Est-ce que la roue tourne vraiment? (Terminée)

7

Lou se réveilla au son de l'alarme programmée sur son téléphone.  Elle ouvrit à moitié un œil et regarda l'heure. Six heures quarante-cinq.  Elle soupira et se retourna... pour se retrouver nez-à-nez avec Nicolas.

Elle avait oublié qu'elle n'était pas chez elle.  Elle sauta hors du lit, totalement nue, et attrapa ses vêtements à la hâte.  Alors qu'elle s'habillait précipitamment, il ouvrit lui aussi un œil.

— Viens te coucher !

— Non, je suis en retard, je dois aller bosser.

Il grogna et se retourna, se rendormant immédiatement.

Une fois habillée, Lou chercha son sac et ses clés, qu'elle retrouva dans le couloir menant à la chambre.  Elle quitta les lieux sans un regard en arrière.

Elle croisa un bus, et réussit à monter dedans in extremis.  Il la mènerait directement devant chez elle. Heureusement, c'était la bonne ligne, et dix minutes plus tard, elle fonçait sous la douche.

Quand elle fut enfin présentable — autant que faire se pouvait avec l'horrible migraine qu'elle allait se trimballer toute la journée — elle descendit en hâte de chez elle.  Il fallait qu'elle se dépêche si elle ne voulait pas être en retard.  Et là, elle repéra la voiture de Nelson.  Il klaxonna.

— Nelson ? demanda-t-elle en ouvrant la portière.

— Emma est KO, elle n'ira pas bosser aujourd'hui.  Je prétendrai qu'elle a une gastro.  J'allais t'appeler quand je t'ai vue sortir pour savoir si tu venais travailler ou pas.

— Oh merci, mon sauveur, dit-elle en l'embrassant sur la joue.

Grâce à lui, Lou n'arriva pas en retard au travail, elle était même dix minutes en avance.  Elle remercia encore chaleureusement Nelson et se dirigea vers son poste.

— Vous voilà enfin, l'apostropha Aurora, qui semblait trépigner d'impatience.  Elle avait vraiment l'air de mauvaise humeur.  J'ai cru que vous ne viendriez pas !

— Je suis en avance de dix minutes Aurora, je ne suis pas en retard !

Aurora la regarda bouche-bée.  Lou n'avait pas pour habitude de lui répondre de la sorte, mais la nuit avait été courte, elle était fatiguée et stressée.

— Je vois !  Eh bien, puisque vous êtes là plus tôt, on va en profiter, hein !  Vous allez vous occuper de tout aujourd'hui.  Je ne veux même pas que vous pensiez à quitter votre poste de la journée.  Je dois absolument partir en déplacement, et il y a deux dossiers très urgents en attente.

— Puis-je vous demander où vous vous rendez ?  Au cas où quelqu'un d'important me poserait la question, s'empressa-t-elle d'ajouter devant la mine choquée d'Aurora.

— Vous leur direz que c'est un déplacement professionnel important et confidentiel.  Si quelqu'un demande, vous dites qu'on me téléphone.

Sur ce, elle prit ses affaires et s'en alla.  Lou n'était pas dupe, elle savait qu'Aurora allait aller faire du shopping, ou quelque chose du genre.  Le bal était prévu pour le vendredi en quinze, et elle voudrait être la plus belle, assurément, mais Lou l'avait trouvée de fort mauvaise humeur.  Elle ne dit cependant rien, après tout, sa vie privée ne la regardait pas.

La journée finit par passer, et Lou prit des nouvelles plusieurs fois d'Emma, qui lui dit qu'elle allait mieux, et qu'elle serait là le lendemain.

Le vendredi matin, Nelson et Emma vinrent la chercher en voiture.  Les filles discutèrent de costumes pour le bal, surtout d'un costume pour Lou.

— On va trouver ce qu'il te faut, lui dit Emma.  J'y réfléchis et on en reparle ce midi.