Chapitre 12

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Quelques mois plus tard

C'est fou comme le temps passe vite ici, nous sommes déjà en avril, même si l'ambiance ici devient de plus en plus étrange, pas entre les étudiants, non, tout va bien de ce côté, mais surtout chez le personnel de l'institut : professeurs, directrice, chauffeurs, cuisiniers, personnels de ménage, etc. Ils sont de plus en plus impersonnels, même ce très cher M. Merlin devient de moins en moins ouvert lorsqu'il me conduit chez moi, c'est vraiment bizarre. Je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué, toute la promotion s'en est aperçue, les profs passent leur temps à nous bourrer le crâne d'informations que l'on doit absolument retenir, ils nous évaluent sans cesse et sont super froids, il n'y a que Mme Lafayette qui soit restée fidèle à elle-même, et encore c'est que pendant les cours pratiques, pendant la théorie on dirait un robot, tout comme ses collègues. Cela fait 2 mois que cela dure, je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais en tout cas avec mes amis nous comptons bien le découvrir, c'est pourquoi nous trainons souvent dans les couloirs, écoutons aux portes et « jouons à cache-cache » avec le personnel de l'institut dans l'espoir de tomber sur des infos dans leurs conversations.

« Je n'abandonne jamais » c'est la devise de Naruto, et bien je suis contente que nous l'ayons respectée, car, à la mi-Mai, nous avons ENFIN eu une bribe d'explication à ce qui se passe ici ! La directrice, Mme Merlin et Mme Lafayette sont en train de discuter dans son bureau et quelle bonne idée Marius a eue de nous cacher dans le gros placard derrière les cartons pour écouter ce qu'il s'y passe ! Certes je n'imagine pas ce qui se passera si nous nous faisons choper, mais pour le moment, ce n'est pas notre préoccupation, nous écoutons attentivement ce que disent les trois dames pour le rapporter aux autres, Mme Duvernois commence à parler :

- Merci d'être venues ici, asseyez-vous, j'ai besoin que vous m'aidiez, ce matin le ministère m'a envoyé un message et j'aimerai vous parler de deux trois petites choses.

Nous entendons un raclement de chaises puis la voix de Mme Merlin dire :

- Pas de soucis Mme Duvernois, nous vous écoutons...

- Comme vous le savez, le général NOVACEL est revenu d' Afrique il y a quelques mois, vous savez aussi qu'il est devenu l'une des têtes de l'armée et par conséquent l'un des membres du conseil de direction de l'Ecole de France.

- Oui nous sommes au courant, répond Mme Lafayette, mais quel est le rapport entre sa promotion et les ordres que nous avons reçus ?

- Le rapport est que nous savons que le conseil veut fermer l'Ecole de France dans les prochaines années, explique la directrice, car cela coûte de plus en plus cher pour trop peu d'élèves, et ils ne peuvent pas agrandir les promotions, car il n'y aurait pas assez de place à la sortie pour tous les étudiants. Vous et moi sommes attachées à cette institution, que le général trouve inutile, alors qu'il y est passé avant de s'engager dans l'armée, c'est pourquoi je vous ai demandé d'être beaucoup plus exigeant envers les élèves et de leur bourrer le crâne de tout ce qu'ils ont à savoir et d'approfondir au maximum vos cours. La sélection de la promotion qui rentrera ici dans 5 ans a commencé, donc on a 5 ans minimum pour rendre chaque première année meilleure que la précédente, c'est la solution que nous avons trouvé avec les directeurs des instituts des autres années.

- J'aurai une question, demande Mme Merlin, pourquoi est-ce que vous tenez tellement à cette école, je veux dire, certes c'est une institution prestigieuse, j'adore mes élèves et travailler avec eux, les conditions de travail sont optimales, mais je sais aussi qu'il y a d'autres moyens d'accéder aux postes offerts aux promus, donc en soi la fin de l'Ecole de France ne serait pas si terrible.

- Je suis de l'avis de Mme Merlin, ajoute Mme Lafayette, cela fait 9 ans que j'enseigne ici, je tiens moi aussi à mes élèves, mais en soi la fin permettrait à l'Etat d'économiser de l'argent et de le mettre ailleurs, vous savez aussi bien que moi que cette école coûte une fortune à l'Etat, si jamais elle ferme, je suis sûre que l'Etat nous trouvera un autre emploi en temps et en heure.

L'Ecole de France {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant