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- Allo maman !
- Allo ma chérie répondit sa mère d'une voix encore un peu faible. Comment vas-tu ?
- Moi ça va dit Fanny-Eve, c'est surtout à toi qu'il faut le demander. Cela fait deux jours que j'essaie de te joindre, à chaque fois, papa me dit que tu dors. Tu es sûre que ça va ?
- Oh oui, il faut arrêter de s'inquiéter, c'est vrai que je dors beaucoup, mais d'après les médecins c'est normal. Assez parlé de moi, comment se passe ton séjour ? As-tu trouvé un beau fiancé ?

Sa maman était d'une perspicacité qui étonnait toujours la jeune femme.

- Maman dit la jeune femme le cœur battant, s'il te plait, arrête.
- Je n'arrête rien du tout, répliqua-t-elle en riant, pour Iba je suis au bord du désespoir, mais en ce qui te concerne tu as intérêt à te trouver un bon sénégalais, sinon je prendrai les choses en mains et ce sera ton cousin Birima.

En disant cela, la mère de Fanny-Eve avait éclaté de rire, ce qui lui fit un bien fou. Son rire lui avait tellement manqué. Elle aimait bien l'embêter avec un cousin éloigné qui vivait à Saint-Louis, qui depuis maintenant quelques années disait vouloir prendre Fanny-Eve comme deuxième épouse. Cela faisait rire tout le monde sauf la principale intéressée. Birima était très sérieux, il disait que la jeune pourrait arrêter de travailler, qu'il était très riche et pourrait aisément subvenir à ses besoins, comme si tout n'était que question d'argent.

- Maman dit Fanny-Eve, il faut vraiment que tu arrêtes de m'embêter avec Birima.

Elle se tut un bref instant avant de reprendre.

- En réalité, j'ai rencontré quelqu'un maman...
Elle raconta pratiquement tout sur sa rencontre avec Elimane et Malick.
- Si je comprends bien ma chérie, les frères ont tous les deux des sentiments pour toi ?
- En ce qui concerne le procureur, je ne suis pas sûre, il est super gentil avec moi, il est charmant et il a une façon de me regarder qui peut porter à confusion. En revanche Elimane s'est ouvertement déclaré, maman et je crois bien que j'éprouve quelque chose pour lui.
Tu crois ou est-ce-que tu es sûre de tes sentiments, demanda sa mère.
- Je ne sais pas maman, enfin si je crois... Mais c'est compliqué. Je pense que sans cette affaire qui nous lie, les choses seraient plus simples.
- Ecoute-moi bien Fa, même sans cette affaire, le fait que les deux frères aient des sentiments pour toi, semble être un problème majeur. Certes en amour il faut écouter son cœur, mais dans une situation tu dois aussi utiliser ta tête. Quel que soit ton choix tu seras toujours celle qui s'est immiscée entre les deux. Je suis vraiment navrée, je te connais assez pour savoir que ce tu éprouves pour ton Elimane est sérieux, mais ce sentiment t'est interdit.
- Je sais, maman dit Fanny-Eve dans un souffle, c'est pour cette raison que j'ai hâte d'en finir et de rentrer.
- Je t'aime ma puce, n'oublie jamais que tu es une femme forte, ça va être dur mais tu te relèveras comme toujours. Il faut je te laisse, c'est l'heure de prendre mes médicaments.
- Merci, je t'embrasse fort. Je te rappelle demain. Bye.

Quand elle raccrocha, Fanny-Eve eut le cœur serré. Sa maman avait vu juste, il n'y avait de place pour une idylle entre Elimane et elle. D'abord à cause de Malick, ensuite à cause du mystère qui entoure sa relation avec Marie Niane. Il était tard et la journée avait été longue. Elle décida de se coucher, demain elle irait voir Malick pour demander de cesser les poursuites contre son client en l'absence de preuves. Elle savait que la bataille n'était pas gagnée d'avance.
Le lendemain, à 11 heures, ils étaient dans la voiture en route pour le tribunal. Deux heures plus tôt elle avait envoyé un sms à Malick pour savoir s'il pourrait la recevoir dans la journée, il avait répondu qu'il le pourrait à 11 heures 30.

Ils arrivèrent au tribunal 5 minutes avant l'heure du rendez-vous. Laporte demanda à la jeune fille s'il devait l'attendre dans la voiture ou venir avec elle.

Entre deux feux!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant