Chapitre 7

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Nous arrivons devant un grand immeuble en verre, après 1H30 de trajet, et nous sortons enfin du véhicule. Lorsque je sors, je me mets au bras de Baptise, nous avons délibéré pendant le trajet de qui serait le cavalier de qui et du coup j'accompagnerai Baptiste. Nous nous mettons derrière Alicia et Tom, et nous sommes devant Eliott et Emma, E. et E. on trouvait ça pas mal. Nous montons les marches en vitesse, en sachant que Baptiste me retient à moitié, car les talons de 10cm n'étaient pas l'idée du siècle. Bref, nous entrons alors dans la salle, en se tenant droits, le sourire aux lèvres et les yeux jamais baissés. Pour le moment seule l'attitude compte, et j'espère ne pas avoir à faire la conversation avec ces gens sophistiqués, au risque d'être déplacée. La salle est immense, c'est magnifique, on se croirait dans un de ces films d'action américains dans lesquelles la cible se trouve dans la salle, il y a beaucoup de monde, tout le monde est bien habillé, même si la moyenne d'âge est de 40-50 ans, je vois quelques jeunes, probablement les enfants des adultes. De la musique en fond résonne, du classique super... c'est cliché, mais mon cavalier, raide comme un piquet, m'entraîne de force vers la piste, au moins on pourra discuter en paix, c'est ainsi que nous commençons à « valser », oui Baptiste danse et j'essaye de suivre comme je peux. Je décide de lui parler car cette ambiance me perturbe :

- Baptiste, tu es raide comme la justice depuis que nous sommes partis et c'est encore pire maintenant qu'est-ce qui se passe ?

- Rien du tout, je vais bien, je suis juste un peu stressé c'est tout...

- Vraiment ? je lui réponds, pas convaincue, c'est pas beau le mensonge, alors maintenant tu vas me dire ce qui se passe et plus vite que ça, parce qu'on va rester ensembles une bonne partie de la soirée et tu vas pas faire la tronche tout ce temps !

- Mais rien je te dis... Aïe ça fait mal Marie !

Je venais de lui écraser le pied violement, puis je le regarde droit dans les yeux.

- Dis-moi ce qui se passe je m'inquiète bon sang !

- D'accord c'est bon je vais te dire, dit-il en se rapprochant de moi pour ne pas être entendu, il y a ma famille dans la salle, et je n'ai aucune envie de les croiser, surtout que je suis parti de chez moi sur une dispute, mes rapports familiaux sont très complexes. S'ils me voient, je ne suis pas bien du tout et en plus je n'ai pas le droit de leur dire ce que je fais ici, et ils ne m'ont même pas invités.

- Je comprends mieux, mais détends-toi, d'accord ? Tout ira bien, je te couvrirai, dis-moi juste qui sont tes parents.

- Mes parents et mes petites sœurs vont monter sur la scène dans quelques minutes, tu les verras, ils font partie des fortunes monégasques, alors forcément ils vont faire une démonstration de puissance.

- Mais t'es pas Corse toi ?

- Si, je suis né et j'ai grandi à Calvi, chez mon oncle et ma tante paternels, mes parents n'avaient pas le temps pour s'occuper de mes sœurs et moi, donc on passait le plus clair de notre temps avec nos cousins. Mais il y a 5 ans, mes parents ont fini par déménager du côté de Monte-Carlo et Monaco, je sais pas de quel côté ils vivent exactement je n'y suis jamais allé, je suis resté au lycée en Corse et je vivais chez mon oncle. Mes sœurs, elles, se sont bien adaptées à la vie là-bas et même si elles sont toujours adorables, elles peuvent devenir les reines des pestes c'est incroyable et frustrant, car elles ont grandi trop vite dans cet environnement où le paraître et l'argent priment sur tout le reste.

- Et bah dis donc, t'en loquace ce soir, je sais c'est pas drôle, mais en tout cas si jamais t'as encore besoin de te confier et si jamais t'as encore un petit coup de blues, viens me voir, ma chambre est pas loin de la tienne !

L'Ecole de France {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant