Chapitre 8

16K 1.7K 184
                                    

"Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égarerons du sentier d'Allah: ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges." Sourate 6, Al-an'aam (le bétail), verset 116.

*****

Amina vient d'entrer dans la salle où elle est censée s'unir avec Chuayb accompagnée de ses parents et de son témoin. Chuayb, ses parents et son témoin étant déjà à l'intérieur. Manar était restée dans la chambre d'Amina, cette dernière lui avait proposé de se mêler aux autres, mais Manar avait refusé. Elle n'aurait été qu'un poids de plus. Et au lieu de laisser les autres profiter de ce mariage, elle les aurait forcer en quelque sorte à s'occuper d'elle. Complètement dans ses pensées, Manar n'entendit pas la force s'ouvrir. Elle ne sortit de son subconscient que quand sa mère posa une main sur la sienne en s'asseyant à côté d'elle.

_Pourquoi tu ne te mêles pas aux autres? Demande-t-elle.

_Je n'ai pas envie d'être un poids de plus maman.

_Mais tu n'es un poids pour personne habiba (chérie).

_Si maman. Si je fais un pas hors de cette chambre, tout le monde se préoccupera de moi. Ils seront tous là à me demander si je veux manger, si oui quoi, si je souhaite m'asseoir, si je souhaite faire ceci ou cela, il s'occuperai de moi au point d'oublier de profiter de la soirée.

Il y eut un moment de silence où sa mère ne répliqua rien, parcequ'elle sait que sa fille a raison.

_Tu pourrais rester avec moi; propose Shaïma.

_Non maman. C'est l'occasion ou jamais de revoir et de parler à ses copines que tu avais perdue de vue, je ne vais pas te gâcher cela.

_Mais tu ne gâches rien.

_S'il-te-plaît maman, je veux juste rester un peu ici. Et je compte bien sortir, juste pas maintenant.

Résignée, sa mère lui répondit:

_D'accord.

_Merci maman; lui sourit sa fille avant de lui faire un bisou sur la joue.

_Je t'apporterai quelque chose à manger; dit Shaïma après lui avoir baisé le front et avant de sortir de la chambre.

Seulement quelques minutes après la sortie de sa mère, Manar entendit les youyous, signe qu'Amina et Chuayb viennent de sortir au grand salon en tant que mariés. Manar sourit et fit des douas pour le nouveau couple. Mais bien qu'heureuse, elle ne put s'empêcher d'être jalouse, pas jalouse du bonheur de son amie, mais jalouse de ne pas pouvoir ressentir cela un jour. Mais même si elle se disait qu'elle ne se marierai peut-être jamais, il y avait toujours cette étincelle d'espoir dans son cœur. Et elle s'en réjouissait car certes Allah (SWT) a dit dans le Saint Coran que: "Seul les mécréants désespèrent de la miséricorde d'Allah".

La porte s'ouvrit une deuxième fois, mais cette fois-ci sur Amina, sa mère et deux autres femmes. Manar se leva en souriant et immédiatement, Amina vint la prendre dans ses bras.

_Enfin une femme; sourit Manar.

_Je l'étais déjà ; réplique la mariée.

Manar la serra plus fort dans ses bras avant de lui souffler à l'oreille:

_Je suis hyper heureuse pour toi.

_Merci.

_Vous êtes tellement mignonnes comme ça; souffle Zahra, la mère d'Amina.

_Mais par contre, je ne t'ai pas vue dehors Manar; ajoute la tante de Manar.

Les deux jeunes femmes se lâchèrent et Manar eut un sourire gêné avant de dire:

Le roi et l'aveugle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant