STRANGER THINGS 4 : Le Monde Renversé (abandonnée)

16. Le protecteur

Oak Park, Illinois
28 novembre 1985

Dans ce petit village situé dans la banlieue de Chicago, se trouvait une très grande maison à l'abri des regards, mais non suffisamment pour devenir suspecte. La décoration y était sobre et épurée pour l'époque. La note féminine d'Alison apportait tout son charme. Rupert Wilson était toujours enjoué d'y franchir la porte d'entrée. Ce soir-là de Thanksgivings, il avait vite déchanté en n'y trouvant pas celle pour qui il donnait tout de son être afin de la protéger, mais une lettre de sa part.

« Cher Rupert,

Pardonne-moi de t'abandonner le soir de Thanksgivings. Tu savais que cela arriverait tôt ou tard. J'ai décidé que ce serait maintenant ou jamais. Je sais que tu n'approuves pas ma décision et que tu la trouves insensée. Je ne te demande pas de comprendre, mais de me laisser diriger ma vie comme je l'entends. C'est ce que tu m'as appris, à être moi-même, à aller de l'avant, à être une battante, non ? J'ai passé les meilleures années de ma vie à tes côtés, et je t'en serais toujours infiniment reconnaissante. Si tu n'avais pas été là, Dieu seul sait ce qu'ils auraient continué de me faire. Tu es resté auprès de moi tous ces mois où je voulais en finir. Tu es parvenu à me donner goût à la vie. Tu m'as appris tout ce je sais. Absolument tout. J'ai envie de vivre, et c'est grâce à toi. Mais tu sais aussi bien que moi que je n'y arriverai jamais si je n'y mets pas fin. Je serai déjà loin quand tu liras cette lettre et j'espère que quand tu me retrouveras, parce que je sais que tu partiras à ma recherche à l'instant même où tu poseras ce bout de papier, j'espère sincèrement qu'il sera déjà trop tard.

Merci de t'être montré patient et d'avoir toujours cru en moi. De m'avoir enseigné et montré la voie à suivre. Et de m'avoir fait découvrir l'existence des films. Les soirées avec toi vont me manquer, mais je sais que nous serons bientôt réunis dans ce canapé, beaucoup trop grand pour nous deux, devant un bon film. Au fait, c'est à ton tour de choisir. Je ne voudrais pas influencer ton choix, mais nous n'avons jamais vu Private School, avec Phoebe Cates. Je sais, c'est un bon nanar pour adolescents, mais laisse-lui une chance comme je l'ai fait pour tous tes Westerns... Penses-y.

Avec toute ma reconnaissance et mon affection,

Alison »

Comme Alison l'avait prédit, Rupert laissa tomber la lettre, se précipita jusqu'à sa chambre, et se rua sur la première valise venue. Il n'en revenait pas qu'elle ait mis à exécution son plan bancal. Il avait risqué sa vie pour la sauver et elle, elle voulait se jeter dans la gueule du loup. Il n'aurait pourtant pas dû être surpris, la connaissant. Alison était persévérante et exigeante. Il savait qu'elle n'avait pas tort, mais il ne pouvait se résoudre de la savoir en danger.

« J'aurais dû l'écouter et la suivre dès le départ » se repprocha-t-il à haute voix.

Il remonta ses lunettes qui avaient glissées sur le haut de son nez. Il boucla à la hâte sa valise contenant se qu'il estimait être l'essentiel et se saisit d'un sac en cuir caché sous le planché au fond de son amoire. Il y vérifia son contenu et y trouva les armes à feu et les munitions qu'il y avait mis. Il le referma et le mit sur son épaule. Il se dirigea toujours aussi hâtivement vers les escaliers, embarquant sa valise au passage. Il descendit et éteignit toutes les lumières. Il s'apprêtait à sortir dans la pénombre, quand la porte s'ouvrit devant son visage de quadragénaire aux traits contrariés.

« Vous alliez quelque part, Wilson ? »