Chapitre 14

2.9K 469 53
                                    

P.D.V Idrissa

La perte d'un être cher nous met toujours sens dessus. J'ai du mal à me concentrer au travail, tous les plans que je fais sont médiocres. Je suis triste même si je m'efforce de ne rien laisser paraître. Je ne dois pas flancher parce que je dois remonter le moral à mon épouse. Je suis sensé être son pilier. Je vais bientôt être père si Dieu le veut mais j'avais plus que désiré cet enfant avec Fatima. C'est une joie imcommensurable d'avoir un enfant avec la personne qu'on aime surtout au moment où nous en étions. Cet enfant avait solidifier notre couple qui fut fragilisé il y a quelques mois. C'était une aubaine pour moi, je me suis rapproché d'elle mais Alhamdoulilah je m'en remets à Dieu. C'est une épreuve que nous allons surmonté avec maturité.
Cependant je ne vais pas rester les bras croisés, j'ai porté plainte contre la femme de ménage, la police est déjà à sa recherche. Elle devra répondre de son acte d'autant plus que le médecin nous a confirmé le déclenchement de l'avortement par une pillule. Pillule qu'elle a soigneusement dissimulé dans ce jus.
Chaque soir, je rentre à la maison pour passer le temps avec elle en regardant des films l'un dans les bras de l'autre. La sonnerie de mon téléphone posé sur la table basse du salon vient gâcher notre tranquillité.  Fatima qui en était plus proche la saisit et reste bloquée pendant au moins 30 secondes.
Sans rien dire elle pose l'appareil et disparaît dans la chambre.
Je le prends et remarque que c'est Soukeyna qui appelle encore.
Vivement qu'elle accouche!
Je réponds quand même parce qu'on ne sait jamais, elle est à terme d'après son gynécologue.
- Allô
- Oui Allô c'est Idrissa ?
- Oui c'est moi
- c'est la mère de Soukeyna. Elle se plaint de maux de ventre et n'arrête pas de vous réclamer.
- Vous êtes où ?
- À la maison
- prenez un taxi et allez à l'hôpital je vous rejoins.
- D'accord, c'était juste pour vous prévenir.

Elle l'avait précisé parce que j'étais un peu nerveux. Je me lève de suite et part dans la chambre pour prendre mon porte-monnaie et les clés de ma voiture tout en jetant un coup d'œil à ma montre. Il fait 22h17.
Fatima est apparemment fâchée parce que Soukeyna m'appelle beaucoup dernièrement.
Pauvre de moi. Je m'approche tout doucement pour ne pas la brusquer et dépose un bisou sur son épaule avant d'y poser ma tête.

- mon amour je dois me rendre à l'hôpital. L'appel venait de la mère de Soukeyna, elle a mal au ventre, elle va peut-être accouché.

- et? Tu comptes me laisser toute seule ici.
- Fati ce n'est pas la première fois que tu restes seule ici. La semaine dernière j'ai été à Ziguinchor pendant quatre jours. S'il te plaît ne me fais pas d'histoire. Ça ne me plaît pas de te laisser seule ici mais comprends que je n'ai pas d'autres alternatives à moins que tu ne veuilles venir avec moi.

Elle reste silencieuse.

- bien. Je te promets de revenir vite si tout va mieux. N'oublie pas que je le fais pour mon enfant.

J'ai quitté la maison après l'avoir embrassé. Je sais que c'est difficile pour elle de supporter tout cela. Elle perd notre bébé et la personne qu'elle déteste le plus au monde va en avoir un avec moi. Pour envenimer les choses Soukeyna me harcèle en m'envoyant des photos de son ventre avec comme légende "bonjour futur papa" ou " il n'arrête pas de donner des coups, viens lui parler stp"

Puisque je suis malchanceux Fatima tombent dessus la plupart du temps.

Arrivée à l'hôpital Abass Ndao je vois Madame Cissé avec un un chauffeur de taxi à l'entrée.
Elle me fait savoir que ce dernier m'attendait pour le payer, ce que je fais rapidement pour aller m'enquérir de l'état de la mère de mon enfant.
La sage femme dit qu'elle devrait accoucher dans les prochaines heures parce que son col n'est pas très dilaté. Il faudra attendre encore.

RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant