𝕀𝕝 𝕖́𝕥𝕒𝕚𝕥 𝕞𝕒 𝕝𝕖́𝕘𝕖𝕟𝕕𝕖 ☀ ᴶᴵᴷᴼᴼᴷ

四

L'index de Taehyung qui trace quelque chose sur ma cuisse me sort de mes songes, je me concentre sur ce qu'il essaie de me faire comprendre mais je n'y parviens pas.

— Quoi ? Chuchoté-je pour ne pas perturber la classe.
— Joon vient de m'envoyer un message pour me dire qu'il a eu l'autorisation du prof.

Je hoche la tête pour lui faire comprendre que c'est une bonne nouvelle puis je reprends le fil du cours de littérature. Ce n'est qu'une introduction aux thématiques que nous allons aborder toute l'année mais c'est tout de même intéressant bien que notre enseignant soit plutôt soporifique.

— Il faut qu'on le rejoigne après le cours pour aller à l'administration. M'informe mon colocataire.

Je ne réponds pas et me contente de lui sourire. Un coup d'œil sur la montre me fait prendre conscience qu'il ne reste que dix minutes à peine de cours. Il est passé relativement vite étant donné que le sujet me plait bien. Je n'avais pas de grandes attentes par rapport à cette matière mais au final, elle pourrait bien devenir ma préférée.

— Nous allons commencer avec la poésie d'Emily Dickinson au prochain cours, je vous demanderai d'avoir acheté un recueil avec ses premiers poèmes. N'hésitez pas à en lire quelques-uns et à les traduire si jamais l'envie vous prend.

La classe se termine, nous sommes tous en train de ranger nos affaires alors que le professeur nous dit ce que nous avons à faire pour le prochain cours. Taehyung, au bout du rang, m'attend en discutant avec quelques élèves qui sont aussi inscrits à ce cours. Je ne peux retenir un soupir en le voyant sourire en leur compagnie. J'ai besoin de lui plus qu'il n'a besoin de moi, c'est un triste constat que je garde en tête jusqu'à ce que nous retrouvions Joon en bas de l'amphi, près de la porte.

— Salut les gars, j'ai vos papiers. Dit-il en nous donnant un exemplaire chacun. On peut aller faire l'inscription maintenant.
— On te suit.

Je traine des pieds derrière mes deux amis qui sont en pleine conversation. Le papier qui est dans mes mains finit par se chiffonner tant je le triture entre mes doigts et je me concentre sur mes pieds pour ne pas foudroyer du regard ce pauvre Joon qui n'a rien fait pour mériter mon mépris.

— C'est là.

Il nous pointe du doigt la porte avec la mention « administration » dessus. On aurait pu le deviner par nous-mêmes qu'on est au bon endroit. On reste tous plantés devant l'entrée jusqu'à ce que Joon fasse le premier pas et l'ouvre.

La femme qui nous accueille semble le reconnaitre directement puisqu'elle nous prend directement en charge. On n'a même pas besoin de lui expliquer la situation que les papiers remis, elle nous autorise à partir en nous confirmant que nous sommes intégrés à la classe et qu'on doit y assister sérieusement. L'avantage c'est que je n'ai même pas eu besoin d'ouvrir la bouche !