Sous la lune, avec toi... [Fanfiction Bigflo et Oli]

19: Sous la lune

Nous fixons le ciel noir.
"La lune...
-Ça me rappelle mon enfance.
-Tu ne m'en as jamais parlé...
-Elle est banale, dans un sens. Je suis pas toulousaine. Je viens de Monbequi, une sorte de village agricole. Par conséquent, mes parents étaient agriculteurs. Maintenant, mon frère travaille avec eux, et il compte reprendre l'entreprise familiale. On m'a toujours interdit de sortir. Mes parents étaient très protecteur. Alors je jouais dans les champs, mon père m'emmenait dans son tracteur.
-Fille des campagnes.
-Exactement. Puis, après pour mes études, je suis venue ici. Et je ne suis pas rentrée. Étant adolescente, certaines nuits, comme celle-ci, je ne pouvais pas dormir. Alors en secret, je sortais, aller jusqu'à un arbre très massif, qui était dans un terrain, pas très loin de chez moi. Un terrain abandonné. Soit je montais, soit je restais en bas, et je regardais la lune. J'angoissais.
-C'est-à-dire?
-La nuit, quand tu n'as pas vraiment d'idées, tu te mets à penser à des choses très sombres. La mort, le futur, ça vaut le coup ou pas? J'avais cette obsession sur la mort à cette époque. J'avais toujours peur d'elle. J'avais l'impression qu'elle me traquait. Comme dirait Ninho, à cette époque: j'aurais préféré crever tour de suite plutôt que de crier "aidez-moi". Je n'avais pas beaucoup d'amis, j'étais là risée de l'école à cause de mes parents, je n'avais pas le droit de sortir, je devais toujours travailler. Le seul truc qui me réconfortait, c'était les animaux et la musique.
-La musique?
-Le rap. Je suis une fan de rap depuis mes quinze ans. J'écoutais en boucle Diam's et Eminem. Enfin, tout ça pour dire, que j'avais une vie banale, et que j'avais des problèmes d'adolescent.
-Je suis fan de Diam's.
-Je sais que tu lui as parlé.
-Comment tu sais ça toi?
-Bigflo et Oli. J'écoute pas mal.
-C'est très gênant.
-Olivio. Pas Oli.
-De quoi?
-Je suis avec Olivio, pas avec Oli. Et je ne suis pas avec Olivio pour Oli.
-Oli est en vacances.
-"Je suis contente pour Oli, mais Olivio me manque". Ça devait être compliqué.
-Pour ça qu'au final, on est plus ensemble. Depuis longtemps. "On tombe amoureux en silence, on se sépare dans le bruit." Kery James le sait bien.
-Il n'y a pas que lui. Ton enfance?
-Banale, avec quelques rebondissements.
-Je connais des choses. Mais je veux que tu me racontes. Toi.
-J'ai eu des problèmes de santé, aux poumons surtout. C'est peut-être ça qui m'a le plus marqué. Ça et le cancer de ma mère. J'ai eu une peur douloureuse. Parce que ça fait mal d'avoir peur de perdre quelqu'un. Après, je me suis mis au rap j'avais six ans je crois, avec mon frère. On chantait tout le temps. Les gens en avaient marre parfois. On avait des rêves. Des ambitions. On en a d'autres aujourd'hui. Je suis allée au conservatoire, pour la trompette, j'ai pris des cours de solfège. Dix huit ans, premier album. Rêve de gamin. Tu vois?
-Je vois bien.
-Quand ma mère était au plus mal, j'ai regretté de ne pas lui avoir assez dit je t'aime.
-"Je crois que personne ne vit sans regrets". PNL.
-T'as des regrets toi?
-Pas plus que les autres. Ne pas avoir dis au revoir à ma meilleure amie lorsque j'ai déménagé. Ne pas avoir dis adieu à ma grand-mère. Les disputes avec mes parents.
-Ne pas avoir pris le temps pour les autres.
-De ne pas avoir dit tout haut ce que j'avais sur le coeur à certains moments. Avoir pleurer tente d'années au pied de mon foutu arbre. Seule. "Ris, tout le monde rira avec toi. Pleure, et tu seras tout seul à pleurer." Hugo TSR a tellement raison.
-Faut juste trouver la bonne personne. Dans ta vie, tu trouvera une seule personne, qui lorsque tu pleurera, sera là avec toi, pour pleurer ton malheur.
-Elle est là cette personne, près de moi. Je le sens Olivio! Je sens qu'avec toi, je suis heureuse, et je le serais.
-Tu vois la lune? À chaque fois que tu ira mal, physiquement, ou même mentalement, ou si tu te sens comme ce soir, regarde là. Si je ne suis pas près de toi, tu sauras quand même que je suis avec toi. C'est ce qui nous unira, une chose si belle, si douce, mais si lointaine."