𝕀𝕝 𝕖́𝕥𝕒𝕚𝕥 𝕞𝕒 𝕝𝕖́𝕘𝕖𝕟𝕕𝕖 ☀ ᴶᴵᴷᴼᴼᴷ

十七

Le feu dans son petit habitacle crépite tandis qu'un jeune garçon remet une bûche pour l'alimenter. Il se pose ensuite devant pour réchauffer ses mains qui souffrent de la froideur de l'hiver. La maison en bois n'est pas très isolée et si son père le vit très bien, ce n'est pas le cas cet enfant qui a la particularité d'avoir des oreilles poilues et pointues de félin. Sa queue, elle aussi inhabituelle sur un être humain, bouge de droite à gauche dans une lenteur contrôlée.

La nuit qui tombe s'accompagne de bruits étranges qui ne choque ni le père, ni le fils. L'extérieur est envahi par les jiangshi qui parcourent les plaines, le bruit des chaines avec le lourd boulet au bout donne la chair de poule. Le banyao, seul de son espèce et pourtant pas le premier, se lève et se dirige vers l'une des fenêtres précaires pour observer les alentours. Il tire à peine le rideau pour ne pas risquer d'attirer les bêtes avec la lumière que produit la cheminée mais ses yeux accrochent les moindres mouvements.

— Viens par là.

Jisung, son père qui contrairement à son fils a une forme animale complète, lui donne des coups de museau contre sa joue avant d'attraper le petit brun par le col de son tee-shirt qu'il n'hésite pas à mettre dans sa gueule pour le balader jusqu'à la petite table où de la viande fraîche attend d'être mangée.

Une grimace de dégout déforme le visage rond du garçon qui attrape un morceau pour le jeter au feu. Il regrette de ne pas avoir une mère qui pourrait lui cuisiner de bon plat mais cette dernière, n'a pas survécu à l'accouchement et Jisung, auparavant un homme, a reprit sa forme de lynx et emmené son fils au Ciel pour l'élever. Depuis, Jimin vit avec lui dans cette maison qui ne conviendrait pas à un être entièrement humain tant elle est insalubre. Cependant, elle suffit parfaitement aux deux qui se sentent en sécurité en cette zone reculée de la ville. Seokjin l'accompagne tous les jours rendre visite au Doyen qui leur apprend les rudiments de la langue coréenne et la culture de leur monde.

— Papa, tu as entendu ? Demande l'enfant qui attend patiemment que sa viande cuise.

Le lynx tend l'oreille à la recherche d'un bruit inconnu mais rien ne l'interpelle. Le jeune garçon se rapproche à nouveau de la fenêtre pour regarder encore et encore à l'extérieur. Quelle ne fut pas sa surprise d'apercevoir parmi toutes ces créatures affreuses, un magnifique cervidé que tout le monde rêverait de voir. Ses magnifiques couleurs rayonnent dans le noir.