Chapitre 5 : le soutien scolaire

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-Alors, tu en as pensé quoi de ce premier cours ?, je demande à Héloïse.

Cela fait une semaine que je les ai vus, elle et Mathias. Je n'ai rien dit à Judith mais ils se sont séparés malgré tout. C'est peut-être mieux comme ça. Je ne sais pas pour quelles raisons ils se sont séparés et je n'ai pas demandé. Si Judith veut me le dire, elle le fera.

- Ce que j'ai aimé, c'est le fait de faire beaucoup d'exercices, répond-elle enjouée. C'était super utile et grâce à toi, je comprends tout.

Je lui souris. Je l'écoute à peine. Nous sommes chez mes parents, dans ma chambre, qui est plutôt petite mais que j'adore. Les murs sont verts pistaches et il y a des posters un peu partout ; des posters des twenty øne piløts, de Yehudi Menuhin, un joueur de violon prodigieux que j'admire. En face de mon lit, il y a le grand bureau en bois clair, où Héloïse et moi sommes assis. Et juste à côté du bureau, il y a la bibliothèque avec tous mes écrivains préférés ; Pierre Bottero, Stephen King, Arthur Conan Doyle etc... Près de nos cahiers et de l'ordinateur, se trouve une assiette de cookie. Elle en pioche un, avant de me sourire à son tour. Elle semble plus nerveuse que pendant le cours. Je la regarde et je me souviens qu'avant la rentrée, elle me plaisait. Mais après l'avoir vue embrassé Mathias sous la pluie alors qu'il sortait avec Judith, je ne la trouve plus aussi charmante.

- Merci Sacha, c'est gentil de m'aider... rajoute-t-elle en voyant que je ne dis rien.

- Oui, mais ne pense pas que c'est terminé, on va devoir continuer à travailler, je réponds doucement.

Je n'ose rien dire de plus et elle non plus. La situation ne me plaît pas, d'autant plus qu'elle ne sait pas que je sais pour elle et Mathias. Elle ne m'a pas vu, enfin j'en suis presque sûr. Mais la situation m'est vraiment inconfortable. Elle se rapproche de moi.

- Je pense que grâce à ces cours j'aurai la moyenne, chuchote-t-elle alors à mon oreille.

Je m'éloigne d'elle instinctivement et me racle la gorge avant de lui envoyer un sourire nerveux. Pour toute réponse, elle souri d'un air énigmatique. J'ai l'impression d'être rouge comme une tomate. Je me demande ce qu'elle cherche à faire.

- Oui, je le pense aussi, je réplique, acerbe.

EN voyant son visage, je me rends compte que mon ton pouvait être blessant, alors je m'empresse d'ajouter :

- Tu pourras participer en SVT et en mettre plein la vue à Mme Durand.

Ma réflexion a le mérite de la faire sourire à nouveau, ce qui détend l'atmosphère. Elle croque dans le cookie, avant de me lancer :

- Au fait, tu ne travailles plus à la supérette ?

- Ah non. Je n'ai plus le temps avec les cours.

Ça m'étonne qu'elle parle de ça, vu qu'elle a passé la première semaine a m'ignorer quand lui souriais.

- Dommage, j'aimais bien te croiser, susurre-t-elle.

Sa remarque m'interloque et je ne comprend plus la situation. Je me demande si elle flirte ou si j'interprète les signes de la mauvaise manière. Dans tous les cas, je ne me sens pas à l'aise. Tout ça, c'est à cause de ce qui se passe entre Mathias et Judith. Je ne devrais pas être nerveux ; ça ne me regarde pas. Pourtant, j'aimerais bien poser quelques questions à Héloïse et Mathias. Par curiosité. Mais d'un autre côté, j'ai promis à Judith de ne pas trop m'impliquer dans son histoire d'amour avec Mathias. D'ailleurs, ce dernier ne m'adresse plus la parole, tout comme Alexandre. Alors je me vois mal poser des questions à leur sujet.

- Bon, ben je dois y aller, me lance-t-elle.

Je sursaute et me rends compte que je m'étais perdu dans mes pensées pendant qu'elle me parlait. Elle ne me laisse pas le temps de lui répondre et prends ses affaires. Je n'ai pas d'autres choix que de l'accompagner et elle s'en va cinq minutes plus tard. Je soupire, je ne sais vraiment pas quoi faire avec cette fille. Je l'ai sûrement vexée. Je rejoue les moments où je la voyais à la supérette. Elle ne faisait que sourire poliment, je n'aurais jamais penser qu'elle puisse s'intéresser à moi. "J'aimais bien te croiser"... Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? 

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