Le matin, alors que les rayons du soleil tardaient à sortir, ce fut la sonnerie du combiné qui me tira de mon cauchemar. Un peu endormi, et complètement à l’ouest, je décrochai celui-ci.
- Allo ?
- Mademoiselle Orianne, ici le docteur Brad.
- Oui docteur, il y a une urgence ? quelque chose ne va pas ?
- Tranquillisez-vous. Je suis désolé de vous déranger dans votre sommeil. Je voulais juste vous faire savoir avant que vous ne vous prépariez, que vous bénéficiez d’un petit congé d’une semaine.
- Mais…
- Il n’y a pas de « mais ». Vous ne reviendrez au centre que le jeudi prochain. Nous vous appellerons si besoin. Reposez-vous et prenez soin de vous.
- Mais…
- Bonne journée mademoiselle Orianne.
Sans plus d’explication, il raccrocha, me laissant dans un trouble absolu. Et lorsque l’information atteignit mon cerveau, mon corps encore plus fort que mon esprit n’éprouva aucun mal à me replonger dans le lit, dans un sommeil plus profond, dans des cauchemars encore plus difficiles à échapper.
A mon réveil, l’horloge murale indiquait onze heure dix. Mon corps endolori me faisait comprendre que je ne devrais pas recommencer avec un tel sommeil. Dehors il faisait très beau, le soleil brillait et les fleurs saluait tous ceux qui passait, une belle journée pour qui voulais l’entendre, alors que pour moi, c’était une journée ou le soleil piquerait encore sur mes blessures béantes.
Je n’ai jamais pensé demandé des vacances parce que je n’ai rien à faire dans cette pension, ma chambre est tout ce qu’il y a de plus impersonnel. Lorsque j’ai déménagé de la capital, je n’ai absolument rien emporté. Ou si, je n’ai juste jamais eu la force d’ouvrir ce paquet qui me rappel tant des choses, si détestables désormais. Tous ces faux sourires, ces regards qui semblais si sincères, ces paroles prononcées si doucement. Ce sont là les choses qui nous enlève la confiance que nous aurions pu accorder. Ces choses qui ferme à jamais nos cœurs. J’avais des amies, Julia et Laura. Elles étaient mes amies depuis l’enfance mais toutes ces années se sont envolé lorsqu’est apparu dans le journal la grande nouvelle. Je leurs en ai voulu, mais pas plus que ça… c’était peut-être normal, elles étaient filles d’important hommes d’affaire et tout comme moi, elles devaient préserver l’image de leurs pères. Moi, j’ai lamentablement échouée.
La journée était longue, j’ai tourné le pouce, mais finalement le soleil allait vers l’horizon. Je mangeais des gaufres à la sauce d’érables lorsque pour la deuxième fois de la journée mon téléphones se mit à sonner. Pensant que le centre avait une urgence, trois seconde suffirent pour m’élancer du balcon au combiné :
- Allo !
- Mademoiselle Orianne, ici madame Gervey
- Ah, c’est vous…
- Oui c’est moi, excuser-moi de vous déranger mais vous avez encore de la visite.
- La femme de la dernière fois ?
- Non, cette fois c’est un bel étalon… un beau jeune homme. Il a dit que c’est le patient de la chambre 4
Mon sang ne fit qu’un tour. Nath
- Euh… il n’a pas dit ce qu’il veut ?
- Si, bien sûr, il vous demande, il veut vous voir.
- Vous lui avez dit que je suis là ?
- Il le sait, il m’a juste demandé de vous prévenir, vous voulez que je lui demande de monter ?
- Non, c’est hors de question, dites… dites-lui que j’arrive.
- D’accord ma jolie, je l’installe à la table « lys »
- Mettez-lui où vous voulez Mme Gervey, j’arrive dans cinq minute.
Depuis le temps que je vis ici, je n’ai pas compté plus de cinq visite. En l’espace de deux jours, je reçois deux personne et pour être sincère, ce sont des personne que je ne tenais pas particulièrement à voir. Etant donné que je savais ne pas avoir à sortir, je n’étais vêtu que de mon pyjama, et me changer n’en valais pas la peine. Un petit coup de poudre pour lui épargné mon teint cadavérique et mes cernes monstrueuse, j’étais fin prête à affronter ses beaux yeux vairons.
Dans le hall, je reconnu immédiatement le dos légèrement musclé de Nath. Il parlait avec Mme Gervey et elle riait aux éclats. Il avait apparemment le don de mettre tous les monde à l’aise. C’était sa particularité. Arrivé à leurs hauteur, Nath racontait à Mme Gervey comment il avait loupé de justesse de s’écraser en tombant d’une étagère.
- Bonsoir.
Madame Gervey ne parvenait pas à calmer son fou rire, elle avait les larmes aux yeux tellement elle riait. Nath lui, avait arrêter de parler et me fixait intensément comme toujours. Ses yeux toujours aussi profonds me tiraillaient la peau tellement sa clarté était brulante.
- Bonsoir mademoiselle l’infirmière, comment allez-vous ?
- Oh mademoiselle Orianne, excusez-moi, mais votre ami est vraiment très drôle
- Merci madame Gervey de m’avoir tenu compagnie
- C’était de tout plaisir, prenez ma carte et dès que possible, tenez-moi au courant pour l’affaire
- D’accord bonne soirée et merci encore.
- Au revoir bel étalon, mademoiselle Orianne, bonne soirée a vous aussi
- Merci Mme Gervey
Une fois assez loin, Nath perdit son sourire et prit l’air inquiet que souvent il prenait lorsque j’étais face à lui.
- Vous allez bien ?
- Oui ça va
- Hier je suis passé au bureau du docteur pour lui faire part de votre malaise et vous solliciter des vacances
- Vous avez fait quoi ?
- Je suis allé…
- Vous n’auriez pas dû faire ça, je n’ai pas besoin de vacance
- Je sais, mais je l’ai fait quand même
- Vous savez toujours tout, et vous vous croyez tout permis ma parole
- Non, mais je compte bien veiller à ce que vous alliez mieux.
- Vous n’avez pas à faire ça, je vais bien.
- Je vous aurai bien dit que je le sais déjà mais redoutant votre réaction, je préfère dire que je le fais par plaisir. Tient j’ai acheté des brochettes de porc et des bananes… ça vous dit ?
- Je n’ai pas très faim
- Oui je sais, voilà pourquoi je suis venu un peu plus tôt, à force de discuter, vous aurez forcément un petit creux.
- Je ne vous suis pas
- J’aimerai rester un peu si ça ne vous dérange pas
- Euh… je…
- C’est parfait, ne restez pas debout je vous en prie, je vais vous raconter quelques anecdotes de la librairie vous allez en mourir de rire.
Je ne l’attendais pas, mais il s’est imposé dans ma soirée. Il est resté et on a fini par manger ces fameuses brochettes de porc. C’était délicieux. Il riait très souvent de ses blagues, moi j’écoutais sans broncher. Il n’avait pas réussi à me tirer un sourire, mais il avait fait en sorte que j’oublie mon mal être pour un court instant. Le temps de sa présence, le temps d’une nuit. Je me suis senti comme une femme normal prenant du bon temps avec un… Ami, et ça, c’était pour moi très nouveau. Il avait réussi de me faire sentir bien.
- J’ai passé une agréable soirée mademoiselle Orianne
- Moi aussi
- Même si je n’ai pas réussi à vous faire rire, j’ai pu vous tirer ce petit sourire
Sans m’en être rendu compte, j’avais souri. Ce n’était pas grand-chose, mais mes pommettes avaient bougé contre mon gré et il s’en était rendue compte.
- Au revoir.
Il voulut se lever, mais ses yeux s’arrêtèrent sur mes poignets et il perdit son sourire instantanément. Etant sorti à la hâte, j’avais oublié de couvrir mes poignets et mon pyjama avait mis à nu mes cicatrice qu’il fixait. J’avais perdu tous mes moyens, je me sentais démasqué, mis complètement à nue devant cet… inconnu ? peu importe qui…
- Vous devez y allez.
Il s’était ressaisi et avait cherché mon regard, mais en cet instant ses yeux étaient la dernière chose que je voulais voir. Toutes la chaleur ressentie m’avait quitté, mes mains était devenue froide et moite, je ne voulais plus le voir, ni lui, ni personne.
- Je…oui bien sûr, je suis désolé
- Désolé de quoi ?
- C’est vrai de rien, je vais y aller… au revoir mademoiselle Orianne
- Au revoir monsieur
- Je vous en prie, appelez-moi Nath
- Au revoir Nath
Je n’avais pas eu la force de le raccompagner jusqu’à la sortie. Il avait vu, il avait compris. Il était parti sans joie, et moi j’étais tétanisé. En une seule soirée je l’ai laissé empiété dans mon jardin secret. Je me sentais minable, démasqué. Moi qui d’habitude avait d’autres tourments, je venais d’ajouter celui de la peur d’être découverte, j’avais commis une erreur et je m’en voulais. Ne connaissant aucun autre moyen pour me protéger des évènements avenir, je choisis la méthode que je maitrisais le mieux. La fuite.
Le deuxième jour de mes vacances forcé, j’étouffais déjà me sentant inutiles. J’étais donc sorti au marché pour trouver certaines choses dont j’avais besoin pour la cuisine et quelques effets personnel. En rentrant, je fis une pause dans un petit restaurant qui servait des nouilles chinoises dans une délicieuse sauce. J’avais perdu le gout de la nourriture, je ne mangeais que pour satisfaire des besoins strictement vitaux, jusqu’à hier. Ces brochettes ont débloqué mon sens de l’appréciation comme ses histoires avais débloqué la fanatique de la littérature qui sommeillait en moi, et ses blagues à deux balles le petit sourire qui depuis cinq ans ne s’était plus fait voir. Cet homme m’intriguait plus que tout.
A mon arrivé à la pension, la première chose que je vis fut le gros sac qui attendais au bas du comptoir de madame Gervey, et à côté se tenait Nath en tenue de sport avec des lunettes de soleil. Il ne m’avait pas encore vue, trop obnubilé par le livre qu’il tenait entre ses mains. Je fis donc comme si je ne l’avais pas vue et m’apprêtais à passer à ses coté quand Mme Gervey m’interpella :
- Mademoiselle Orianne, monsieur Nath vous demande
J’aurais aimé faire comme si je ne l’avais pas entendue, mais je ne voulais pas qu’elle s’aperçoive de l’ambiguïté que j’avais créé suite à sa découverte que je considérai comme macabre. Les yeux de Nath étaient fixés sur mes poigné qui aujourd’hui était couvert comme à l’accoutumé. Il avait une expression assez dure sur le visage, mais on y décelait clairement toute la douceur qu’il y avait en lui. C’est vrai qu’il avait vraiment l’air bon, mais les apparences sont parfois si trompeuses…
- Bonjour Nath, que faites-vous ici ?
- Bonjour, je suis passé vous dire bonsoir… je m’étais dit que vous n’étiez pas sorti de la journée alors je suis venu
- Vous vous rendez compte que votre supposition était fausse ? je viens de rentrer sous vos yeux.
- Oui je remarque que vous avez fait des courses, je suis sûre que vous n’avez pas acheté ce que j’ai rapporté.
De son gros sac, il sortit un gros carton ayant différente couleur, le brandissant tout sourire.
- J’ai apporté un jeu de société, je l’ai vue à la librairie et ça m’a rappelé pas mal de choses… j’ai donc pensé que vous seriez intéressé
- Oui mais non, je dois ranger tout ça
- Je ne vous prendrai pas longtemps, je dois retourner à la librairie parce que nous aurons une livraison de nuit, je voulais juste vous tenir compagnie pendant ce temps
- Ce gentil mais non je suis vraiment débordé…
Son visage reprit son air sérieux. Tout son entrain du début l’avait quitté laissant place à un désarroi palpable.
- Pourquoi vous faites ça ?
- Je fais quoi ?
- Vous fuyez à chaque fois. J’ai l’impression que vous faites de votre mieux pour être le plus loin possible de moi
- Vous en dites des sottises parfois
- Vous croyez ?
De ses yeux transcendant, il me scrutait intensément et encore une fois, comme une petite faiblarde, j’en perdit mes moyens.
- Je suis fatiguée, j’aimerais me reposer un instant.
- D’accord, je vais m’en aller, si vous voulez jouer au Ludo, vous pourrez me trouver à la librairie, à n’importe quelle heure. Et en fait j’étais venu pour vous apporter ce petit bouquin que j’ai trouvé au fond d’une armoire. Je suis sûr qu’il vous plaira, il est un peu vieux, mais pour moi, les livres c’est comme le vin… plus ils sont vieux, mieux c’est.
Il me tendit un petit roman avec une vielle couverture qui laissait à peine la possibilité de lire le titre « le parfum des lys » ce titre me disait quelques choses, mais je ne savais pas quoi. Etant enfant, je lisais beaucoup, mais après l’accident je n’ai plus jamais ouvert un seul livre n’ayant pas trait avec la médecine. Le remerciant pour son geste, il s’en fut un peu déçu d’avoir raté son coup pour aujourd’hui. J’avais dit ne plus le voir, et je pensais bien m’en tenir à ça pour ma santé mentale qui était déjà assez fragile.
- Merci et au revoir
- J’espère vous revoir bientôt
Je gravis les marches qui me séparaient d’eux, laissant sur les pas Nath et Mme Gervey qui me regardait d’un air assez bizarre, comme si j’étais un phénomène. Une fois dans ma chambre, j’ouvris les fenêtres, ce qui permit d’aérer la pièce et aussi de voir Mme Gervey discuter vivement avec Nath. Il avait toujours l’air serein, comme si pour lui rien n’avait vraiment de l’importance.
Attablé depuis mon arrivé, je lisais sans pouvoir me détacher une seule seconde les pages jaunis du livre prêté par Nath. Je l’avais reconnu dès les premières lignes, comment j’ai pu oublier ce titre. C’était une œuvre en Edition limité écrit par un artiste anonyme. Je l’ai lu à mes seize ans, alors que j’entamais la fin du premier cycle en médecine. Etant l’étudiante la plus jeune et la plus brillante, je bénéficiais des quelques faveurs, comme assisté à des séances de dédicaces privé. J’avais eu l’honneur de discuté, même si ce n’était que par email avec l’auteur de cet ouvrage magique, qui aujourd’hui encore me redonnait des frissons. Parfum de lys racontait une histoire très peu commune, celui d’un petit garçon handicapé qui, dans sa tête, vivait une vie normale. Il avait une poliomyélite, puis a contracté une tumeur au cerveau que l’on ne pouvait retirer hélas. Ses jours étant compté, il passait chaque instant à rendre sa vie meilleure. Je n’avais pas besoin de le lire jusqu’au bout, je connaissais la suite par cœur. Dans mon carton, j’avais un exemplaire signé de l’auteur, mais je ne me sentais pas apte à l’ouvrir.
A la nuit tombée, je me sentis seule. Mon petit appartement plongé dans le noir me paraissait tout à coup énorme et dehors, les pensionnaires discutaient avec leurs invités. Normal pour un vendredi soir. Il y a une grande différence entre « être seul » et « profiter de la solitude », maintenant je le comprenais. Chaussé, vêtu légèrement à savoir un pantalon trop grand pour moi et un t-shirt large, muni de mon livre, je pris la route cette fois consciente de l’acte que j’étais en train de poser. Mon but ultime c’était de rendre ce livre a son propriétaire, ou du moins à celui qui me l’avait prêté. Je savais être en train de commettre une très grave erreur, mais je prenais le risque. Je ne saurais dire pourquoi j’agissais de la sorte, je ne me reconnaissais même pas, mais c’était plus fort que moi. Quelque chose m’attirait irrémédiablement vers cet individu si étrange… je m’était dit opter pour l’option la plus simple à savoir la fuite, mais j’avais compris que le seul moment où je faisais abstraction de tout ce qui me tourmentait, c’était en sa compagnie, plongé dans ses histoires. Il avait le don d’apaiser mon âme qui souvent était en désaccord avec mes pensées.
Une fois devant l’immense portique de la librairie, le doute m’assailli et mon bon sens me revint crescendo, je fis volte-face et au moment de me fondre dans la masse, je fus percuté par quelqu’un. Ayant perdu l’équilibre, je me repris in extremis sur un ponton à la sortie de l’espace de la librairie, ce qui m’arracha un cri de douleur.
- Oh je suis désolé, quelle maladresse mon D… Mlle Orianne ?
Encore secoué par le coup involontaire que je venais de prendre, j’essayais de me relever car j’étais à moitié par terre et mon poignet sur lequel je m’étais rattrapé me faisait atrocement mal. Devant moi se tenait Nath, les mains chargé d’un carton, il ne savait pas s’il devait rire ou venir à mon secours. Mais quand il lit la douleur sur mon visage, son expression joviale disparu aussi tôt et il reprit son air inquiet que je ne lui connaissais que trop bien maintenant.
- Mlle Orianne je vous ai fait mal ? oh non, laisser-moi vous aider… il voulut avec sa main qu’il venait tant bien que mal de libérer du carton se saisir de mon poignet, mais je le retirais de son champs vision.
- Non ça va c’est bon, je n’ai pas mal. Mon poignet criait à l’aide, mais je ne voulais pas qu’il me touche, ni qu’il ne se rapproche de trop près.
- Vous en êtes sûr ?
- Oui ça va… je… je voulais juste vous rapporter votre livre
- Quoi ? ne me dite pas que vous ne l’avez pas aimé ou pire que vous ne l’avez pas ouvert…
- Si, je l’ai lu déjà
- Wow, alors là, vous m’épatez… je savais que vous apprécierais, mais pas à ce point.
- Au fait, je ne l’ai pas lu jusqu’à la fin…
- Ah… je me disait bien… vous n’avez donc pas aimé
- Vous me laisserez finir ou pas ? Donc je disais, je ne l’ai pas lu jusqu’à à la fin parce que je l’ai déjà lu jadis quand…. Je l’ai déjà lu
- C’est vrai ? oh mais c’est super, mais ne restez pas là, entrez je vous en prie, ne restez pas dehors.
Maintenant que j’étais devant un fait accompli, je mesurais l’ampleur de ma bêtise. Entrer ou rentrer ? Nath, toujours aussi enthousiaste, avançais avec ses cartons en direction de la librairie. Il avait l’air… joyeux.
- Je ne pensais pas vous voir vous savez ? j’ai donc acheté un seul plat mais ne vous en faites pas on partagera et au cas où, je vous laisserais tout manger. Pourriez-vous me tenir la porte s’il vous plait ?
Il s’était arrêté au pas de la petite porte et toujours muni de son sourire, il me désignait la porte en me montrant ses mains chargées des cartons. J’étais là, le mal était fait et penser à mon appartement alors qu’en bas les voisins offraient des soirées festives ne me branchaient pas trop. J’ouvris donc la porte de la librairie municipale, et m’y engouffra fermant la porte au brouhaha extérieur sachant que je venais de me rendre prisonnière de ses yeux.
Depuis que je suis à Norway, je n’ai jamais rien visité. Je connais le marché, les rues qui s’étendent du centre a la pension et vice versa. C’était donc pour moi la première fois que je mettais les pieds dans cette librairie bondée de livre et empreint de cette odeur qui soudain me parut si familière… son odeur.
- Mademoiselle Orianne, je n’aurais jamais imaginé que vous connaissez ce livre, pas que je vous prenne pour une inculte ou quoi que ce soit dans le type, mais c’est un vieux livre et je ne vous dis pas tout ce qui m’est revenu juste en lisant quelques pages de ce bouquin. Vous prenez quoi ?
- Euh… je… non merci, je ne prendrai rien
- Je ne vous ai pas demandé si vous prenez ou pas, je voulais connaitre le gout mais c’est vrai que je n’ai pas grand-chose. La librairie propose quelques biscuits et du thé, mais comme je vous l’avait dit, il y a le repas que j’ai acheté il n’y a pas longtemps…
- Vous parlez trop.
Il se rendit enfin compte que nous n’avions pas bougé de l’entré et qu’il tenait toujours ses cartons qui devait peser vue la manière dont il les portait.
- Quel goujat je fais parfois, venez à l’arrière, nous serons plus à l’aise.
Il s’engagea entre les rayons des livres et n’ayant rien d’autre à faire, je le suivis en lorgnant la porte que je trouvais un peu trop fermé dorénavant.
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La Maladie d'amour
RomanceChaque jour, nous vivons des moments qui quelques secondes plus tard sont considéré comme le passé, un passé que nous ne pouvons plus jamais retrouvé. Parfois ce sont des moments heureux, mais pas toujours. Orianne est une belle jeune femme, très je...