//chapitre pas corrigé jsuis trop fatiguée kdkdjfkf//
Alors que la soirée s'achevait et que la nuit tombait, Minhyuk et Jooheon s'étaient installés dans le salon de Madame Jeon, celle-ci étant déjà partie se coucher. Chacun était avachi sur un coin du canapé, et ils plaisantaient allègrement. Dans un moment de calme, l'apprenti sembla se rappeler de quelque chose. Il se leva sans commentaire, sous le regard curieux de Jooheon, et attrapa son sac.
—Tiens, commença-t-il en fouillant à l'intérieur.
Il en sortit une boîte en plastique qu'il tendit à Jooheon.
—Je t'ai ramené ça.
Le destinataire attrapa l'objet, un sourire intrigué sur le visage, et ouvrit la boîte. Il découvrit deux cds dans leur étui où quelques annotations étaient inscrites. Comblé, il remercia Minhyuk et parcourut les inscriptions.
—J'ai hâte d'écouter tout ça, déclara-t-il en manipulant les disques.
L'apprenti posa son menton sur l'épaule de Jooheon tout en le regardant poser les boîtiers sur la table basse.
—Sinon, qu'est-ce que tu as dû faire pour que ça nécessite de rentrer chez toi ? demanda-t-il.
—J'avais besoin de mon ordinateur pour envoyer quelques fichiers urgents au bureau, et comme je ne l'avais pas sur moi, j'ai dû rentrer.
L'intéressé lança un regard en biais à Minhyuk, qui hocha la tête et se redressa, libérant son épaule.
—Tu n'es pas trop stressé ?
—Moins, avoua Jooheon.
Satisfait de cette réponse, Minhyuk se leva et ouvrit les portes d'un vieux placard qui faisait face au canapé. Il proposa un jeu de société.
Ils se lancèrent dans une bataille. Chacun son jeu de cartes en main, ils jouaient furtivement. Quelques coups d'œil malicieux furent échangés entre eux, l'apprenti gagnait la partie. Jooheon, alors qu'il déposait sur la table un valet, examina discrètement son visage. Les pommettes de Minhyuk captivèrent son attention, saillantes et lisses. Elles se redressaient à la moindre esquisse de sourire. Ce n'était pas la première fois que Jooheon y faisait attention, mais il les trouvait plus charmantes à chaque nouvelle observation. Il détourna rapidement son regard vers le jeu, conscient qu'il était un peu trop distrait. Il joua son tour et perdit à nouveau. Son tas de cartes grossissait petit à petit entre ses doigts, mais très vite la partie prit une autre direction, c'était alors lui qui s'approchait de la gagne. Le jeu s'éternisait, et, malgré leurs bavardages, les deux jeunes hommes finirent par se lasser et abandonner.
—Les batailles ne finissent jamais, de toute façon, déclara Minhyuk tout en rangeant les cartes dans leur emballage. Es-tu fatigué ?
Jooheon lui indiqua que non d'un signe de tête. Cependant, il attendit que l'apprenti soit tourné pour bailler. Son léger mensonge, bien qu'anodin, lui révéla beaucoup ; il voulait passer plus de temps avec Minhyuk. Ce dernier, après avoir refermé le placard, l'entraîna dehors. La noirceur nocturne engloutissait tout. La nature endormie, secrète, était invisible.
—C'est la nouvelle lune, affirma Minhyuk en s'asseyant sur le perron.
Jooheon l'imita, s'aidant du reflet des lumières provenant de la demeure sur les planches de bois. Peu à peu, sa vision s'adapta. Il distinguait quelques détails, des feuilles d'arbres, les silhouettes des buissons, l'ombre du portail. Les chants des insectes et la brise, comme un ronronnement, caressaient ses oreilles. Il appréciait les sensations qui naissaient en lui, le rendant plus paisible, serein. Il ferma ses yeux pour profiter. Après plusieurs minutes, le silence lui sembla étrange. Il tourna la tête vers sa droite, où Minhyuk était assis, mais n'aperçut pas sa silhouette. Dans le doute, il tendit une main vers l'emplacement, qu'il découvrit vide. Il regarda alors à sa gauche, puis derrière, pris de court par la soudaine disparition de son ami.
—Minhyuk, appela sa voix faible, inquiète.
Il tenta de se redresser, mais sursauta lorsque la faible lumière qui l'éclairait s'éteignit. Seul face au ciel étoilé, il ne put s'empêcher de légèrement paniquer. Il se doutait qu'il était en proie à une farce de l'apprenti, mais se retrouver plongé dans un noir silencieux n'était pas rassurant. Prudent, il avança à petits pas, appuyé à la rambarde, et réitéra son appel. Ce fut une nouvelle fois le mutisme de la nature qui lui répondit. Il ne savait s'il devait rentrer ou attendre dehors. Alors pendant quelques instants, de longues secondes, il resta immobile. Plusieurs questions fusèrent dans son esprit, il douta même d'être éveillé. Soudain, deux mains se posèrent sur ses épaules. La réaction de Jooheon ne se fit pas attendre, il n'eut le temps de retenir un cri et porta immédiatement ses mains contre sa bouche, coupable. Le rire enjoué de Minhyuk traversa l'air vivement, et, en une fraction de seconde, Jooheon fut rassuré. Il sentit les bras de l'apprenti passer autour de ses épaules et le visage de ce dernier s'appuyer au creux de son cou. Le rire cessa, mais les sourires restèrent. Minhyuk l'étreignit un peu plus. Lentement, Jooheon détacha ses mains tremblantes et les déposa sur les avant-bras de l'apprenti. Sans pouvoir déchiffrer les pensées qui traversaient en cet instant son esprit, il décida d'apprécier, sans appréhender. Contre ses paumes, il sentait l'épiderme de Minhyuk, refroidi par la fraîcheur nocturne. Il finit pas laisser tomber sa tête contre l'un des bras qui l'entouraient, pris de tendresse. Pas un mot ne fut échangé, ils se contentèrent tous deux de demeurer taciturne, savourant le contact. Ce ne fut qu'après de longues minutes qu'ils bougèrent; Jooheon se retourna lentement pour faire face à l'apprenti et son torse vint embrasser celui de l'apprenti dans une seconde étreinte. Longtemps, ils se cajolèrent. Ce ne fut que quand la fatigue s'empara d'eux qu'ils se détachèrent et se quittèrent pour aller dormir. Jooheon, tandis qu'il se changeait, se sentit apaisé. Cet échange avec Minhyuk avait installé en lui une pureté, un calme, qui éloignaient de lui tous ses problèmes. Ses soucis lui paraissaient désormais évaporés, lointains.
