— Calme-toi, ça va bien se passer.
Dans la fièvre qui agite le quai, la voix de Mrs Pettigrow semble venir d'un autre univers. C'est sûrement pour cela que Peter ne la croit pas vraiment alors qu'elle tente de le rassurer. Que sait-elle donc de l'avenir ? se dit-il. Rien, de toute évidence, sinon ses trente années de vie n'auraient pas le goût terreux du champ de la bataille entre son cœur et ses erreurs. Mais il cesse quand même de se balancer nerveusement d'un pied sur l'autre. Il sait que sa mère a horreur de cette habitude qu'il a prise et il n'a pas envie de s'en aller pour Poudlard avec ses cris pour derniers souvenirs.
Son regard balaye le quai 9 ¾, suintant de cris, de rires et de joie, et cette boule d'appréhension qui lui obstrue la gorge depuis qu'il a quitté l'appartement miteux de son enfance se fait encore un peu plus grosse. Maintenant qu'il fait face à cette mer immense de visages inconnus, l'excitation du départ n'est plus qu'un lointain souvenir. Cette foule étrangère le terrifie et il ne se sent pas capable de la fendre sans s'y noyer.
Un premier sifflement fait crisser ses oreilles et Peter frissonne violemment. Plus que cinq minutes, songe-t-il avec effroi. Son souffle s'accélère et sa mère doit l'avoir entendu puisqu'elle l'attire contre elle avec tendresse pour une dernière étreinte avant leur longue séparation. Quatre mois. Le garçon aimerait se dire que ce ne sont que des secondes dans la durée de toute une vie, mais il sait au fond de lui que, lorsqu'il reviendra, tout aura changé. Alors il essaie comme il peut de retenir ses larmes, écoute les recommandations chuchotées par sa mère et la laisse l'embrasser sur le front. Lorsqu'elle le pousse vers le Poudlard Express, c'est uniquement pour elle qu'il s'empare fermement de sa valise et, à petits pas, éprouve le bitume de la plateforme.
— Amuse-toi bien ! entend-il alors que la porte coulissante du wagon se referme derrière lui.
Une fois à bord du train, toute familiarité s'évanouit. Il ne connait ni ces couloirs à l'ambiance feutrée ni les propriétaires de ces sourires enjoués, et une vague de panique le submerge de nouveau. Dans l'explosion de bruits qui l'entoure, seuls ses halètements craintifs lui paraissent empreints de douceur et Peter s'y accroche comme s'il s'agissait du fil de sa vie et qu'il devait vite l'arracher des doigts d'Atropos avant qu'elle ne le coupe.
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Growing Evil
FanfictionL'encre glisse sous sa peau, ondule en d'élégantes arabesques aussi noires que la nuit, et vient dessiner la marque sur son avant-bras. Ses yeux le brûlent, sa peau hurle de douleur, mais il tient bon et ne faillit pas. C'est bientôt fini, se rassur...