STRANGER THINGS 4 : Le Monde Renversé (abandonnée)

33. Le banc de touche

Maison des Byers, Maukdale, Illinois

« Qu'est-ce qu'on s'ennuie, souffla Lucas.
— Je ne dirais pas qu'on s'ennuie, mais plutôt que l'on devient impatient, rectifia Dustin.
— On ne pourrait pas partir maintenant ? s'enquit Will. Je m'inquiète pour El.
— Non, on partira que demain matin. Ce sera déjà suffisamment difficile de rouler avec la neige, pas besoin d'y ajouter la nuit, répondit fermement Steve.
— Il a raison, approuva Robin. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour nous occuper ? songea-t-elle à voix haute.
— Eh bien ça se confirme, vous êtes vraiment une bande de nazes, pesta Erica.
— Erica !
— Ah non, vous deux, vous n'allez pas recommencer ! » s'empressa de gronder Steve.

La bande d'amis étaient avachie molassement dans le salon à se tourner les pouces. Joyce était partie faire quelque courses pour ravitailler le troupeau d'adolescents sur les nerfs et constamment affamés qui avait pris pour foyer acquis son salon. Il ne restait dans le congélateur que les gaufres d'Eleven, qu'elle avait toujours en stock conséquent. C'est qu'elle n'avait pas prévu d'acceuillir tout ce petit monde chez elle. Rupert et Murray passaient leur temps dans le garage — où ils avaient établi un semblant de bureau — à discuter et à évoquer plusieurs théories qu'ils préféraient garder silencieuses pour l'instant, et Nancy et Jonathan rattrapaient le temps perdu dans la chambre de ce dernier.

« Vous croyez qu'ils vont sortir de cette chambre un jour, dit Lucas.
— Ils ont été séparé si longtemps qu'ils doivent probablement -
— Tais-toi, Robin ! Par pitié ! » coupa net Mike, voulant désesperement que toute allusion sur la vie romantique de sa sœur cesse. Le pauvre garçon était écœuré, tenant les allusions de ses amis pour vérité. Pourtant les tourtereaux étaient occupés bien sagement à discuter de leur avenir commun. Cela était une préoccupation plus importante que les rapports charnels manqués. De plus, ils étaient dans la maison familiale de Jonathan, entourés de leurs amis, dont l'un était l'ex de Nancy. Ils avaient beau être des adolescents bourrés d'hormones, ils n'étaient pas totalement à l'aise à l'idée de faire quoique ce soit, d'autant plus en pleine journée.

Le banc de touche — nom qu'Erica leur avait donné — trépignait d'impatience de retrouver les filles. Tous se demandaient comment l'entrainement d'Eleven se passait. Si elle allait recouvrer ses pouvoirs un jour, s'il restait un semblant d'espoir pour eux... Ils avaient parfois honte, mais ils devaient admettre qu'ils comptaient tous sur elle, bien plus plus qu'ils ne l'auraient voulu. Ils étaient heureux de se retrouver, mais les circonstances étaient trop stressantes et inquiétantes pour qu'ils laissent leur joie s'exprimer à foison. Comme les membres d'une équipe sur le banc de touche, ils ne faisaient qu'espérer, attendre, et encourager de loin, le cœur battant.

« Vous pensez que ça se passe bien ? demanda Max, soudainement anxieuse.
— Il n'y aucune raison que ce ne soit pas le cas, rassura Dustin.
— Tu rigoles ? Trois nanas aux tempéraments forts comme elles, ça peut créer des étincelles, fit Lucas.
— N'importe quoi. Elles s'entendent bien. Puis des étincelles, c'est ce qu'on veut, justement. Je suis certain qu'El y parviendra. » répondit ardemment Will.

Mike regarda ce dernier intensément, ce demandant depuis quand lui et Eleven étaient devenus aussi proches. Malgré lui, il était jaloux. Mais il ignorait de qui il devait l'être. Il adorait les deux, et se réjouissait que son meilleur ami appréciait enfin celle dont il était éperdument amoureux à sa juste valeur. Mais si les deux devenaient trop proches, il craignait qu'il n'y ait plus de place pour lui à leurs côtés. C'est à lui qu'elle aurait dû demander...

« Elles pourraient au moins téléphoner. »

Aussitôt que ces mots sortirent de la bouche de Max, le téléphone des Byers sonna à plein volume.