Les Contes Fantastiques de Will Murphy - Saison 1 : Feurëlfia

Des soupçons, un bateau échoué et des gobelins

Je ne comprenais rien mais, aux vues des expressions de mes amis, je savais que je n'étais pas seul.

- On ne sait pas de quoi vous parlez ! protesta Glinfen.

- Bien sûr, ironisa le roi des fées. La couronne d'Envëil a été offerte par le roi des elfes, Endrël, au roi des fées, Nilnnï, il y a des siècles pour son mariage avec la reine Onelÿnn. Depuis, lors des successions, la reine remet cette couronne à la nouvelle reine des fées. Cette cérémonie est très importante pour mon peuple et cette couronne, forgée par les elfes en Envëil, est l'un des trésors les plus précieux de ce monde ! Mais ça, vous le savez !

- On ne sait rien de tout ça ! cria Bren qui se prit immédiatement un coup.

- Aujourd'hui, ma reine ne porte plus sa couronne et cela est inadmissible ! Elle est l'héritage qui devait revenir à ma fille, Nëlsínn.

Il désigna une jolie jeune fée au long cheveux d'or et aux yeux vert-bleu qui était au milieu des gens de la cour. Je lançai un rapide coup d'œil en direction de Laufern. Celui-ci se pétrifia sur place, les yeux écarquillés.

- S'il vous plaît, implora Glinfen, au nom de mon père et des relations passées entre nos deux peuples, croyez nous ! Nous n'avons pas volé votre couronne !

- Glinfen, fils d'Erendeen et de Breannen, c'est bien cela ?

Glinfen confirma d'un signe de tête.

- Les relations passées ? poursuivit Elsarinn. Bien entendu. Et que faites-vous de cela ?

Il nous tendit un morceau de tissu, sale et rapiécé.

- Voilà ce que le voleur a oublié derrière lui ! s'exclama le roi, visiblement content de lui. Un morceau de vos vêtements ignobles et mal odorants !

Glinfen plissa les yeux afin d'observer le tissu en détail.

- C'est gobelin ce que vous tenez dans les mains, pas leprechaun.

Elsarinn regarda le morceau d'étoffe les sourcils froncés.

- Danaginn ! cria-t-il.

Le garde fée qui était derrière nous et qui devait être celui qui nous frappait depuis tout à l'heure, s'approcha du roi.

- Mon fils, reprit ce dernier, qu'en dis-tu ? Tu connais bien la race gobeline, cela pourrait leur appartenir ?

- Possible, répondit le dénommé Danaginn. Ça ressemble à leur odeur.

- Ça ressemble à l'odeur d'un leprechaun ! Non ?

- Hé ! Ho !

Brenlow se reçut un coup par un autre garde. Pendant ce temps là, Laufern gardait les yeux fixés sur la jeune fée. Elle semblait le regarder également.

- Je ne sais pas, avoua Danaginn. Mais si le leprechaun a raison, nous n'avons pas les bons coupables et le voleur court toujours !

- Argh ! Bon, écoutez-moi ! fit le roi à notre intention. Vous allez me retrouver la couronne ! Cela prouvera que vous n'êtes pas coupable.Et tout rentrera dans l'ordre.

- Mais on ne sait même pas où elle est ! s'exclama Glinfen. Et pourquoi on ferait ça ?

- Vous allez le faire en l'honneur des relations passées entre nos deux peuples tiens ! Danaginn vous escortera, il connait bien les gobelins. Vous irez jusqu'à la forêt des Serres où se terrent ces immondes cafards, vous trouverez la couronne et me la rapporterez. Nous gardons le vieux leprechaun comme garantie.

- Non ! hurla Bren.

- Attends, réfléchit Glinfen. C'est peut-être l'occasion de renouer avec les fées, c'est l'occasion de leur prouver la valeur des leprechauns. Et de toutes façons, on n'a pas vraiment le choix.