Le chantage

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Au lycée, Maistre et moi passions de plus en plus de temps ensemble. Surtout que maintenant il me tutoie, et je peux l'appeler par son prénom, quand nous sommes seuls évidemment. On était si bien à ce moment là, c'était sûrement l'une des meilleurs périodes au lycée : quand je pouvais parler à Maistre en cachette sans soupçon. Mais ça n'a pas duré longtemps. Un soir, après la dernière heure de cours particulier, après avoir longtemps discuté avec Maistre, je me suis rendu compte que je tenais vraiment beaucoup a lui. Je lui es dit, et il a dit que c'était réciproque :

« - Tu progresses énormément Mélanie. C'est bien.
- Merci. C'est quand le prochain DS ?
- Surement la semaine prochaine, je l'annoncerais demain.
- Sur tout le chapitre des intégrales ?
- *rire* Saches qu'on a pas vu tout le chapitre encore. Ce sera un mini DS.
- On a pas tout vu ? *soupir*.
- J'ai pas le choix de vous faire apprendre tout les chapitres, vous avez un bac à passer bientôt toi et toute la classe.
- C'est vrai... J'ai peur...
- Tout ira bien. Je t'aiderais à réviser. Tu auras qu'à venir chez moi la semaine avant le bac.
- Quoi ? Non je ne vais pas venir chez vous une semaine.
- C'est pour réviser. C'est professionnel.
- C'est vraiment gentil.
- J'ai vraiment envie que tu réussisses Mélanie. Vraiment. Ça compte pour moi.
- Qu'est-ce qui compte pour vous ? Moi ou le bac *rire*.
- À votre avis *sourit*.
- On est pas seulement juste amis, hein ?
- Comment ça ?
- Je sais pas si je peux vous considérer comme un père sachant que je n'en ai jamais eu.
- ...
- C'est trop tôt pour vous c'est ça ?
- Ça me fait vraiment plaisir que tu me dises ça. »

J'avais les larmes au yeux et on s'est pris dans les bras. J'étais soulagée, comme si je venais de trouver une épaule se laquelle pleurer, ou quelqu'un a qui je peux parler sans être jugé. Mais au loin, quelqu'un m'avait suivis, et cette personne, qui a des soupçons depuis le début, Édouard, nous a surpris au moment on nous nous prenions dans les bras :

« - Monsieur Rivat ?
- C'est degueulasse Mélanie ! Je le savais depuis le début ! Vous couchez ensemble ! Je vais tout racontez ».

Édouard nous a vu. On est cramé, ça y est. Maistre essaye de calmer Edouard, qui n'accepte pas la situation :

« - Monsieur Rivat, vous n'allez rien dire.
- Si si. Je vais tout racontez, ça explique sa note, ça explique tout !
- Non Edouard, j'ai bossée pour l'avoir cette note. Il est juste mon prof particulier depuis quelques mois.
- Quelques mois ? *rire* Et vous vous prenez dans les bras ?
- Mademoiselle Zadel, vous ne devez pas forcément d'explication.
- Si monsieur. Je ne veux pas qu'il croit n'importe quoi. Il m'aide pour que je puisse avoir une bonne note au bac, je voulais le remercier, et on est devenu ami. Depuis quelques temps.
- Je m'en fou, je vais tout...
- Monsieur Rivat, si vous faites ça... Je serais obligée de dégrader vos appréciations pour les écoles.
- Quoi ?
- Monsieur, dis-je à Maistre en le regardant, c'est peut être un peu...
- Non non. Je vais pas me laisser menacer par un élève. »

Je ne l'avais jamais vu aussi énerver après un élève. Il avait le regard noir. Ça voit était devenu plus grave, alors qu'il avait une voix si calme d'habitude, et captivante. J'en avais même peur, c'était la première fois qu'il paraissait méchant :

« - * Maistre est énervé *
   - Il va rien dire. Si vous bousillez ses appréciations il sera prit nulle part.
   - Tu as raison.
   - Calmez-vous. C'est bon.
- *soupir* Si quelqu'un l'apprend, je n'aurais plus de carrière.
- C'est si mal de s'entendre avec une élève ? Ou avec un prof ?
- C'est mal vu. Après, honnêtement, je n'ai jamais vu nulle part un prof et un élève devenir ami, on est sûrement les premiers. Les histoires de relation prof élèves dans les lycées, ça finis souvent à ce que l'élève et le prof finissent ensemble, en couple.
- On va trouver une solution. On s'approche de la fin de l'année. On va y arriver. On ne doit plus faire aucune erreur.
- On va éviter d'aller chez moi maintenant. C'est mieux.
- Oui, vous avez raison. Je vais avec mes potes.
- Mélanie. Fais attention.
- Comme toujours. »

Rien de plus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant