Les Jourdains séjournaient paisiblement dans leur grande demeure à côté d'un parc pour enfant. Ils étaient mariés ensemble depuis déjà vingt ans, et pourtant ils ne voyaient pas le temps passer. Ils formaient tous deux le couple parfait, la vie que chacun d'entre nous désire au plus profond. Ils étaient issus d'une famille très favorisée de la petite bourgeoisie de Paris. L'argent ne leur posait aucun problème car ils savaient qu'il y en aurait qui dans tous les cas tomberait. Ils n'avaient même plus besoin de travailler, l'argent venait tout seul à eux. Ils avaient travaillé dans une grande entreprise de cosmétiques dans les années cinquante. Maintenant leur entreprise était plus que réputée, tout le monde la connaissait plus ou moins. Mais seulement la clientèle aisée pouvait se permettre de s'offrir ces produits. Des parfums, des rouge à lèvres, des fards à paupières, des crèmes, des soins, des crayons... Il y en avait pour tous les goûts, tout le monde trouvait son bonheur dans cette caverne d'Ali Baba. Il s'appelait Martin et avait les cheveux bruns bouclés plaqués sur son front. Il avait fait des études de commerce à la capitale pendant cinq ans, ne sachant ce qu'il voulait faire. Elle s'appelait Louise, avait les cheveux blonds lisses et fins, de grosses joues et le visage ovale. Elle avait fait des études d'esthétique et avait ouvert son cabinet de beauté trois ans après. Martin et Louise s'étaient rencontrés un soir dans un restaurant non loin des Champs-Elysées. Ils avaient alors vingt-cinq ans, étaient jeunes et beaux et avaient l'énergie de la jeunesse. Martin avait alors proposé à Louise de la raccompagner chez elle, mais celle-ci avait refusé. Il faut dire que leur amour n'était pas gagné d'avance, mais Martin n'avait pas baissé les bras. Il avait alors donné rendez-vous à Louise le lendemain midi, chose qui était faite. Aujourd'hui dans leur villa ils avaient plusieurs employés qui travaillaient pour eux afin d'entretenir la maison. La plupart étaient originaires d'Espagne, choix assumé par les Joubert car ils prisaient cette langue. Ils voulaient apprendre cette belle langue latine en les côtoyant. Ils avaient bien remarqué que cela ne suffisait pas, que c'était plus compliqué que ça. Il y avait des hommes et des femmes qui travaillaient car les Joubert aimaient la parité des sexes. Les employés portaient des uniformes bleus et blancs que le couple avait commandé. Ces "serviteurs" comme les appelait Martin s'activaient nuit et jour pour cuisiner, dépoussiérer, nettoyer et laver la maison. A vrai dire ils ne les aimaient pas particulièrement. Ils les détestaient même et se moquaient d'eux dès qu'ils avaient le dos tourné. Ils ne restaient que pour avoir un salaire correcte afin de pouvoir nourrir leur famille. Certains se demandaient s'ils ne devraient pas démissionner car ils étaient âgés et les conditions étaient déplorables. Ils avaient mal au dos à force de se pencher parterre pour ramasser la poussière. Récemment il y avait une employé qui avait démissionné ayant pour motif la retraite. Les Joubert avaient accepté son excuse et avaient alors décidé d'embaucher une nouvelle employé. Ils avaient placardé sur les murs des affiches et avaient distribué des tracts. "Ils n'ont qu'à le faire eux-mêmes le sal boulot, avait dit un des employés à ses collègues en riant. Myriam avait alors vu les affiches dans la rue un jour en sortant de chez elle pour acheter du pain. Elle s'était alors arrêté devant pendant quelques minutes et transcrivit les informations nécessaires sur son bloc-notes. Elle ne connaissait pas l'adresse mais était curieuse.
-Avez-vous déjà entendu parler de la rue Saint Jean? avait-elle demandé à la boulangère après avoir payé.
-Non pas du tout je m'en excuse profondément madame, mais je me renseignerais auprès de mon mari.
-Moi je vois très bien où c'est, avait répondu une jeune femme dans le coin du magasin, un peu à l'écart.
-Alors je serais très intéressée de savoir où elle se trouve si cela ne vous dérange pas mademoiselle?
-C'est à quinze minutes d'ici à pied vous verrez, c'est vraiment juste à côté de vous inquiétez pas. Elle sortit un petit bout de papier et commença à tracer un dessin qui avait l'air d'être une carte. Vous prenez alors par la droite, puis tournez à gauche et vous continuez tout droit. Si vous voulez que je vous accompagne ça ne me dérange pas, j'ai du temps libre devant moi.
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Début d'un rêve
Short StoryParis est un lieu où tout peut se passer. Vos rêves. Vos espoirs. Vos attentes. Il suffit juste de faire le premier pas. De se lancer. De ne pas avoir peur. De croire en soi. En son talent. Il ne faut jamais baisser les bras. Bien au contraire...