Autour de lui, des encouragements fusent. À ses pieds, un regard de mépris qui dissimule difficilement une appréhension croissante le fixe. Il ne sait pas vraiment lequel lui fait le plus d'effet. Le regard, sans doute. Ce regard noir et farouche d'un adolescent qui cherche juste à ne pas montrer ses faiblesses. D'une certaine façon, Peter comprend ces yeux bien plus qu'il ne comprend les exclamations puissantes emplies d'excitation qui résonnent à ses oreilles. Il se reconnait en eux. Et c'est exactement pour ça qu'il finit par les ignorer et que des filaments vermillons s'échappent de la pointe de sa baguette pointée vers eux, venant frapper la poitrine de leur propriétaire.
Quand les pas rythmiques et sévères du professeur McGonagall atteignent les lieux de l'altercation, il est déjà loin, soufflant bruyamment en tentant de suivre le rythme de fuite instauré par ses amis.
— Tu l'as vraiment pas loupé, Peter ! le félicite James. Servilus avait bien besoin qu'on lui redonne un peu de couleurs et ce bleu cache parfaitement ses cheveux gras !
Trop essoufflé pour articuler le moindre mot, c'est l'éclat de rire de Sirius qui se substitue à Peter pour lui répondre.
— C'est que ça l'embellirait presque ! s'exclame-t-il avec enthousiasme. Nous sommes décidément bien trop généreux avec lui...
Et le voilà qui rit à nouveau, accompagné de James. Remus, lui, ne dit rien. Il fait mine d'être plongé dans la lecture d'un parchemin qui se trouvait dans sa poche pour ne pas avoir à réagir et Peter mise sur les respirations saccadées qui soulèvent toujours son torse pour faire de même. Lorsque, enfin, elles s'espacent et finissent par disparaître, le sujet de la conversation a changé. Adieu Severus Rogue, désormais c'est le prochain match de Quidditch qui est sous le feu des projecteurs.
C'est souvent ainsi que ça se passe de toute manière. Peter suit. Peter fuit. Peter pense, et Peter laisse passer ses chances. Et alors qu'ils regagnent la salle commune des Gryffondor, chaque dalle du couloir semble lui rappeler qu'humilier pour ne pas se faire humilier est une raison suffisante pour culpabiliser.

VOUS LISEZ
Growing Evil
FanfictionL'encre glisse sous sa peau, ondule en d'élégantes arabesques aussi noires que la nuit, et vient dessiner la marque sur son avant-bras. Ses yeux le brûlent, sa peau hurle de douleur, mais il tient bon et ne faillit pas. C'est bientôt fini, se rassur...