Chapitre 5

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Shota avala de travers. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait, à Hizashi ?

Il remarqua que celui-ci tapotait sa bouteille du doigt, un peu trop frénétiquement d'ailleurs. Il prit le temps de réfléchir à une réponse convenable, puis répondit comme si de rien n'était :

_ Non, jamais. Et toi ?

_ Ouais, fit-il. J'ai été en couple avec de nombreuses femmes, puis je me suis rendu compte que... enfin, je pense être bi.

_ Comment ça, tu penses ?

Hizashi fixa sa bouteille, gêné. Et le noiraud l'observa, se mettant à le détailler et à retrouver ce charme qu'il ne lui trouvait que dans les photos.

_ En fait, il y a une personne que j'aime, reprit-il sérieusement. Un gars, mais j'ai l'impression qu'il ne m'aime pas, voire pire, qu'il me déteste sans même que je ne sache pourquoi.

Shota se mit à réfléchir : alors comme ça, le blond était amoureux. Et il se demandait pourquoi cet homme lui confiait tout ça, alors que leur soi-disant amitié n'était qu'à sens unique.

_ Parle-lui, répondit le noiraud, devenu étrangement conseiller. Demande-lui pourquoi il ne t'aime pas, et si tu es suffisamment courageux, avoue-lui tes sentiments. Tu constateras ensuite sa réaction.

Le blond l'observa, et lui déclara :

_ Merci beaucoup, Shota ! T'es vraiment un ami !

Ce dernier allait répliquer, mais il se ravisa. Ça ne servirait à rien de lui dire qu'il n'était pas son ami, puisque de toute façon, Hizashi Yamada était beaucoup trop entêté pour comprendre cela.

_ Bon, fit le plus jeune des deux, qui voulait continuer ses recherches. Je dois y aller, je dois ranger ça rapidement avant que ça ne soit plus bon. Merci de m'avoir invité chez toi.

_ Ce fut un plaisir ! On se voit lundi !

_ Ouais, salut.

_ See you monday !

***

Une fois rentré, Shota rangea ses compotes dans le réfrigérateur, et les autres aliments dans le placard, puis revint s'installer devant son bureau pour noter tout ce qu'il a pu relever comme indice. Mais durant ses recherches, il ne cessait de tourner en rond, revenant à chaque fois au point de départ, peu importe quelle recherche il effectuait.

Il arrêta pour la soirée, et alluma la télévision, pour voir ce qui se disait aux infos. De simples faits divers, comme toujours...

En tant que journaliste, Shota trouvait stupide de dévoiler au journal télévisé des faits non importants aux yeux du reste du monde, Internet était déjà suffisant pour ça. Mais il ne pouvait pas les critiquer, c'étaient eux qui décidaient quoi dire à la une du journal, pas lui. Et puis, ça ne servirait à rien de se plaindre, ils ne font que leur boulot.

Il prépara ses nouilles instantanées, quand un fait divers attira son attention. Il augmenta légèrement le volume, et écouta :

« Aujourd'hui, Midori Kagawasu, une jeune femme de 29 ans, a été retrouvé morte chez elle, ce matin ; morte étouffée dans son lit, selon les enquêteurs, cela fait un mois qu'elle serait décédée. Aucun de ses proches n'étaient au courant pour sa disparition, puisqu'elle venait apparemment d'emménager avec son petit-ami, dont on ne sait ni le nom, ni le physique. Les membres de sa famille ne se souviennent pas l'avoir vu une seule fois. Aucun indice pouvant indiquer l'identité du meurtrier n'a été retrouvé. Ce cas de meurtre ressemble aux meurtres précédents orchestrés sur d'autres jeunes femmes. Ce serait l'œuvre d'un tueur en série, mais le tueur en question n'a pas encore été découvert. La police a mis en garde à vue trois suspects, mais aucun ne semble correspondre au profil du tueur. La police ne connait que son procédé : attirer les jeunes femmes, les amadouer, et lorsqu'elles finissent avec lui, il les tue, sûrement à l'aide d'un oreiller, et disparaît dans la nature sans laisser de trace. »

Shota était abasourdi : ce pourrait-il qu'Hizashi Yamada soit le tueur en question ? C'était plausible, mais étrangement illogique. Pourquoi ? Il n'en savait rien.

Il écrivit quand même le fait divers dans le cahier rouge, puis partit travailler toute la soirée, avant d'aller se coucher, épuisé.

Mais dans son lit, il repensait au matin-même ; il observait Hizashi, le détaillait. À ce moment-là, sa peur s'était envolée, ne voyant que son collègue en face de lui. Il avait même ignoré le 10 qui luisait au-dessus de sa tête, il avait ignoré qu'il faisait des recherches sur lui, et qu'il risquait sa vie à aller chez le blond.

Et il commençait à fantasmer sur lui : il était beau, galant, souriant, joyeux... Ses idioties et ses réactions enfantines étaient ridicules, mais c'est ce qui lui donnait du charme. Il aurait tant voulu embrasser ses lèvres légèrement rosées et probablement douces, il aurait tant voulu plonger ses yeux dans son regard émeraude profond, pour se perdre dans la volupté et le plaisir du corps.

Et inconsciemment, Shota se mit à se masturber en pensant à lui, à cet homme si envoutant, si beau, si parfait. Il oublia ses doutes et ses peurs à son propos, il oublia les manies de cet homme à vouloir devenir son ami, à vouloir s'immiscer dans sa vie privée. Il oublia que c'était probablement lui, le tueur en série.

Il oubliait tout cela, et s'adonnant au plaisir et au fantasme, il frottait son membre frénétiquement, songeant aux plaisirs charnels que cet homme pourrait lui procurer.

Il continua, encore et encore, dans le silence de la nuit, où l'on n'entendait que des bruissements de couverture, et le grognement de Shota Aizawa.

Puis il finit par jouir, une dernière image obscène d'Hizashi Yamada dans sa tête. Il prit d'abord le temps de reprendre son souffle, mais aussi de constater ce qu'il venait de faire. Puis il se leva péniblement pour nettoyer sa semence et tout ce qu'il avait sali, et se recoucha, se chuchotant à lui-même :

_ Putain, je suis vraiment ridicule ! Aussi irrationnel que cet idiot !

___

[972 mots]

All Is A Lie - MHA EraserMic FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant