Jungline

8

Elle est assise là, dans le couloir de l'hôpital, avec son père. Ils attendent de pouvoir enfin rentrer dans la chambre en face d'eux, où se trouve John ainsi que des infirmiers et des policiers. Génial.
Son père se leva et toqua à la porte. Un infirmier lui ouvrit.

- Oui ?
- Je peux aller voir mon fils ?!
- Bientôt.

Il tira la porte mais Damien la retint.

- Sinon je pourrais au moins savoir ce qu'il s'est passé ?!

Un policier passa devant le médecin et sourit au père.

- Bien sûr. Nous avons besoin de vous, en plus. Entrez, que vous voyez par vous même...

Damien empoigna sa fille et entra dans la chambre. Il était là, allongé et recouvert d'une fine couverture blanche.
Lorsqu'elle vit la simple égratignure que son frère avait au coin de l'oeil, elle soupira de soulagement. Mais lorsqu'il tourna son visage vers eux, elle eut un haut le coeur.
Il avait tout, oeil au beurre noir, hématome sur la tempe, grosse coupure sur sa joue recousu et l'arcade ouverte.
Damien s'avança vers lui en lui prit la main.

- John...

Celui ci l'observa, l'air perdu et apeuré.

- Dis moi ce qu'il s'est passé s'il te plaît...

Le questionné se mit à pleurer et dégagea sa main pour cacher son visage avec.
Pauline ne l'avait jamais, jamais vu pleurer.

- Gris... Cheveux gris, sourire...

Damien regarda Pauline avec un air de panique qu'elle lui rendit. Puis il se tourna de nouveau vers son fils en sentant qu'il commençait sérieusement à s'agiter.
Les infirmiers commencèrent à l'attraper par les bras, mais il réussit à se recroqueviller légèrement, avant d'hurler de douleur.

Une infirmière le fit s'allonger alors qu'il répétait étrangement et maladroitement à quel point il avait mal.

- Monsieur et mademoiselle, nous avons besoin de vous, dit le policier en se tournant vers Damien et Pauline. Veuillez nous suivre jusqu'au commissariat, s'il vous plaît.

Damien regarda le policier, le même que tout a l'heure.

- C'est mon fils qui est hospitalisé parce qu'il lui manque un rein et je ne sais pas quoi exactement, je veux savoir ce qu'il se passe, pas répondre à un questionnaire !
- Il faut le laisser avec les professionels, continua le policier. Vous reviendrez quand l'hôpital vous appelera. Maintenant suivez moi, l'affaire est bien plus grave que vous ne le pensez.

Il ouvrit la bouche, mais sentit une main sur son épaule. Il se retourna et vit Pauline, le regard humide.

- Papa... Allons y, il n'est pas en état de nous voir et je ne veux pas que ça s'empire...

Il la prit soudainement dans ses bras et lui attrapa la main, avant de sortir de la pièce.
Il suivit en suite le policier qui les conduisit jusqu'à sa voiture.

Pauline à peur, très peur. Pour son frère, pour son père, à cause du monde autour d'elle.
Elle est aussi nerveuse. L'image du visage de son frère mutilé tourne dans sa tête, bientôt suivit des autres qui lui sont venues récemment. Tout ça la rend dingue.

La voiture s'arrêta et le policier leur fit signe de sortir.
Cet homme qui avait conserver son sourire les emmena à l'intérieur du bâtiment et s'arrêta devant une porte, regardant le père et la fille tour à tour.

- Bien. Je vais déjà vous interroger, Monsieur. Mademoiselle, veuillez m'attendre ici.
- O-oui...

Et ils entrèrent dans la pièce en fermant la porte, la laissant seule dans le couloir.