STRANGER THINGS 4 : Le Monde Renversé (abandonnée)

32. Demoplan

Forêt de Shawnee, Illinois

La jeune femme s'était éclipsée auprès de ses sœurs endormies. Elle avait impatiemment attendu à peu près deux heures pour être certaine qu'elles dormaient profondément, et qu'elle ne risquait pas de les réveiller. La porte grinçante de la cabane ne l'avait guère aidé. Elle ne pouvait pas se faire prendre maintenant, et risquer que ses plans capotent si près du but. Il est encore trop tôt, mais bientôt...

Une drôle d'atmosphère régnait parmi les arbres. Une atmosphère qui en aurait fait fuir plus d'un, mais pas elle. Elle y était accoutumée et avait appris à l'aimer. La neige était toujours bien épaisse et les pas de la jeune femme s'enfonçaient allègrement dedans, l'empêchant de marcher aussi vite qu'elle l'aurait voulu. Elle n'avait pas beaucoup de temps, mais elle devait bien lui rendre visite et le rassurer afin qu'il ne perde pas patience. Elle stoppa sa route après quelques mètres supplémentaires, jugeant être suffisamment loin de la cabane, à l'abri des regards. Elle entreprit des cliquetis du bout de langue. Ce qu'elle souhaitait qu'il se passe ne tarda pas. Du bruit ce fit entendre derrière les arbres qui se situaient devant elle. La bête, courbée et tête baissée s'avança doucement, mais sûrement. Si elle avait eu une queue à secouer tel un chien, elle brasserait l'air à en déraciner un arbre. La bête émit ce fameux son caractéristique qui aurait terrifié un mort, et la jeune femme tapota le haut de ce qui lui servait de tête. La bête se laissa faire sans résistance. La sensation légèrement gluante faisait toujours rire Alison pour une raison obscure qui était propre à sa personnalité atypique. Elle sourit malicieusement.

« J'espère que tu as su trouver de quoi te rassasier. Je te ramènerai bientôt à manger, promis. Sois patient, c'est pour bientôt. »

[...]

Sur le chemin du retour, Alison se repassa en boucle la conversation qu'elle eut une semaine plus tôt avec Mike. Elle espérait de tout cœur que son plan fonctionnerait.

...

« Mike ?
- Oui ? répondit-il, confus.
- Je dois te parler de quelque chose. »

Mike fronca les sourcils comme il avait l'habitude de faire quand il ne saisissait pas quelque chose. Ce qui lui arrivait fréquemment quand il était en compagnie de la gent féminine. Alison lui fit un signe de tête indiquant qu'il devait la suivre à l'intérieur de la maison.

« De quoi tu veux parler ?
- J'ai un service à te demander.
- Oui ? pressa Mike.
-'La semaine prochaine, est-ce que tu pourras venir un peu avant les autres ? Dis-leur de garder leur distance jusqu'à ce qu'on vienne les chercher.
-,Pourquoi ça ?
- Il se passera quelque chose, et il faudra que tu sois présent pour Eleven.
- Quoi ? Quel genre de chose ? s'inquiéta le jeune homme.
- T'inquiète pas, Roméo, ta dulcinée ira bien » rigola Alison face à l'inquiétude disproportionnée de son interlocuteur.

Mike rougit légèrement malgré lui et essaya de se donner une certaine contenance en se passant une main des les cheveux.

« Sois-là, c'est tout, continua Alison. Si tout se passe comme je le prévois, Eleven aura besoin de toi. Et si ça échoue, eh bien, t'auras du temps seul à passer avec elle, sans les autres. »

Mike aimerait envisager un tête-tête heureux avec Eleven, mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiétait. Qu'avait prévu cette drôle de nana ? Mike aurait voulu insister et tirer les vers du nez d'Alison, mais il se tut. Il ne voulait plus intervenir dans la vie d'Eleven comme il le faisait auparavant. Elle était assez intelligente et forte pour savoir ce qu'elle faisait, et elle avait décidé de faire aveuglement confiance à Alison et Kali, alors il fairait sagement de même.

« D'accord, mais fais attention, ok ?
- No problemo, amigo !
- Juste une question. Pourquoi moi ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ?
- Comme si ce n'était pas évident » sourit Alison.

Mike lui sourit en retour, sans demander son reste, malgré que cela lui démangeait. Alison se saisit de son imposante valise, et les deux jeunes gens sortirent de la maison, sous le regard curieux des autres qui venaient de terminer de se dire aurevoir, se demandant sûrement où leur amis étaient subitement passés.

« Que faisiez-vous ? s'enquit Rupert.
- Oh, comme Mike était devant la porte, je lui ai demandé de m'aider à fermer la valise, mentit le plus naturellement du monde Alison.
- Une autre valise ? Lili, franchement, tu me désespéras toujours, fit l'homme.
- Ah, ce que c'est bon de se sentir aimée à sa juste valeur » ironisa Alison tout avançant vers la voiture.

Rupert rigola, pendant que Mike se demandait s'il n'allait pas amèrement regretter son choix hâtif.

...

Alison pénétra aussi silencieusement possible dans la chambre qu'elle partageait avec ses deux sœurs, et constata avec soulagement que ces dernières dormaient toujours. Elle enleva ses chaussures et son manteau, ou si s'agenouilla aux pieds du lit. D'un regard pensif, elle passa tendrement une main dans les cheveux d'Eleven. Et dans la pénombre, elle murmura cette simple phrase :

« Ne m'en veux pas, s'il-te-plaît. »