Redbone - [KatsukiXOc]

Chapitre 16 - Vérité

"Qui cherche la vérité doit être prêt à l'inattendu, car elle est difficile à trouver et, quand on la rencontre, déconcertante."  Héraclite d'Héphèse.

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Ce temps de flottement faisait battre son cœur à toute allure. La peine avait laissé place à la confusion et son visage se décrispa, comme bercé par l'étreinte de son rival.

Katsuki continuait de serrer sa camarade, comme pour partager sa souffrance, comme pour alléger le fardeau qui pesait continuellement sur ses épaules comme sur sa conscience. Les blessures étaient physiques, mais la douleur, elle, était morale.

Rina ressentait une chaleur monter en elle, un sentiment bien étrange, mais terriblement agréable. Pour la première fois depuis des semaines, elle se sentait bien. Il y avait quelque chose de rassurant et d'apaisant en Bakugou, et c'est, la tête collée contre le torse de son camarade, qu'elle chérissait cet instant qui lui faisait oublier l'espace d'un instant la cause de ses tourments. Rina, qui entourait son camarade de ses bras depuis un moment, s'agrippa fermement au tissu de son costume.

Bakugou resserra son étreinte sur le dos de Rina, et, le menton posé sur la tête de sa rivale, il en caressait la chevelure blanche, faisant glisser sur ses doigts sur ses cheveux qui s'apparentaient à des fils d'argent.

Comment en étaient-ils arrivés là ? Accroupi, seul avec Rina dans ce hall d'internat, à la lumière du crépuscule, et serrant dans ses bras celle qui l'agaçait le plus au quotidien ? Il n'en savait rien.

Il en avait toujours été ainsi pour le jeune héros. De par son caractère impulsif, il réagissait toujours sans véritablement réfléchir, suivant aveuglément son instinct.

Lorsque pendant une seconde, il avait aperçu le visage si triste d'Isaya, les joues et les yeux rougis et humides de larmes. Lorsqu'en plongeant dans son regard, il avait vu cette fragilité en elle. Oui. C'était à ce moment précis que, guidé par son instinct, il la prit dans ses bras.

Sa mâchoire se crispa soudainement de frustration et il la repoussa délicatement par les épaules afin de la regarder en face.

Les yeux encore embués de larmes, elle vit une flamme brûler au fin fond des iris rouges de son camarade, si bien qu'elle put ressentir de la rage émaner de son regard.

« Dis-moi ce qu'il s'est passé. trancha-t-il. Elle le considéra un instant, puis détourna le regard.

Non, elle ne pouvait pas lui dire. Pas maintenant. Non pas qu'elle ne le voulait pas, mais les mots, tranchants, brutes, étaient bien trop douloureux à prononcer. Elle n'avait pas la force de le dire, pas la force de le croire.

Face à son silence, le blond s'impatienta :

BORDEL, Rina ! ». Il la secoua, comme pour la réveiller. Bakugou ne savait plus quoi penser, il n'avait jamais vu Rina ainsi, ce qui accentuait d'autant plus sa confusion. Elle sécha ses larmes d'un revers de la main et articula péniblement :

« Si je te le dis... Tu ne me verras plus jamais de la même façon...dit-elle d'une voix tremblante.

-J'en ai rien à foutre ! Rien ne changera mon jugement sur toi ! Alors parle !

-Je... »

Elle fut coupée par l'ouverture en trombe de la porte d'entrée, qui claqua violemment.

« Rina ! s'écria Present Mic, haletant, et couvert d'égratignures, Tu vas bien ?

-Hizashi... souffla-t-elle soulagée à la vue de son parrain, tandis que ce dernier s'avança vers elle.