Quelques semaines plus tard
BIIIP BIIIIP BIIIIIP
Je lève la main sur ce réveil, et comme tous les matins depuis le début du mois, je me dirige vers ma salle de bain pour prendre ma douche et me réveiller.
Je me suis très bien intégrée ici, notre classe s'entend très bien, mes potes du premier soir sont devenus des amis, on va en boîte dans la ville voisine les weekends, parfois Emma vient avec nous. D'ailleurs tous les matins on a notre « date », en gros on mange juste toutes les deux dans un coin de la cantine pour ne pas être dérangées. En boîte j'avais rencontré un mec sympa mais le seul problème c'est que sa copine dont j'ignorais l'existence est apparue au moment où on s'embrassait donc je vous laisse imaginer la scène, surtout que monsieur avait bu. Il l'a regardée en souriant et lui a demandé si elle voulait venir, j'ai fini par lui « redonner » son copain et je suis repartie un peu déçue, mais morte de rire en imaginant le couple le lendemain matin. Sinon dans la classe aucun rapprochements particuliers, certains essayent de conserver leurs couples mais d'après les bruits de couloir la mayonnaise ne prend pas trop, en même temps on est 24h/24h tous ensembles, alors c'est difficile de dire à l'autre qui n'est pas là « Ne t'inquiète pas chéri(e), je te resterai fidèle » même si c'est le cas, il faut être soit très amoureux, soit très naïf pour y croire.
Finalement, Mathieu, mon ex, m'a reparlé la deuxième semaine, on a même fait un Face Time, le seul hic c'est que Eliott est entré en pyjama (donc maillot et boxer) dans ma chambre pour me demander de la lessive à ce moment-là et qu'il a subitement raccroché après m'avoir préalablement insultée, je cite de "sale pute", aucune imagination, vraiment, silence radio de sa part depuis, comme si j'en avais quelque chose à faire. Enfin bref, vendredi, c'est-à-dire demain, c'est le 23 septembre, et personne n'a trouvé une tenue pour y aller, car il n'y a pas de magasins chics dans la petite ville de Tourbes, il y a une boîte c'est déjà pas mal, et personne n'a franchement pensé à amener une robe de cocktail ou de bal dans ses valises.
Ce matin, au petit déjeuner, je remarque que Emma n'est pas seule à table, il y a Baptiste et Camille aussi, ils discutent tous les trois tranquillement, je crois rêver, Emma aimable le matin c'est un oxymore. Je vais me servir au buffet comme d'habitude et m'installe à côté d'eux (en les saluant bien évidemment), je les écoute bavarder un peu histoire de m'imprégner de la conversation :
- T'en est sûre ? Parce que je n'ai pas du tout repris ça moi du moins pas cette partie-là! s'exclame Baptiste
- C'est ce que j'ai repris moi ! lui répond Emma. Le prof nous a dit que l'anacoluthe est une figure de style, mais que cela est considéré comme une faute de langue.
- C'est quoi une anacoluthe déjà, cela me dit vaguement quelque chose ? demande innocemment Camille
- C'est quand le sujet de la proposition principale n'est pas repris dans la proposition participiale, par exemple on en a une dans « Le chat parti, les souris dansent », mais elle n'est pas présente dans « Le maître prépare un mariage, son fils aimant une jeune fille », car le possessif « son » sous-entend « le maître » qui est le sujet de la principale, tu comprends ? lui expliquais-je.
- Oui, à peu près, mais bon on verra bien à 11 heures lors du contrôle, dire que je me pensais débarrassée du français à la fin de la première, heureusement que l'on reprend en douceur avec les figures de style j'ai l'impression d'être de retour en Seconde c'est incroyable.
Pendant que l'on rigole sur nos anciennes profs de français respectives, les deux autres se tirent la langue et font mumuse avec le reste de la nourriture présente sur leurs plateaux, de vrais enfants, même si au final on a passé le petit déjeuner à faire des mimes avec ce qui nous entoure, ce qui a donné un chevalier qui se bat avec une banane, un chien avec des moustaches blanches en yaourt ou encore la reine d'Angleterre dont la couronne est une assiette vide en équilibre sur sa tête. Nous sommes descendus en jouant encore, puis nous sommes rentrés dans nos chambres respectives. Après m'être débarbouillée, je file vers notre premier cours, accompagnée de Tom, un mec toujours sérieux, mais bête comme ses pieds, ce qui crée un contraste assez drôle, en plus il a un humour aiguisé c'est pourquoi j'aime bien trainer de temps en temps avec, tu ne peux pas t'empêcher de sourire avec lui. En arrivant dans la salle de maths, notre première heure, je vois que la directrice est dans la salle à attendre que tout le monde arrive, lorsque c'est le cas, elle prend la parole :
- Bonjour tout le monde, j'espère que vous avez bien dormi et que tout se passe bien pour vous. En tout cas j'ai entendu dire que vous commenciez à tous bien vous entendre et que des groupes se formaient déjà, je fière de vous, continuez sur cette lancée. Par contre il va falloir bosser un peu plus les maths et le français, ce n'est pas parce que c'est du général qu'il ne faut pas travailler et prendre correctement vos cours. Bon, comme vous vous en doutez un peu, je ne suis pas venue pour discuter de ce qui se passe dans cette classe, mais plutôt pour vous informer que les deux dernières heures de la journée seront consacrées aux essayages de vos tenues pour le bal de l'automne de demain soir. Etant donné qu'il s'agira d'une évaluation, elle commencera par le choix de la tenue à porter, mais aussi dans les accessoire, et enfin par l'attitude lors du bal. Sur ce je vais laisser ma place à M. BANON pour qu'il puisse effectuer son cours de maths.
- Merci Madame la Directrice, intervient ce bon M. BANON, bon, bonjour à tous aussi je n'ai pas eu le temps de vous saluer, 25/25 des effectifs sont là tout va bien. Alors commençons, je vous avais donné les pages des exercices, on va en faire quelques-uns ensemble, si vous les avez déjà faits, n'hésitez pas à participer, je vous laisserai le tableau.
C'est sur cette surprise que continue la matinée de cours, à la cantine, les débats sur quelles tenues on portera demain soir vont à bon train, ces conversations chiffons sont franchement ennuyeuses, je regarde donc ce que fait mon voisin et je détourne la tête car il textote. Bref je compte les haricots dans mon assiette pour tuer le temps, puis sors mon téléphone pour jouer à un jeu.
Les essayages de l'après-midi sont plutôt drôles, avec les garçons, je cite Eliott, Marius et Baptiste, et Alicia et Emma, on s'est tapé de sacrées barres, car bien entendu on a tout fait ensembles, ils n'ont rien précisé si cela se faisait seul ou en groupe, donc on a tranché nous-mêmes. Au final, chacun a choisi l'une des tenues qui allait le mieux, mais personne ne sait laquelle c'est surprise, pour ma part, j'ai choisi une robe longue à manches 3/4 , les épaules nues, le haut est rouge et devient orange en s'évasant vers le bas.
Sur le perron de l'institut, j'attends les autres, je suis arrivée la première, car j'étais au téléphone avec mes parents. Je vois Baptiste arriver, et derrière lui il y a Marius et Alicia qui discutent, tout le monde est sur son 31, Marius et Baptiste ont tous les deux un smoking bordeaux avec un nœud papillon bleu, ils sont classes. Alicia porte une robe bustier rouge avec une ceinture et des bretelles vertes, c'est magnifique, tout le monde est tout beaux c'est chouette ! Bref après s'être tous admirée, nous sommes montés dans les vans et sommes partis vers le bal, Baptiste m'a l'air bien pâle, il doit être stressé, j'essaye de le rassurer avec un sourire. Nous partons donc en direction de bal d'automne.
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Voici le sixième chapitre de mon histoire, j'espère que vous aimez.
Sinon courage pour le confinement, ne tuez pas votre famille parce qu'elles vous mettent hors de vous, bref courage.
N'oubliez pas la musique avec le chapitre, comme d'habitude !
Bisous à la prochaine !!
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L'Ecole de France {EN PAUSE}
Random{Cette histoire est en pause jusqu'à nouvel ordre} Marie Grandville est une jeune fille venant de passer son baccalauréat, elle a été demandée à la prestigieuse et très sélective Ecole de France, c'est une université nationale dont personne ne sait...