PDV Pablo :
L'infirmière reste muette et me regarde fixement. Pourquoi ne finit-elle pas sa phrase ?!
— Mais vous êtes Pablo Alborán ! s'écrit-elle. Je... Je vous admire tellement ! Je pourrais avoir une photo avec vous ?
C'est une blague ? Elle a prit un air dramatique en parlant de ma petite-amie et maintenant, elle devient toute hystérique !
— On peut revenir au premier sujet ? lui demandé-je en perdant patience.
— Oh oui, désolée..., dit-elle en rougissant. Votre petite-amie va bien, mais nous ne savons pas encore si elle est enceinte ou non, me sourit-elle. Elle peut repartir dès maintenant, mais elle devra revenir la semaine prochaine pour de nouveaux tests.
Dieu merci ! Elle va bien. Enfin j'espère, s'ils n'ont pas pu savoir pour sa possible grossesse, elle doit encore angoissée. L'infirmière me guide jusqu'à sa chambre, sur le chemin, je sens son regard posé sur moi. Je lui donnerai sa photo avec moi, car autrement je crois qu'elle ne s'en remettra jamais.
Arrivés devant la chambre, je la laisse sortir son téléphone et nous prenons la photo, puis elle s'éloigne – à contrecœur visiblement car elle se retourne sans cesse en faisant la moue. Je n'attends pas plus longtemps pour entrer dans la chambre et m'approcher de Krystell. Cette dernière est assise sur le bord du lit, le regard dans le vide.
— Tu vas bien ? lui demandé-je en m'asseyant à ses côtés.
Elle relève la tête et me regarde intensément, un grand sourire aux lèvres. Je suppose que ça veut dire oui. Je suis contente de la voire sourire, j'ai eu vraiment peur ce matin...
— Pourquoi tu ne m'as pas informé de ta maladie ?
— Parce que je n'y voyais aucun intérêt. Je n'avais plus fait de crise depuis mes un an. Et puis, je n'en avais pas envie. J'ai toujours peur que les gens s'enfuient lorsque j'en parle parce que ce n'est vraiment pas une maladie très connue et la voir en vrai est un spectacle effrayant. Et je suis désolée que tu ais dû voir ça...
— Ne t'excuse pas. Ce n'est pas de ta faute si tu es malade, et j'aurais tout à fait compris et accepté ta maladie si tu m'en avais parlé, lui expliqué-je.
Krystell laisse tomber sa tête sur mon épaule, nous restons ainsi un moment avant de sortir de la chambre et quitter l'hôpital. Ca fait du bien de sortir de là. Maintenant, il va falloir trouver un bus, car nous n'avons aucun moyen de rentrer chez nous.
Nous arrivons à son appartement en fin d'après-midi ; toutefois, Krystell ne semble pas en être ravie. Je peux la comprendre après ce qui s'est passé ce matin. Mais bon, il faut bien s'en remettre ; je resterai ici ce soir pour lui tenir compagnie. Je ne me vois pas la laisser seule après tout ça, surtout avec sa possible grossesse...
PDV Krystell :
Je ne sais pas comment je me sens ; tout cela s'est produit tellement rapidement que je n'en ai toujours pas vraiment conscience. Savoir que je suis possiblement enceinte m'angoisse énormément, et savoir que j'ai fait une crise me terrorise.
En entrant dans mon appartement, toutes les scènes se jouent à nouveau devant moi, sauf bien sûr ma crise qui n'est qu'un trou noir dans ma vie. Car c'est vrai, si personne ne m'informe que j'ai fait une crise, je reste dans l'ignorance.
En tout cas, tout ça m'a démoralisée. Je n'ai envie de rien faire, seulement dormir.
— Je vais rester ici ce soir, me dit Pablo. Je n'ai pas envie de te laisser seule.
Rien que sa voix me remonte quelque peu le moral. Je m'approche de lui et me blottis dans ses bras. Là je me sens bien, en sécurité – bien que ce soit en partie de sa faute si j'ai une possible grossesse. Je l'aime, je n'y peux rien. Et puis, j'ai quand même apprécié notre matinée, même beaucoup.
Pour le dîner, comme j'ai une variété incroyable de choix, Pablo nous prépare des pâtes.
— Il faut vraiment qu'on retourne faire des courses, soupire-t-il en observant mes placards et mon frigo vides.
— Mais je viens à peine de refaire le plein.
Pablo me lance un regard mécontent avant de mettre les pâtes dans l'eau bouillante. Et puis, je ne voudrais pas dire mais la première et dernière fois que nous avons fait les courses ensembles, ça s'est plutôt mal terminé...
Après manger, Pablo me propose de regarder un film, j'accepte mais finis par me lasser au bout de dix minutes.
— Tu es fatiguée ? me demande Pablo alors que je commence à m'assoupir sur son torse.
— Tu peux me chanter une chanson ? dis-je sans répondre à sa question.
— Haces que mi cielo vuelva tener ese azul... Pinta de colores mi mañana solo tù... Navego entre las olas de tu voz y...tù y tù y tù y solamente tù...
Puis je finis par m'endormir sur sa douce voix qui me berce.
Le lendemain, nous sommes réveillés au petit matin par des bruits sourds et incessants. Un de mes voisins est sûrement en plein travaux ; il aurait quand même pu attendre un peu...
Pablo et moi nous lançons un regard tout triste avant de nous lever à contrecœur.
— Je vais me préparer pour aller en cours, dis-je en regardant l'heure : 8h10.
— Ah non, me retient Pablo. Aujourd'hui, tu te reposes. Tu iras en cours demain.
Si cela signifie passer une nouvelle journée avec lui, je ne vais pas refuser. Toutefois, les bruits se répètent encore et encore et me donnent mal à la tête. J'aimerais quand-même sortir.
— On peut aller courir au parc si tu veux, me propose Pablo.
D'ordinaire, j'aurais dit non car je déteste faire du sport ; mais je pense que cela me fera du bien. Nous enfilons des habits de sport puis quittons l'appartement. En entrant dans le parc, je me rends compte que je n'y ai jamais posé les pieds auparavant ; pourtant, il est juste à côté de chez moi. Ca me ferait grandement plaisir que Pablo et moi y allions plus souvent pour courir. Je n'aime pas le sport, lui adore, donc s'il me motive, je finirai probablement par apprécier aussi. Nous ne cessons de courir jusqu'à l'épuisement.
Pablo se met à rire en voyant que je n'arrive plus à reprendre une respiration normale. Il devrait plutôt être content après les efforts que j'ai faits. Lorsqu'enfin je retrouve mon souffle, Pablo et moi nous promenons cette fois-ci en marchant dans les petits sentiers avant de s'assoir sur un banc, près de l'eau. Je pose ma tête sur l'épaule de Pablo et nous restons comme ça, à regarder le paysage.
Après tout, avoir un enfant de lui ne me déplairait pas.

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Ne m'oublie pas
FanfictionKrystell, étudiante française de 21 ans, part en Espagne pour valider sa troisième année de licence. Son objectif: améliorer ses compétences en espagnol et vivre une expérience inoubliable dans un pays étranger avant de rentrer chez elle. Toutefois...