Le Prophète (PSL) a dit: "Certes les gens du Paradis mangent et boivent mais ils ne crachent pas, ne font pas leurs besoins et n'urinent pas. Ils (les compagnons) ont dit: Que devient la nourriture? Le Prophète (PSL) a dit: Ils rotent et ont de la sueur ayant le parfum du musc. " [Mouslim (2835) ]
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PDV de Mohamed:
Seul la voix de la mère de la princesse résonnait dans la salle à manger et aussi celle de sa fille qui lui répondait par des mots courts, n'ayant visiblement aucune envie de parler avec elle, ou de parler tout court. Ma mère? Silencieuse. Elle mange distraitement dans son assiette, semblant dans ses pensées. J'ai bien essayé d'engager une conversation avec elle mais elle non plus ne semblait pas vouloir parler. Je la trouve de plus en plus bizarre. Elle qui d'habitude a toujours quoi dire. Le frère de la princesse a du repartir dans son royaume pour une affaire urgente. Mon frère n'est toujours pas présent. Lui qui d'habitude est le premier à venir quand il s'agit de manger. Fatima à mes côtés ne semble pas plus joyeuse que moi. Aucun sourire sur son visage. Une chose que je n'aime guère.
_Tu vas bien habiba? Lui demandai-je.
La mère de la princesse arrêta enfin de parler de noces et je sentis tous les regards sur moi. Mais je n'y prêtais aucune attention, gardant mes yeux sur ma petite sœur. Cette dernière releva la tête avec une moue attristée et me demanda:
_Est-ce qu'on pourrait appeler Manar? On a pas parlé hier et elle me manque.
Elle me manque à moi aussi.
_Oui. Finis ton assiette et je l'appelle; lui répondis-je, mon cœur battant déjà très vite à la pensée de pouvoir encore entendre sa voix douce et mélodieuse.
Je recommençai à manger, un fin sourire sur les lèvres mais l'ancienne reine de Cadour me demanda :
_Et qui est cette Manar?
Je relevai la tête vers elle. Une lueur de curiosité et de je ne sais quoi d'autre brillait dans son regard. Et je sentais une nouvelle fois tous les retards posés sur moi.
_Une personne très importante; répondis-je tout simplement.
Je la voyais prête à me poser à nouveau une question quand la porte de la salle à manger s'ouvrit brusquement, laissant passer un prince très en colère. Tiens, lui aussi a des cernes. Il balaya la pièce du regard avant de s'arrêter sur la princesse de Cadour, à qui il lança un magnifique regard noir. Cette dernière baissa immédiatement la tête mais avant, je pus remarquer son air triste et... désolé? Heu...
Mon frère lança un salam général avant de s'asseoir face à elle, ne la quittant toujours pas des yeux. Il semble très, très en colère. Je dois avouer ne l'avoir jamais vu dans cet état. Et pourquoi fusille-t-il cette femme de son regard? Se connaissent-ils? Ce serait possible. Enfin, je crois.
Baissant mon regard sur Fatima, je vis celle-ci qui se dépêchait de finir son assiette, et j'en fis de même.
_Excusez-moi; dis-je en reculant ma chaise, prêt à sortir de cette salle.
Je pris Fatima dans mes bras, mais avant que je ne fasse un pas, j'entendis:
_Suis-le donc ma fille, il te fera visiter ta nouvelle demeure.
Je posai mon regard sur cette femme que je n'apprécie pas du tout. C'est quand que j'ai proposé de faire visiter le palais à sa fille? Cette dernière releva la tête de son assiette pour poser son regard sur sa mère, avant de le poser sur mon frère, qui lui, la fusillait toujours du regard. Ok, ils se connaissent.
_Je... Je...; bafouille-t-elle.
La pauvre.
_Je suis très occupé; intervins-je. Quelqu'un lui fera une visite guidée si tel est son souhait.
J'inclinai la tête et me dépêchai de sortir avant que cette femme ne dise un mot de plus, Fatima dans les bras.
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Fatima est à son cours de français. Son professeur est arrivé il y'a une demi-heure. Je décidai donc d'avoir une discussion avec mon frère. Il doit m'aider à divorcer, je ne dois pas laisser cette mascarade durer plus que nécessaire.
_Comment as-tu pu me cacher une chose pareille? Entendis-je.
C'est la voix d'Ibrahim. Je continuai de m'approcher, et maintenant je le voyais nettement. Il avait la main posé sur la gorge de la princesse et la menaçait de par sa carrure et son regard. Mais cette dernière ne se débattait, comme si elle savait qu'il ne lui ferait aucun mal.
_Je ne voulais pas te voir dans cet état et en plus, je ne savais pas que c'était avec ton frère; se justifie-t-elle avec une voix cassée, semblant sur le point de pleurer.
_Ah. Et tu voulais me voir dans quel état? Tu voulais que je me mette à sourire en voyant ma femme mariée à un autre?
Quoi?
_Bordel Kenza, je comptais demander ta main après le mariage de mon frère; s'énerve Ibrahim en cognant de son poing le mur devant lui, juste à côté de la princesse.
_Quoi? Demandai-je, sous l'effet de la surprise.
Et tous les deux semblèrent enfin s'apercevoir de ma présence.
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Le roi et l'aveugle.
RomanceManar Menerich a tout perdu en une nuit tragique. À cinq ans, un accident de voiture a emporté sa vue et brisé ses rêves de petite fille. Aujourd'hui, c'est une femme pleine de grâce et de foi, mais le poids de son passé la hante toujours. Peut-on v...