Chapitre 3

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- J’ai l’impression d’avoir déjà vu votre visage quelque part annonça Marie
- C’est possible répondit paisiblement Zayn

Marie chercha un instant dans ses souvenirs. Tout lui paraissait flou. Elle avait l’impression que ses souvenirs de son ancienne vie étaient en train de s’effacer petit à petit. Elle ne savait pas le pourquoi du comment, et cela l’intriguait. Ça la terrifiait en fait. Elle avait néanmoins une expression impassible. Elle ne voulait pas que Zayn se rende compte de son désarroi. Elle n’avait jamais eu besoin de qui que ce soit avant, ce n’était pas maintenant que cela allait commencer.

Elle abandonna ses recherches au fin fond de son cerveau après quelques secondes de recherches infructueuse et se perdit dans la contemplation du lieu dans lequel elle se trouvait. C’était un bar décoré dans le style des années 50. La jeune fille n’arrivait pas à savoir si le mobilier était d’origine, ou si c’était simplement le propriétaire qui avait suivi la mode et avait voulu faire quelque chose de vintage. Elle avait quand même plutôt l’impression que le mobilier était d’époque, qu’il avait traversé les années et les différentes modes en passant de ringard à quelque chose de très en vogue.

- Pourquoi m’avoir emmené ici ? demanda la jeune fille
- Pour parler
- On peut faire ça partout contra Marie
- C’est vrai

Zayn était d’un calme naturel. A aucun moment il n’avait paru être en colère malgré les propos de la jeune fille, il ne s’est jamais inquiété pour elle, même lorsqu’elle avait essayé de passer à travers le mur pour le rejoindre dehors et qu’elle s’est écrasé le nez dessus. Elle avait craché nombre de jurons en se tenant le nez, criant qu’il devait être cassé. Zayn avait eu un petit sourire, comme-ci la situation l’amusais, mais il n’avait pas semblé être inquiet. Non, le jeune homme semblait être calme en toutes circonstances. Et cela intriguait Marie.

- Vous avez encore mal?
- De quoi ? demanda Marie
- Votre nez, vous le toucher depuis tout à l’heure
- Ah… non je n’ai plus mal, c’était inconscient

Le jeune homme hocha la tête, comme si la réponse de la jeune fille le satisfaisait. Il n’était pas très bavard, et c’était en train de rendre Marie complètement dingue. Elle avait l’impression qu’il se moquait royalement d’elle et ça l’insupportait au plus haut point.

- Vous avez un problème ? demanda Marie avec hargne
- Non répondit le jeune homme en fronçant légèrement les sourcils, pourquoi ?
- Vous ne parlez pas
- Je n’ai rien à dire, j’attends vos questions et vous n’avez pas l’air d’en avoir. Pourquoi parlerais-je si c’est pour ne rien dire ?
- Pour nous connaitre peut être ? si je suis obligé de vivre avec vous au début se serait sympas de votre part
- Quelle hargne dîtes moi, vous avez un sale caractère
- C’est de votre faute si je suis de mauvaise humeur
- En quoi ?
- Vous vous foutez royalement de moi !
- Non
- Bien sûr que si ! j’ai bien vu votre sourire tout à l’heure, vous avez du bien rigoler intérieurement de la situation, si c’est ça le paradis je préfère retourner sur Terre
- Je crois que vous avez peur Marie
- Non
- Si, vous avez peur parce que vous croyez à la science alors que ce qui vous arrive n’est pas qualifiable de normal pour vous
- Qu’est-ce que vous en savez ?
- Je le sens, c’est tout

Marie ne releva pas. Elle se demandait comment il avait pu savoir cela. Ils ne se connaissaient pas, et il avait réussi à la percé à jour. Même sa mère n’aurait pas réussi à trouver qu’elle était effrayée par la situation. Parce que toutes les certitudes de la jeune fille étaient en train de se briser, tout ce qu’elle avait toujours cru être des balivernes étaient en train de se produire sous ses yeux, et ça lui faisait peur. Parce que lorsque nos certitudes s’avèrent être fausse, on commence à douter. Et le doute est la pire des choses. Jamais elle n’avait douté de ses certitudes, il était évident pour Marie qu’après la mort il n’y avait rien. Parce que ça religion à elle était la science, et que cette dernière n’a jamais pu prouver qu’il y avait bien quelque chose après la mort.

- Je peux vous poser une question ? demanda Zayn
- Oui
- Vous n’êtes pas catholique ?
- Non, je ne crois pas en un quelconque dieu
- Pourtant vous portez un nom qui porte à confusion
- Peut-être, je ne pense pas que mes parents y ai pensé en m’appelant ainsi
- Vous avez peut-être raison
- Pourquoi vouliez-vous savoir ça ?
- Simple curiosité de ma part

Marie répondit d’un hochement de tête. Elle ne voyait pas en quoi c’était intéressant de savoir si ses parents l’avait appelé comme la Vierge car ils étaient catholique. Des centaines de fille s’appelaient comme elle, et personne n’a dû penser que ça avait un quelconque rapport avec la religion catholique.

- Puis-je vous poser une question à mon tour ?
- Bien sur
- Comment je suis morte ?
- Vous avez fait un arrêt cardiaque
- C’est tout ? Pourtant je n’avais pas de problème cardiaque
- Je ne suis pas médecin, je sais juste que vous avez fait une crise cardiaque. Le reste des thermes médicaux était un comme du chinois pour moi : incompréhensible

La jeune fille regarda par la fenêtre du bar. Ainsi personne ne se souviendra d’elle, personne ne se souviendra de sa mort une fois que sa famille l’aura rejointe. Elle était déçue. Elle était de ceux qui connaissaient une mort banale.

Pourtant, elle était surement la morte la plus médiatisé de ce siècle.

L'ange noir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant