Chapitre 8 : L'étau

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L'Astre Éclatant ne s'était pas levé il y a très longtemps. C'est alors que je vis le premier détachement de la journée. Cette fois-ci, c'était quatre cavaliers humanoïdes que je comptais. En plissant les yeux, je pu déceler leur particularité : leurs oreilles élancées. C'était des elfs. Nul ne savait quel but ils avaient étant donné que ces êtres ne répondaient de leurs actes qu'à leurs semblables. Le tout était de ne pas rester visible devant ces impitoyables archers. S'ils me devinaient ne fut-ce qu'une seule fois, j'étais morte.

En descendant de mon perchoir, j'allai mettre en place des éléments supplémentaires afin d'affiner mon plan d'attaque. J'avais préparé des troncs que j'avais accroché entre les arbres le long de la route. Ils semblaient solides. Cependant, une chose me mettait très en danger. C'est que je ne pouvais utiliser que les armes des êtres que j'avais déjà tués durant cette Semaine de la Terreur. Or, j'avais eu de la chance contre le chef des Hobgobelins. En effet, ces six couteaux à viande que j'avais récupérés sur leurs cadavres n'étaient pas faits pour être lancer avec précision. Je devrais donc ôter la vie à ces quatre elfs au corps à corps. Cela s'annonçait complexe.

Alors que les quatre cavaliers arrivaient à hauteur des piquets, je libérai le chariot des Hobgobelins qui dégringola au milieu de la route. Toute retraite leur était désormais impossible. Mais aucun d'entre eux ne l'avait encore remarqué. En effet, ces amoureux des animaux étaient concentré sur le hennissement des chevaux au loin. Ces derniers n'aimaient pas être accroché à une longe ne leur permettant pas de brouter. Étrange, en tant qu'humains ils en auraient beaucoup appris sur eux-mêmes. La réflexion obligatoire en ces moments-là m'a beaucoup appris sur moi-même. Mais il ne fallait pas en attendre autant d'animaux. Ils mirent alors pieds à terre, laissant le plus gros de leurs armes sur leurs canassons.

Alors qu'ils se dirigeaient sur le côté de la route opposé au mien afin de s'approcher des chevaux, je me glissai silencieusement et tranchai la gorge au retardataire. Le seul mâle de la troupe. Tant mieux, ce dernier avait la vivacité naturelle des elfes et la force si caractéristique des mâles. L'affronter seul aurait déjà été un défi. C'est alors que la première elfe, celle qui semblait être la Première de leur groupe, pris la parole avec sa voix chantante :

- Il nous faut laisser les chevaux ici, dit-elle en se retournant, la route est bordée de barrières qui nous empêchent d...

Elle ne termina pas sa phrase en me voyant. J'avais remarqué qu'elle se retournait. J'avais donc pris l'elf la plus proche en otage, lui appuyant mon couteau sur la carotide jusqu'à ce qu'un filet de sang s'en écoule. Les deux elfs restantes ne firent pas un geste, comme je l'avais escompté. Jamais elles ne feraient de mal à une des leurs. Le temps restait comme figé. Je pris cette occasion pour observer mes deux adversaires restantes. La chef était armée d'une dague tandis que l'autre semblait être une combattante plus expérimentée. En effet, des cicatrices lui couvraient le visage et elle avait une oreille à moitié tranchée. Demi-oreille était armée de deux épées légères. La sérénité se lisait sur son visage. Je ne lui faisait pas d'effet. Elle serait une adversaire redoutable.

Je brisai soudainement cette capsule temporelle en tranchant la tête à mon otage. De ma main droite, je récupérai la hache à ma ceinture. L'issue de ce combat sera sanglante. J'espérais pouvoir tirer profit de la fierté apparente de la chef. Mais rien n'était écrit. Le sort en était jeté...

Le mal et sa banalitéWhere stories live. Discover now