Chapitre 8 : douleur

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Je fais signe de me relever mais ma mère me retient.

- Fais moi juste un peu de place.

Je m'exécute et elle s'allonge à côté de moi, ses yeux rivés sur le plafond. On regarde tous les deux le plafond pendant un certain temps, aucun de nous deux ne souhaitant rompre le silence. Je me suis toujours senti très proche de ma famille, jusqu'à ce que ma petite sœur meure. C'est étrange d'être aussi près de ma mère, alors qu'elle et moi avons tout fait pour s'éloigner l'un de l'autre, autant physiquement que personnellement. Comme si la perte nous poussait à nous éloignait, loin, loin, loin, jusqu'à ce que nous soyons trop loin.

Soudain, elle bouge. Elle tourne sa tête vers moi. Elle pleure.

- Je suis désolée Sacha de m'être autant éloignée de toi. D'avoir agit comme si j'étais la seule à avoir mal. Et hier, d'avoir voulu tourner la page comme si de rien n'était.

Elle fait une pause, tant sa voix tremble. Les larmes ruissellent sur sa joue mais aussi sur les miennes.

- Il y a six mois, quelque chose de grave est arrivé, elle reprend. Quelque chose qui a détruit la relation que ton père et moi avions. Ta sœur est morte. Ma fille. Une perte que je ne m'attendais pas à devoir surmonter. Puis que je n'ai pas voulu supporter. Mais la réalité c'est que...

Elle s'interrompt de nouveau mais cette fois parce que mes sanglots sont trop forts.

- La réalité, c'est que je suis encore sa mère. Et je suis encore TA mère. Et je t'ai négligé.

Je secoue la tête, fermant les yeux. Elle m'attrape le visage et m'oblige à la regarder.

- Si, j'ai arrêté d'être ta mère pendant un temps, je n'ai pas été à la hauteur. Mais c'est finit maintenant. Je suis triste et je le serais toujours un peu. Comme toi. Mais je te promets qu'à partir de maintenant, je serai toujours là pour toi. Toujours.

Elle arrête de parler et se remet sur le dos. Je fais de même. Au bout d'un moment, nous arrêtons de pleurer et je lui prends la main. Si seulement les choses pouvaient rester aussi simple, tout le temps. Si seulement j'avais pu rester encore quelques minutes un petit garçon dans les bras de sa mère.

Mais les choses ne sont pas aussi simple que ça, n'est-ce pas ?

Se rapprocher de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant