La Gladiatrice II - Fanfiction Hunger Games -

7.

Je souris une dernière fois avant de tourner les talons et de suivre Galatée en dehors de la maison. Les caméras étaient déjà là, m'aveuglant de leur lumière rouge. De nombreux journalistes me posèrent des questions que je ne pouvais entendre tant le bruit était fort mais Galatée me poussa à avancer jusqu'à la voiture qui nous conduisit à la gare.

Pendant le trajet, personne ne parla. Pas même Blight qui resta étrangement muet, ne faisant aucune remarque particulière sur notre discussion de ce matin comme je l'imaginais. Ce silence me convenait parfaitement et je me tournai vers la vitre pour voir les paysages de mon district défiler. Il allait me manquer avec ses hauts arbres, le vent chaud et l'habituelle poussière sèche qui volait au gré de la brise. Tout ici allait me manquer. J'avais l'impression de repartir une nouvelle fois pour les Jeux. Galatée me saisit la main et me la serra pour me soutenir mais je me sentais vide, je ne savais pas ce que j'allais faire et je n'aimais pas ça.

La gare se dessina bientôt et je descendis de la voiture suivie de ma styliste. Là encore on m'appela de toutes parts mais Galatée me força à poursuivre sans répondre. Je lançai un dernier regard à mon district avant de monter dans le train dont la porte se referma automatiquement, étouffant les cris de la foule.

Soulagée, je courus presque aussitôt dans ma cabine pour m'y réfugier pour fuir la réalité. Je finis par m'endormir, bercée pas le ronronnement du train.

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- Laureleen, Laureleen !

Une voix criarde braillait à ma porte. Je ne mis pas beaucoup de temps à me rendre compte qu'il s'agissait de Morgan.

Je grognai avant de me lever lentement. C'était quand même pas possible, on ne pouvait pas être tranquille trois minutes dans ce train !

- J'arrive qu'est ce qu'il y a ? gémis-je en me débattant dans mes draps.

- Qu'est ce qu'il y a ? répéta Morgan énervée. Qu'est ce qu'il y a ? Mais tu dois commencer à te préparer pour tes discours maintenant !

Je soupirai avant d'ouvrir la porte de mon compartiment pour la suivre. Je retrouvai Blight et Galatée dans le même salon luxueux que celui dont j'avais eu le droit pour les Jeux.

Je m'assis en face de cette dernière, le plus loin possible de mon mentor et de son habituel air bougon qui ne m'adressa même pas un regard.

- J'espère que ça ne va pas être très long je suis fatiguée, commençai-je.

Je baillai un bon coup quand mon mentor répliqua de son habituel ton tranchant :

- Si tu avais pris ne serait-ce qu'une seconde pour utiliser ton cerveau, tu aurais pensé à te lever plus tard ce matin au lieu d'aller me réveiller à des heures pas possibles...

Je lui décrochai un regard noir tandis que Morgan se racla la gorge, hors d'elle.

- Arrêtez, arrêtez, nous devons nous occuper de choses sérieuses ! Il va falloir voir comment tu souhaites aborder les districts. La sincérité ? La compassion ? L'indifférence ? Le défi ?

J'ouvris la bouche puis la refermai ; en réalité, je n'en avais aucune idée. On aurait dit que l'on repartait pour de nombreuses heures d'enfer à écouter Moissonneuse.

- Alors ? demanda impatiemment Morgan.

- Je... je pense que je vais rester comme je le suis et ne surtout pas me prendre la tête.

- L'indifférence donc, railla Blight.

Je le fusillai une nouvelle fois du regard tandis que Galatée tentait de calmer l'atmosphère orageuse qui avait pris place dans le salon :

- J'ai créé mes tenues pour souligner l'importance des districts. Je pense donc qu'il faudra que tu adoptes une attitude de compassion.

- Elle en est incapable ! cracha Blight. Elle n'a que de la haine en elle !

Sa remarque me blessa profondément. Galatée dût le remarquer car elle me défendit :

- Je ne pense pas, il serait mieux qu'elle tente cette approche qui est sans doute la meilleure à adopter. Qu'en pensez-vous Morgan ?

Mon hôtesse haussa les épaules pour montrer son indifférence et se remit à bouder.

- Il va falloir que tu lises un petit texte en l'honneur des districts d'accord ? me déclara calmement Galatée. Morgan se chargera de le rédiger.

- Quoi, m'indignai-je, je vais dire quelque chose que je ne pense même pas ? Laissez-moi au moins écrire moi-même ce que je vais lire !

Morgan et Blight échangèrent un regard puis elle soupira :

- D'accord tu as mon autorisation et je veux juste contrôler tes notes au final.

Je hochai la tête, ravie et fis mine de me lever pour mettre fin à cet entretien qui commençait à me taper grandement sur le système.

- Où vas-tu encore ? me demanda Blight avec agressivité.

- Préparer mon discours. On arrive demain au Douze non ?

Il soupira et je m'éclipsai le plus rapidement possible de ce salon étouffant. Je regagnai ma chambre et y trouvai Mancora, étendue sur le lit, qui dormait paisiblement.

J'eus un sourire puis m'installai sur une petite table pour ne pas la réveiller. Je pris un crayon dans un tiroir et sortis une feuille vierge. Il allait falloir que j'écrive quelques mots au district Douze, celui de Parthe et Nysa ; sûrement l'un des plus durs. Que pouvais-je dire ? Que je remerciais Parthe de m'avoir débarrassée de Karib ?

Je soupirai, j'aurais du laisser Morgan écrire à ma place... j'en étais incapable.

- Mademoiselle Laureleen ?

C'était la petite qui s'était réveillée, elle bondit d'un coup hors du lit.

- Oh mademoiselle désolée, je pensais que vous étiez dans le salon et j'étais fatiguée alors...

- Ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas, dors si tu veux.

La petite me contempla longuement puis elle commença d'une vois douce :

- Ça ne va pas ?

Je soupirai une nouvelle fois :

- Non, je dois écrire mon discours pour le district Douze et je ne sais absolument pas quoi leur dire sans être moi-même dégoûtée par ce que j'écris.

Elle s'assit à côté de moi et prit doucement ma feuille.

- Que voulez-vous dire ?

- Je... je ne sais pas... Je trouve que leurs morts sont stupides mais je ne pourrais pas dire ça... Je respectais énormément Parthe pour sa persévérance et sa loyauté envers sa sœur. De son côté, Nysa était tellement adorable avec moi...

- Eh bien ça tu peux le mettre. Honorez leur mémoire, vous êtes la dernière à pouvoir le faire.

Elle se leva et quitta ma chambre me laissant seule face à ma feuille blanche.