Chapitre 12 - Spied

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****Point de vue de Rina****

Encore un peu... s'il vous plaît...

Le bruit de bips incessants me perçait les tympans tandis que je luttais tant bien que mal à garder mes paupières ouvertes, qui me paraissaient peser une tonne.

Au bout de quelques minutes, je sortis enfin de ma léthargie et m'arrachait à mon sommeil devenu si précieux depuis les événements de récemment. Je m'étirais voluptueusement après avoir éteint mon réveil.

Je m'étais enfin habituée à mon nouvel environnement qu'est l'internat de Yuei. La décoration de ma chambre était sobre mais efficace : un lit, un bureau, une commode et une bibliothèque.

La seule chose qui marquait mon identité dans cette chambre était un cadre posé sur ma table de chevet, juste à côté de mon maudit réveil. Les rebords aux motifs argentés du cadre entouraient une photo sur laquelle on pouvait voir une petite fille à la chevelure blanche relevée en deux couettes, et vêtue d'une petite robe rose ainsi que de souliers noirs vernis. Son expression faciale n'exprimait rien d'autre que le bonheur. C'était moi. Accroupie à mes côtés et me serrant fort dans ses bras, se tenait une femme aux cheveux de jais, couleur diamétralement mais paradoxalement opposée à la mienne. Cela me faisait toujours penser qu'elle et moi étions comme le Yin et le Yang.

Je regardais la photo avec nostalgie, et attrapai le cadre. Je passais mes doigts sur le papier lisse de la photo et caressait le visage de cette femme, dont les traits fins étaient tirés par la fatigue. Cependant, cela ne l'empêchait pas d'arborer continuellement ce magnifique sourire.

Les quelques rares souvenirs qu'il me restait auprès d'elle refirent surface. Je détestais me tourner vers le passé, car quand je le faisais, j'y trouvait bien souvent plus de choses douloureuses que de moments heureux. Cependant subsistait une once de lumière dans cet affreux tunnel obscur qu'était mon enfance. Cette lumière, ironiquement, c'était cette femme aux cheveux obscurs, ma mère, qui me l'avait apportée, et je me plaisais à me raccrocher à cette lueur d'espoir qu'elle m'avait laissé, comme si elle faisait partie de moi.

Sortant de ma torpeur, je reposai le cadre, sortis de mon lit et me dirigeai vers la porte. J'abaissai la poignée.

Même si j'essaie chaque jour d'avancer sans toi, une question ne cesse de me hanter depuis ton départ...

Je regardai une dernière fois cette photo depuis l'encadrement de la porte.

...Le Yin peut-il exister sans le Yang ? Me dis-je avant de refermer la porte derrière moi.

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Ayant rejoint mes amis après avoir fait ma toilette, nous nous retrouvâmes tous ensemble au réfectoire autour d'une table pour prendre le petit-déjeuner.

Je dégustais parcimonieusement mon chocolat chaud, entourant mes mains froides autour de ma tasse. Nous nous rapprochions dangereusement de l'hiver, et cela se ressentait de plus en plus.

J'écoutais d'une oreille les conversations à notre table bien animée, lorsque j'entendis Kirishima crier :

« Hé ! Katsuki ! Par ici, il reste une place ! », s'adressa-t-il à son ami, en faisant de grands gestes avec son bras. Je tiquai à l'entente de son prénom. Je n'avais pas revu Bakugou depuis les événements du gymnase gamma, et maintenant, j'étais comme embarrassée en sa présence. Il vint s'assoir à une place de moi en diagonale, tandis que je fixais mon chocolat chaud avec beaucoup plus d'intérêt que nécessaire.

Redbone - [KatsukiXOc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant