Chapitre 1

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Le réveil lui défonçait les tympans. D'un mouvement las, l'homme étendit le bras pour l'éteindre, mais encore à moitié endormi, sa main poussa l'appareil qui tomba dans un léger fracas. Et malgré tout, il continuait de sonner. L'homme émit un grognement, avant de se lever, et de se diriger d'une manière nonchalante vers le réveil. Il le prit, l'éteignit, et le reposa d'une manière sèche sur la table de nuit. Puis il se dirigea à pas lents vers sa salle de bain.

Il s'observa dans le miroir : ses longs cheveux noirs de jais tombaient en cascade sur ses épaules, des cernes se dessinaient sous ses yeux qui affichaient un ultime air blasé. Il passa la main sur sa barbe, qui avait vraiment poussé. Il songea à rester ainsi pour aller au travail, puis finalement se ravisa, et se saisissant d'un rasoir, il retira cette barbe de plusieurs jours.

Car chaque jour où sa barbe était un peu trop longue, sa chère collègue, Nemuri Kayama, ne cessait de lui faire des remarques, le traitant de vieux clodo SDF à longueur de journée.

Et pourtant, il était à peine plus jeune qu'elle, avec ses trente ans.

Après une bonne dizaine de minutes, il se rinça le visage, et passa sa main sur son menton : cette peau, qui était piquante il y a à peine quelques minutes, était devenue incroyablement lisse, comme la peau d'un bébé.

Il finit de se préparer, et prenant un élastique autour de son poignet comme à son habitude, sortit de la salle de bain pour s'habiller. Par chance, l'endroit où il travaillait n'exigeait pas de porter un costard tous les jours, mais au moins d'être un minimum correct. Il opta pour un jean sombre et un col roulé noir, le tout pour être à la fois correct et confortable toute une journée.

Après enfilé sa veste et son écharpe et avoir pris son sac, il sortit en verrouillant bien derrière lui ; on n'est jamais trop prudent, selon lui.

Il descendit les escaliers de son immeuble, un total de quatre étages. Puis il se dirigea vers l'arrêt de bus la plus proche.

Il devait être 7h, soit l'heure de pointe. À l'arrêt, en attendant le bus, il consulta son portable, à l'affut d'une information pouvant mettre en péril son trajet quotidien, lorsqu'il reçut un message de son directeur, Toshinori Yagi :

De : Toshinori :

Salut, Aizawa-kun, c'est pour te dire qu'il faudrait que tu arrives plus tôt, aujourd'hui. La mairie m'a prévenu ce matin d'un nouvel employé qui va bosser chez nous. Désolé de te prévenir aussi tardivement. J'ai fait passer le message à Kayama-san. À tout à l'heure !

Shota soupira : le peu de calme qu'il y avait dans le service où il travaillait était déjà très gênant pour lui, il espérait au moins que ce nouvel employé soit aussi calme que lui pour que ça n'empiète pas sur son travail.

Il répondit au message de son supérieur, puis rangea son téléphone et leva le regard vers les habitués des transports matinaux. Un petit nombre – de 1 à 10 – apparaissait au-dessus de la tête des gens.

Car Shota Aizawa avait une particularité, une sorte de pouvoir surnaturel : depuis sa naissance, il pouvait voir le degré de dangerosité des personnes, noté sur une échelle de 1 à 10. Naturellement, un enfant aurait un niveau de 1 tout comme un commando de l'armée aurait un niveau de 8 ou 9. Ce pouvoir n'était pas vraiment un atout pour lui, puisque la plupart des personnes qu'il croisait, que ce soient des proches ou de simples passants, tous avaient un niveau de dangerosité entre 1 et 6, ne dépassant jamais cette barre. Quand on parlait de niveau de dangerosité, c'était notamment vis-à-vis de sa propre vie. Mais comme ce simple critère était beaucoup trop général, Shota considérait que ce degré de dangerosité s'appliquait à toute personne autour de l'individu en question. La seule personne qui était au courant pour son pouvoir était sa grand-mère, qui avait aussi la même capacité. Mais elle n'était plus de ce monde depuis bien longtemps, malheureusement, car le jeune homme avait encore des questions à lui poser à ce sujet.

All Is A Lie - MHA EraserMic FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant