en train d’émerger. Une violente migraine contrainte à ouvrir les yeux. L’éclairage étant trop fort, elle referma rapidement les yeux. Elle se releva lentement en prenant sa tête entre ses mains. La douleur lui vrillait le crâne. Elle ne se souvenait de rien, pas même de la fête à laquelle elle avait dû assister la veille pour avoir un tel mal de crâne.

« Les joies de la gueule de bois » pensa la jeune fille. Elle ne se rendit pas compte de l’endroit dans lequel elle se trouvait, ni que quelqu’un l’observait à seulement quelques mètres d’elle, trop concentré à se masser les tempes pour essayer –sans trop y croire- de faire passer ce satané mal de tête.

- Mademoiselle ?

La jeune fille sursauta. Elle ne se souvenait pas avoir ramené quelqu’un chez elle hier… elle ouvrit de nouveau les yeux. Un cri de surprise sorti de ses lèvres lorsqu’elle vit l’homme qui lui faisait face. Le garçon voulut s’approcher d’elle pour lui dire de se calmer, qu’elle n’avait rien à craindre, qu’elle n’avait pas à avoir peur de lui, mais elle se recula rapidement en continuant d’hurler. Elle avait tellement reculé qu’elle avait fini par trouver refuge près d’un mur d’une vieille bâtisse en pierre, elle c’était appuyé dessus, et l’avait traversé. Elle avait atterri lourdement sur le dos, le souffle coupé à cause du choc de sa chute. Elle avait ouvert grand les yeux lorsqu’elle avait compris ce qui venait de lui arriver. Elle avait également cligné plusieurs fois des paupières.

« C’est quoi ce bordel ? »

Avant qu’elle ne soit le temps de se remettre de ses émotions une tête traversa le même mur que la jeune fille avait franchi plus tôt.

- Ça va ? demanda l’homme qui l’avait effrayé quelques secondes auparavant

La jeune fille retint avec peine les cris qui menaçaient de s’échapper de ses lèvres. Elle se contenta d’un bref hochement de tête.

- Où suis-je ? demanda la jeune fille

Elle avait horreur des clichés, elle avait horreur de cette phrase qui revenait constamment dans les séries ou dans les films. Elle se détestait à ce moment-là de faire partie de ces personnes cliché alors qu’elle passait ça vie à ne pas en être un. Mais c’était la seule chose qu’elle avait été capable de dire en étant à peu près sûr de ne pas paniquer.

- Au paradis, répondit l’homme avec un immense sourire

La jeune fille éclata de rire. Sérieusement ? Au paradis ? C’était quoi ces conneries ? L’homme avait froncé les sourcils ne comprenant pas la réaction de la jeune fille qui lui faisait face.

- Je peux savoir ce qui vous fait rire ?
- De un le paradis ou je ne sais qu’elle autre entité n’existe pas. De deux il faudrait que je sois morte si un quelconque « paradis » existe or je suis en train de vous parler donc cela prouve que je suis bien vivante. Et de trois, je dois être en plein rêve bizarre à cause de l’alcool que j’ai consommé hier à une fête, donc si ce que vous dîtes est vrai alors moi je suis la reine d’Angleterre !
- Ah les scientifiques, souffla le jeune homme exaspéré
- Quoi ?
- Vous croyez trop en la science, c’est agaçant

La jeune fille allait lui répondre lorsqu’un élan de panique la submergea de nouveau. Comment avait-elle réussi à traverser un mur si elle était toujours en vie ? C’était impossible. Elle sentait la peur de l’inconnu la submerger. Elle n’était pas sujette aux crises d’angoisse, mais il y a un début à tout comme on dit. Son regard se posa nerveusement sur le mur qu’elle avait traversé et sur la tête qui lui faisait face. Elle devait être en plein cauchemar, il n’y avait pas d’autre explication.

- Arrêter de faire l’enfant Marie et laissez-moi…
- Comment connaissez-vous mon nom ? le coupa Marie
- Il est écrit sur votre poitrine répondit calmement l’homme

La jeune fille le regarda comme-ci il avait eu deux têtes.

« Mon nom est écris sur ma poitrine ? Non mais et puis quoi encore ? » La jeune fille vérifia ce que l’homme venait de lui dire. Le cri de panique qu’elle gardait pour elle sorti immédiatement de la gorge de Marie. C’était le choc de son état. Elle était nue, sa peau était rose fuchsia et des lettres blanches brillaient de mille feux sur sa poitrine. La jeune fille se recroquevilla sur elle-même afin de cacher sa nudité. Une main se posa sur l’épaule droite de la jeune fille. Cette dernière se dégagea d’un mouvement brusque.

- Qui vous a donné le droit de me toucher ? cracha la jeune fille

Marie s’étonna de son changement aussi brutal d’humeur. Jamais elle n’avait eu autant de saute d’humeur en l’espace de si peu de temps. Elle avait l’impression de devenir folle.

« Ma petite Marie, il va falloir te reprendre rapidement. » Le jeune était toujours imperturbable. Il l’a regardais avec un peu trop d’insistance, ce qui provoqua une nouvelle vague de colère chez la jeune fille.

- Quoi ? Vous voulez ma photo ?
- Je ne m’y ferais jamais répondit le jeune homme en secouant la tête dépité, néanmoins un immense sourire illuminait son visage à la couleur si étrange
- De quoi ?
- A l’instabilité des nouveaux comme vous
- Des nouveaux ? soyez claire quand vous parlez, je ne suis pas équipé d’un traducteur
- Des nouveaux qui nous rejoignent ici, au paradis, les fraichement mort si vous préféré
- C’est une blague ? C’est un gag c’est cela ? il y a une caméra quelque part et un homme panda va sortir de quelque part et va crier « It’s a joke ! » c’est cela ?
- Vous avez un sens de l’humour particulier, mais non ce n’est pas une blague, vous êtes morte Marie, et c’est la triste vérité

La jeune fille venait de se prendre la claque de sa vie. Enfin, s’il était encore possible de dire cela. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux.

- Je… je suis morte ? chevrota Marie
- Oui, répondit patiemment le jeune homme, je suis désolé pour vous

La jeune fille se laissa tombé à genoux, elle était morte, la journée commençait bien.

L'ange noir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant