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《 PDV EXTERNE 》

Le garçon entra dans le grand bâtiment, son petit frère à la main.

Tous deux étaient un peu effrayé. Tant d'adultes de partout...

Et puis les hommes en blanc. Ils font peur, ces hommes en blanc.

Le garçon s'approcha de la femme a l'accueil.

-Madam?

La femme toisa l'enfant de derrière son bureau.

Deux petits latinos mal sapés ici? Elle ne voulait pas de ça.

-Go away.
(Allez vous en.)

Le plus grand la regarda avec de grands yeux.

-Madam, we need to see our mamá!
(Madame, on a besoin de voir notre maman!)

Il insiste le petit!

-I said go away.
(J'ai dit: allez vous en)

Le plus petit éclate en sanglot, mais ça ne fait ni chaud ni froid à la vieille femme de l'accueil.

Encore ces sales latinos de Freeridge. Des miséreux. Ils vont infester cet hôpital!

Un médecin passe à coté des deux enfants, discutant avec sa collègue.

-So, the woman in room 105, hum...
(Donc, la femme dans la chambre 105, hum...)

-Victoria Diaz? Fait l'autre.

-Yeah, this one...
(Oui, celle ci...)

Les deux adultes s'éloignent.

Les plus grand des deux enfants regarde son petit frère.

-Come on, I know where mamá is.
(Viens, je sais où est maman!)

Il prend le benjamin par la main et l'entraîne vers les escaliers. Ils montent, avant de déboucher sur couloir. D'un côté les chambres 120 à 140. De l'autre les chambres 100 à 119.

Bingo.

Les deux garçons continuent leur aventure à la recherche de la mamá.

Ils passent parmis les médecins et les infirmiers.

Certains leurs jetaient des regards mauvais, d'autres les ignoraient complètement. Un minorité les prenait de pitié, mais ne faisait rien pour les aider.

Eux s'en fichaient.

Leur but n'était pas d'attirer les foudres ou la sympathie du personnel hospitalier.

Leur but était de trouver leur mère.

Enfin la voilà.

Chambre 105.

C'est ici.

Les enfants entrent.

Le petit fond en larme a la vue de leur mère, allongée, branchée à des tas de machines.

Son teint habituellement très mate est devenu pâle, ses yeux sont cernés, ses cheveux et ses sourcils ont déserté son crâne.

Elle n'est plus qu'un fantôme.

Le petit accoure à son chevet, pleurant de plus belle. Il attrape la main de sa mère, la sert fort.

Les larmes montent aux yeux du plus grand mais non. Il ne peut pas pleurer. Il ne doit pas pleurer.

Lui aussi s'approche, lentement, comme si chaque pas lui faisait mal.

-Mamá...

Elle affiche un faible sourire. C'est probablement le mieux qu'elle puisse faire à ce stade.

-Mis hijos... souffle t elle.
(Mes enfants...)

Le grand prend sa main.

-Oscar... Acercate...
(Oscar... viens par là...)

L'enfant s'accroupie au chevet de sa mère.

-Pase lo que pasa mi hijo, prométeme una cosa... No sueltes a tu hermano. Lo más importante en la vida es la familia. Si lo dejas, estará solo, se caerá, en un agujero sin fin... y podría perderse en el proceso. Prometido?
(Quoi qu'il arrive, mon fils, promets moi une chose... ne laisse jamais ton frère. Le plus important dans la vie, c'est la famille. Si tu le laisse, il sera seul, il tombera dans un trou sans fin. Et il risque de se perdre dans le processus. Promis?)

-Prometido.
(Promis.)

Les larmes débordent sur ses yeux noirs, mais il ne lache rien.

Maintenant il devra être fort pour deux. Grandir c'est une chose. Aider quelqu'un à grandir, c'en est une autre.

Osgar regarde son petit frère, puis soupire.

Un médecin débarque dans la chambre et chasse les enfants.

Ils repartent à Freeridge.

Désormais c'est eux deux. Oscar et Cesar, contre le reste du monde.

Il est l'heure pour les Diaz.

Shitty Lives // O.M.BOù les histoires vivent. Découvrez maintenant