二十五

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Il fait froid, très froid

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Il fait froid, très froid. Tout est noir, si noir. Reclus au fin fond de cette ancienne maison que j'aurais plutôt appelé « grotte » au vu de sa précarité, je ne vois même pas la lumière du jour. Est-la nuit ? Ou bien le soleil a-t-il pointé le bout de son nez ? Je n'en suis pas sûr.

    Les jours se suivent et se répètent: je dors, je mange, je dors je mange. Dans ce taudis, nid de Fenghuang, je n'ai aucun loisir, la seule chose que je peux faire est réfléchir, laisser mes pensées m'envahir jusqu'à ce que je ne puisse plus les affronter.

Ce baraquement accueille volontiers mes démons, leur ouvre la porte et me laissent me débattre avec eux jusqu'à ce que je sombre dans la folie. Parce que c'est ce que je suis devenu je crois: fou. Un pauvre taré incapable de vivre en société, marginalisé depuis bien trop longtemps.

    Souvent, je me demande ce qu'aurait été ma vie si j'étais rentré à Séoul avec eux plutôt que revenir ici, sur les terres qui ont perdu mon frère. Puis, je me souviens que je ne le mérite pas, que j'ai menti à mes amis en sacrifiant celui qui comptait le plus à mes yeux pour le bien des autres.

Il est la première personne à qui je pense le matin en me réveillant, et la dernière le soir, lorsque je m'endors.

Park Jimin, le moment où ton corps disparait dans la gueule de ce fenghuang de malheur me hante à longueur de journée.

Je me lève difficilement de ce couchage de fortune, du bruit attire mon attention à l'extérieur. Un regard vers les plaines me font prendre conscience que les jiangshis sont attirés par quelque chose. Tous se massent dans la même direction.

Les fenghuang sont tous sur les toits de leur maison, aussi occupés à épier ces bêtes de malheur. L'un des oisillons est tombé, les animaux les plus proches tentent des cris de dissuasion pendant que le père s'élance vers sa progéniture à toute vitesse. Du feu jaillit de part et d'autres de l'enfant. Ce ne sont pas les parents, ils n'ont pas cette capacité. Par contre, je crois bien apercevoir des qilins et ça fait bien longtemps qu'il n'y en a pas eu ici. Ils sont au moins trois à incendier ses jiangshis qui sont aussi cons que des manches. Ils continuent d'avancer vers la source lumineuse, attirés comme des aimants.

Quelle belle bande d'abrutis.'

Les souvenirs de cette même phrase que Jisung répétait tous les soirs à Jimin pour qu'il ne reste pas dehors suffisent à me faire rentrer dans la baraque et surtout à ne plus en ressortir.

« Les jianshis sont de sortie, tu ne dois pas traîner dehors à cette heure ! »

« Les jianshis sont de sortie, tu ne dois pas traîner dehors à cette heure ! »

« Les jianshis sont de sortie, tu ne dois pas traîner dehors à cette heure ! »

En boucle, elle repasse dans mon cerveau sans que je ne parvienne à dériver sur autre chose jusqu'à ce que le sommeil m'importe.

𝕀𝕝 𝕖́𝕥𝕒𝕚𝕥 𝕞𝕒 𝕝𝕖́𝕘𝕖𝕟𝕕𝕖 ☀ ᴶᴵᴷᴼᴼᴷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant