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— Aerin, mes parents préparent Chuseok depuis plusieurs semaines déjà. Soupiré-je.
— Mon frère rentre des Etats-Unis pour l'occasion, que tu viennes ou non, j'irai chez mes parents.
Elle croise les bras sur sa poitrine, le visage fermée et ne semble pas prête à entendre ce que j'ai à dire. Fils unique, je ne peux manquer cet événement même si l'envie y est. Les fêtes familiales, ce n'est pas mon truc mais quitte à la passer quelque part, je préfère que ce soit chez moi. Les parents d'Aerin sont adorables avec moi, mais déjà qu'en ce moment c'est compliqué avec elle, alors me retrouver complètement dans son environnement, je ne suis pas à l'aise avec ça.
— Très bien, je t'y dépose et je reprends directement la route ensuite. Décrété-je sans lui laisser le choix.
Elle se décompose totalement à mes propos. Elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle se retrouve vraiment seule dans sa famille. Être loin l'un de l'autre va peut-être nous faire du bien, on est incapable de se parler sans se prendre la tête plus de deux minutes et pour éviter le conflit, la seule chose qu'on trouve à faire c'est de ne pas s'adresser la parole. C'est juste intenable quand on vit ensemble dans un appartement de soixante mètres carrés.
— Je vais faire ma valise dans ce cas.
Elle me tourne le dos et va dans la chambre tandis que je prends ma veste et mes clés de voiture pour aller voir Namjoon qui m'a envoyé un message dans la soirée pour que je vienne le voir aujourd'hui. Ça avait l'air urgent. Je laisse tout de même un mot à l'attention d'Aerien pour la prévenir de mon absence.
Il me faut à peine une demi-heure pour arriver et trouver une place, c'est qu'on s'améliore ! La boutique est fermée au public mais la porte n'est pas verrouillée. Je le trouve installé, à la table habituelle, celle devant le bar qui est principalement squattée par SuIl quand il a de la paperasse à faire ou par Nam' qui passe sa vie sur son ordinateur.
— Tu avais quelque chose d'urgent à me dire ? Lui demandé-je, une fois arrivé devant lui.
— Il vaut mieux que tu t'assois pour ce que je vais t'annoncer. Moi-même, je ne m'en remets pas.
Son air sérieux m'inquiète. Je tire alors la chaise pour m'y installer et pose mon regard sur sa personne. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi blanc qu'à cet instant.
— Je sais que tu m'as dit que tu ne voulais plus m'entendre parler de Jimin mais je dois t'avouer un truc.
SuIl, qui était jusqu'alors derrière son comptoir nous rejoint et dépose un café glacé devant moi. Je lui souris pour le remercier. Il s'assoit avec nous et s'avachit sur la chaise, vissé sur son téléphone, pour changer.
— Je t'écoute.
— SuIl est ami avec Jimin, notre Jimin, celui qu'on a vu mourir devant nos yeux, je ne sais pas expliquer le phénomène mais je t'assure qu'il lui ressemble trait pour trait. Déballe-t-il.
