acceptation (luxure).

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8h (12h avant la damnation).

Le contact de ses lèvres sur les siennes paraît être un véritable soulagement, une délivrance presque divine. Comme si, par un simple baiser, Minho l'avait ôté de toute douleur, avait soulagé la moindre de ses peines et fait fuir le malheur. Il n'y a aucune harmonie, aucune élégance dans leur affaire, ils se dominent et se laissent dominer, ils se fondent l'un en l'autre, ils se battent et s'épousent en même temps. Il a attendu si longtemps, luttant en vain contre son envie de l'embrasser, mais à présent qu'il y est, il se demande pourquoi s'être débattu ; telle Ève croquant enfin la pomme, le voilà récompensé par la félicité sacrée, et qu'importe ce que pareil pêcher implique, il est prêt à en payer le prix.

Il sent les dents de son partenaire s'emparer de son piercing, et mordre, mordre fort, il adore ça. Sa bouche est d'une douceur si violente, elle vient compenser la tendre brutalité de leur échange, il en veut plus, plus, plus. Son ventre se tord alors qu'il se plaque un peu plus contre le torse du musicien, il a besoin de le toucher, il s'est tant contenu qu'il n'en peut déjà plus ; il veut le sentir contre sa peau, il veut le sentir en lui, il veut qu'il lui fasse mal et qu'il y prenne plaisir, il veut qu'il le possède, qu'il le possède entièrement, qu'il fasse de lui selon son bon vouloir. Qu'il l'utilise, qu'il l'abuse, qu'il le casse, qu'il le détruise. Il sent un des bras du plus vieux passer autour de son bassin, le collant à lui un peu plus, tandis que son autre main rejoint sa crinière où ses doigts viennent s'enfouir parmi ses mèches corbeaux. Lui aussi, semble bien désespéré. Comme s'il avait attendu ce moment depuis des années.

Pourtant, lorsqu'il fait pression de sa langue pour tenter de se frayer un passage, approfondir le geste, le voilà brusquement tiré en arrière par la poigne ferme du brun sur ses cheveux. Il manque de peu de tomber à terre, et n'a pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrive, il est déjà remis debout par la force du garçon. Le regard qu'il lui jète a le don de le clouer sur place ; ses prunelles sont tellement noires, plus sombres encore que les confins de l'univers, là où aucune étoile ne brille, là où tout est obscure et froid, et, Hyunjin doit se l'admettre, il est terrifié à cette vue : il n'est pas seulement intimidant, il semble diaboliquement dangereux, peut-être même immensément fou. Animé par un désir presque aussi malsain que le sien, à croire que s'il lui avait demandé de le tailler en pièces, le réduire en charpie, ne laisser de lui que de simples miettes, un maigre témoignage de son existence, il l'aurait fait avec grand plaisir.

- Ne bouge pas, il ordonne, tout en retirant sa prise, la voix si glaciale et pourtant rauque, l'envahissant de mille et une pensées bien trop indécentes.

Il le dévore des yeux, sans gêne aucune, manifestement satisfait d'avoir l'ébène à sa complète merci, pratiquement sans défense. Le brasier qu'il ressent dans son ventre le consume furieusement tant il se sent brûler sous son regard, et, il en est sûr, jamais aucun bûcher fût si ardent que celui qui loge en ce moment-même dans ses entrailles. Sans nul doute s'agit-il ici d'un avant-goût, les prémices du sort qu'il lui est réservé, là-bas, en Enfers.

Il le voit ouvrir la boucle métallique de son ceinturon avec une habile lenteur, digne de la plus exquise des tortures, mais le voilà ensuite qui disparaît de son champ de vision, alors qu'il s'occupe de faire de tour de sa silhouette fébrile. Il tourne la tête afin de ne pas le perdre, et c'est à cet instant qu'il le sent : le premier coup de ceinture. Une moue réprobatrice naît sur le visage de Minho, qui abat une seconde fois son fouet de fortune sur son flanc droit, lui arrachant un gémissement de douleur.

- Je t'ai dit de ne pas bouger, il rappelle avec fermeté, arrachant un frisson au noiraud qui n'ose même pas hocher la tête en guise d'approbation.

la chute (ruiné) [minjin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant