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Jean Bernard prit un mouchoir sur la table basse et se moucha bruyamment. La vie pouvait réserver de vraies surprises. L'homme qui leur faisait face, pleurant comme un enfant, était la puissance personnifiée. A trente ans, il démissionnait de la banque où il travaillait comme trader et lançait sa première entreprise dans la création de progiciels pour les sociétés d'assurance. Dix années plus tard, il diversifiait son activité en investissant dans les énergies renouvelables. Il avait très vite compris que l'avenir, c'était l'écologie. Homme d'affaires redoutable, il était aujourd'hui à la tête d'un holding regroupant plus de dix sociétés implantées dans plusieurs pays.

- Excusez-moi, dit Jean, je ne sais ce qui m'a pris ajouta-t-il.
- Ecoutez monsieur dit Fanny-Eve, je sais que ce n'est pas facile pour vous, mais il faut que vous nous disiez ce qui s'est réellement passé dans les moindres petits détails. Commencez par votre rencontre avec la jeune femme.
Jean la fixa un long moment. Il ôta ses lunettes, s'essuya les larmes et les remis.
- Comme je vous l'ai déjà dit, commença-t-il, j'avais mes habitudes dans cette auberge tenue par un ami. Je dinais tranquillement, quand je la vis. Elle était assise à la table juste en face de la mienne. Elle était tellement belle. Elle me fixait avec ses grands yeux. D'habitude c'est mon ami qui me présentait les femmes avec lesquelles je finissais la soirée. Là c'était complétement différent. Cette fille me faisait carrément du « rentre dedans ». Quand elle se leva pour venir vers moi, je sentis mon cœur qui s'emballait. Elle portait une robe noire très courte qui épousait parfaitement ses formes généreuses, elle avait un corps de rêve. Elle s'assit à ma table sans y être invitée et alla droit au but, « ça vous dit d'aller finir la soirée, à l'étage » me dit-elle. Je lui répondis dans l'affirmatif aussitôt, ravi de passer la nuit avec cette belle nymphe.

Laporte sortit de sa réserve naturelle et dit :
- Vous n'avez pas senti que c'était un piège, ça me paraît plus qu'évident ajouta-t-il avec une pointe d'exaspération.

Jean Bernard le regarda, étonné, il n'avait pas l'habitude qu'on s'adresse à lui de cette façon.
- Je sais dit-il finalement dans un souffle. J'ai été très naïf.
- Que s'est-il passé ensuite demanda Fanny-Eve.
Jean reprit.
- La jeune femme prit les choses en main, demanda à un serveur de nous monter à boire dans la chambre 46, qui n'était évidemment pas celle que j'occupais d'habitude. Arrivés dans la chambre, je m'assis sur le lit, tandis que la fille s'adossait à la porte, dans une posture ultra sexy, me regardant avec son plus beau sourire. Quelqu'un toqua à la porte, c'était le serveur qui nous apportait à boire. Elle me servit à boire et me demanda de me déshabiller, le temps pour elle d'aller se rafraichir dans la salle de bain. Dès qu'elle quitta la pièce, je bus deux gorgées de boisson et m'empressa de me déshabiller dit-il en rougissant. J'étais en caleçon et T-shirt, confortablement installé sur le lit, quand je sentis ma tête tourner et mes paupières s'alourdir, puis le trou noir. Je me suis réveillé dans le lit, le lendemain avec un mal de tête atroce. La jeune fille était assise dans un coin de la chambre, elle avait les yeux rouges et gonflés, son maquillage avait coulé. Elle était pieds nus et sa robe était déchirée. « Comment avez-vous pu faire cela, dit-elle, en pleurant ». Je ne comprenais pas. Je lui demandai « qu'est ce qui s'était passé » et c'est là qu'elle me répondit que une fois sortie de la salle de bain je lui ai sauté dessus. Qu'elle m'avait demandé d'arrêter, mais je ne l'avais pas écoutée, et que je l'avais frappée violemment avant de la violer.
Jean Bernard se tut un long moment avant de reprendre le regard dans le vide.
- J'étais complètement perdu et je ne savais plus quoi dire. Je n'avais aucun souvenir de ce qui s'était passé la veille. J'étais beaucoup de choses mais violent ne faisait pas partie de mes attributs. Je l'entendais pleurer et mon cœur se serra. Entre deux sanglots je l'entendis dire « je vais porter plainte, vous n'allez pas vous en sortir comme ça ! » et puis elle ajouta « sinon on peut éviter la police si vous me donnez cinq millions de Fcfa ». C'est là que j'ai compris qu'il s'agissait d'un piège. Je repris mes esprits et lui répondit qu'elle pouvait toujours rêver et qu'elle n'aurait pas le moindre petit sou de ma part. Je m'habillai en vitesse, furieux de m'être fait avoir de la sorte. Je l'avais traitée de tous les noms avant de sortir de la chambre en claquant la porte.

Entre deux feux!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant