16: On parle?

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J'ai appelé tous mes amis, en leur disant que: enfin, elle m'avait répondu! Je suis tellement heureux. Si elle m'accorde le droit de parler, ça veut dire, qu'elle est peut-être prête à me pardonner. Et c'est ça qui est beau. Enfin qui est génial. J'ai l'impression d'être un enfant qui a reçu ce qu'il voulait pour Noël, un adolescent qui découvre pour la première fois l'amour, un homme à qui on a annoncé qu'il allé être père, un homme âgé à qui on a annoncé qu'il allé être grand-père. Je suis au paradis. Je souris comme un con devant son message. C'est elle et ça ne sera personne d'autre. Plus jamais. Je le sens. J'en suis sûr. Il est presque l'heure. J'éteins ma télévision et me chausse. Je prends ce qu'il me faut, et je pars. Je suis trop exité! C'est tout ce qu'il me faut, la voir. Je commence à avancer dans la rue, et d'un coup, je sens mon ventre se tordre. J'ai peur. J'ai peur d'elle. De ce qu'elle va me dire. Pour la première fois, j'ai peur de la revoir. Non pas elle, mais ses réactions. Ses mots, je sais à quel point je l'ai blessé. Et j'ai peur de la vérité finalement. Et si je pouvais faire demi-tour. Ce n'est qu'une fille finalement. Elle s'en remettra. Même si moi, j'aurais du mal à l'oublier. Mais qu'est-ce que je raconte? N'importe quoi! Elle s'en remettra pas, et moi encore moi. J'ai besoin d'elle. Et si elle me crachait tout ce qu'elle pensait, comme ça, toute sa colère, sa haine, tout ça, d'un coup... Ça serait pire qu'un coup de poignard dans le coeur... Et c'est sûrement ce qu'il m'attend. Mais elle me manque. Terriblement. J'ai un vide. Que dis-je? J'ai un trou noir en moi. Il faut que je garde mon énergie pour elle, que je garde mes belles phrases pour elle, parce qu'elle le mérite. J'arrive enfin devant son lieu de travail. Et je suis une minute en avance. Je reste là, les bras croisés, à attendre. Une personne qui me haie de tout son être maintenant, qui a peut-être envie de me tuer, de réduire mon coeur et mon âme en miettes, pour se venger de ce que je lui ai fais. Et j'accepterai. Sans un mot. Car je le mérite. Je ne suis pas quelqu'un de si bien que ça finalement. Je devrais me moquer, mais non, car c'est de elle qu'il s'agit. Et elle n'est pas n'importe qui. Tout ce que je voulais moi, au départ, c'était être heureux. Et me voilà depuis quatre jours à rester cloîtré chez moi, à pleurer vers deux heures du matin, en pensant au mal que j'ai fais, au mal qu'elle doit ressentir, au mal que je ressens... C'est douleur mais à la fois si beau. Une peine indicible. Une douleur invisible. C'est dur et doux à la fois. On pourrait presque s'habituer. Mais la douleur parfois devient insupportable. Alors non, on ne peut pas. Puis ça reste en nous. Je suis tellement désolé pour elle. Elle ne doit pas vivre ça. Elle n'a pas à vivre ça. Elle est trop pure et délicate pour ça. Pour cette douleur. Trop fragile émotionnellement. Une voiture se gare devant moi, me sortant complètement de mes pensées grâce au bruit du klaxon. Je relève la tête. Carreau ouvert, elle m'invite à monter. Je fais le tour et m'exécute. Elle arrête le moteur, et referme un peu les vitre. Elle fixe ses mains, qui sont agrippées au volant. Je me lance après de longues minutes de silence étouffant:
"Maintenant qu'on en est là, ici, ensemble, on peut parler?"

Sous la lune, avec toi... [Fanfiction Bigflo et Oli]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant