L'Espagne ! J'ai toujours rêvé d'y poser les pieds, or les voyages scolaires étaient bien trop prisés pour que je puisse m'y inscrire et je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller avec mes parents. Mais aujourd'hui, c'est le grand jour ! Je pars pour l'Espagne!
Je rassemble mes bagages et rejoins mes parents près de la voiture. Ma mère semble à la fois surexcitée et inquiète. Je sais que ce n'est pas facile pour elle, je suis sa seule fille et nous sommes vraiment proches toutes les deux. Le plus long qu'on ait pu rester loin l'une de l'autre c'est trois semaine, pas plus. Ma mère me laissait quelque fois à mon appartement le week-end pour que je puisse réviser tranquillement. Mais là, je pars pour une année complète. Je ne reviendrai en France que l'été prochain. Et bien que j'appréhende quelque peu ce voyage, je me dis que ce sera une expérience inoubliable, qui changera ma vie. Car ce n'est pas rien de vivre une année entière dans un pays étranger! En tout cas, j'ai vraiment hâte d'y être.
- Tu as bien téléchargé Whattsapp ? me demande maman en prenant mes mains dans les siennes.
- Oui maman, je l'ai téléchargé, répété-je pour la énième fois.
J'ai toujours détesté les réseaux sociaux et n'en utilise aucun. Je trouve cela vraiment absurde de parler à ses amis grâce à cela alors que l'on peut leur parler par message ou bien face à face à l'université ou autre. J'ai reçu pas mal de remarques de la part de certains de mes amis qui me disaient que je n'étais pas normale, ou que je ne voulais pas en avoir seulement pour être différente des autres. Mais bon, je suis passée au dessus de tout ça et je vis très bien sans les réseaux sociaux.
- Tu vas me manquer ma chérie, me dit ma mère en me serrant dans ses bras. Fais attention à toi et n'accorde ta confiance à personne. Même si c'est un beau garçon qui ressemble à Enrique Iglesias.
- Maman...
Cette dernière embrasse mon front puis retourne à la maison. C'est mon père qui m'accompagne à l'aéroport. Maman serait presque capable de m'empêcher de monter dans l'avion si elle venait.
Comme à mon habitude, je monte le son de la radio et met Latina, ma radio préférée. Ce qui n'a jamais été le cas de mon père. Lui, déteste le reggaetón - qui est soit dit en passant l'un des genres de musique les plus populaires de nos jours - il trouve que ça ne ressemble à rien, et que ça ne mérite pas son succès. Moi, ça m'a bercée depuis ma plus tendre enfance même si je n'ai aucune origine latine. Je m'intéresse aussi aux autres genres de musique latine comme la batchata. Mais j'avoue avoir encore du mal avec la salsa. J'ai pas mal de références en musique latine. Toutefois, dans les chanteurs espagnols, je n'en connais qu'un, c'est Enrique Iglesias. Peut-être en découvrirai-je d'autres là-bas ?
- Tu as pris ton ordonnance avec toi ? me demande mon père.
- Oui et j'ai pris plusieurs boîtes en prévision.
- C'est bien. Si tu as un problème avec la pharmacie, tu me le dis. Je t'en enverrai par la poste.
- D'accord.
Oui, j'ai oublié un détail: je suis épileptique. Et j'avoue avoir vraiment peur de voyager durant une aussi longue période sans avoir suffisamment de médicaments. Et si la pharmacie n'accepte pas mon ordonnance ? Ou s'ils ne produisent pas mon médicament là-bas ? Oui, papa a dit qu'il m'en enverrai par la poste. Mais quand-même, je suis un peu anxieuse par rapport à ça. Et si je faisais une crise devant tout le monde sans que personne ne sache comment réagir ?
Je devrais penser à autre chose. Mon futur pays, le soleil, la plage, la bonne nourriture ! Je vais résider à Malaga, cela me semble être un bel endroit à découvrir.
Au bout d'un certain temps, mon père gare la voiture. Nous sommes arrivés à l'aéroport sans que je ne m'en aperçoive. Nous descendons de voiture et sortons les valises du coffre.
Je sens mon cœur battre à cent à l'heure et ma gorge se serrer. Être loin de mes parents sera difficile, autant pour moi que pour eux. Mais je pense me faire à cette idée; de cette manière, je deviendrai plus indépendante.
Mon père vient avec moi déposer mes valises et attendre l'appel de mon vol.
- Le vol en direction de Malaga, en Espagne, débutera son embarquement à 18h30. Merci aux voyageurs de se présenter une quinzaine de minutes avant l'embarquement.
Je jette un coup d'œil à ma montre: 17h55. J'ai encore le temps de dire au revoir à mon père et passer la douane.
- On se revoit dans un an alors, me dit-il d'un ton déçu.
- Je vous enverrai des cartes postales et du chorizo, répondis-je en lui faisant un câlin.
- Bon voyage.
J'agite ma main en m'éloignant vers les douanes. Je dépose bijoux et portable dans les bacs puis passe sous le détecteur. Ce dernier se met à sonner.
- Venez par ici madame, me fait signe une femme.
Je lève les bras sur les côtés et la femme palpe mon corps à la recherche de quelque chose.
- C'est bon, vous pouvez y aller, me dit-elle.
Je récupère mes affaires, de même que mon souffle que j'ai perdu lorsque le détecteur a sonné, puis me presse vers le lieu d'embarquement. Je patiente gentiment avant que les portes ne s'ouvrent enfin. Bien-sûr, il faut d'abord faire la queue, puis présenter son passeport avant d'entrer dans l'avion et chercher sa place. Je n'avais pas pensé à un détail, je risque bien d'avoir un voisin lors de ce vol. Et comme je ne suis pas du genre très sociable, j'aurai préféré ne pas endurer cela.
Siège numéro 34, c'est ici. Et comme je le pressentais, quelqu'un est déjà installé sur le siège d'à côté: une vieille femme, qui semble plutôt sympathique.
- Bonsoir, prononcé-je en m'asseyant dans mon siège.
La vieille femme me répond par un sourire chaleureux. Bien que le trajet ne dure qu'une heure, il est important pour moi d'être en bonne compagnie. Elle sera une voisine parfaite. Les petits vieux sont adorables de toute façon.
***
En fait, je retire ce que j'ai dis, les petits vieux ne sont pas tous adorables. Nous n'avons décollé que depuis dix minutes, et je suis déjà épuisée. Cette vieille dame ne s'arrête pas de parler. Elle a commencé par me parler des raisons pour lesquelles elle a entreprit ce voyage, et maintenant elle me parle de son chat.
- Vous comprenez mademoiselle, je ne peux pas laisser mon chat tout seul à la maison, il faut que quelqu'un garde un œil sur mon pauvre Minouche. Mais comment je fais moi pour savoir si mon fils viendra vraiment lui donner à manger ? Ou s'il l'emmènera chez le vétérinaire après-demain ? Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi, cela m'inquiète. D'ailleurs cela me fait penser à une histoire que mon beau-frère m'avait racontée il y a peu de temps à propos de son chien. Voulez-vous que je vous la raconte.
Je fais mine de dormir pour l'empêcher de commencer son histoire, mais cette dernière semble être offusquée.
- Et en plus de cela, elle ne m'écoute pas. Ah ces jeunes d'aujourd'hui !
Le point positif, c'est qu'elle n'ouvre plus la bouche jusqu'à la fin du voyage.
L'avion atterrit, un peu brutalement, sur le sol espagnol. Et nous pouvons enfin sortir. Je peux enfin fuir cette vieille dame qui m'a rendu très mal à l'aise avec ses regards menaçants.
Quittant l'aéroport, je tente de trouver un taxi, en vain. Et je finis alors par prendre un bus pour m'emmener au plus proche de mon nouvel appartement. Cette fois-ci, je cherche un siège où personne n'est assit, appréciant grandement ma solitude. Je profite de ce trajet en bus pour admirer le paysage qui s'offre à moi. Nous sommes encore au mois d'Août, il fait donc encore jour. Le ciel est dégagé, le soleil illumine les bâtiments devant lesquels nous passons, et la vue se résume en des gratte-ciels majoritairement mais aussi d'anciens monuments qui m'ont l'air très intéressants à visiter. Il me reste une semaine avant le début des cours, je pourrai faire un tour en centre-ville.
Je descends à mon arrêt et trouve assez facilement mon immeuble. Pourtant, je ne suis pas une référence en orientation.
J'entre avec hâte et découvre un adorable appartement. Il n'est pas très grand mais est très fonctionnel. De plus, la vue est splendide: je suis à l'avant dernier étage et peux ainsi voir la mer derrière les gratte-ciels. C'est magnifique.
J'envoie un message à ma mère sur Whattsapp pour l'informer de mon arrivée avant de ranger mes vêtements dans mes nouveaux placards. Ensuite, je me prépare une simple assiette de pâtes et m'accorde une bonne nuit de sommeil. Demain, je serai une touriste !

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Ne m'oublie pas
FanfictieKrystell, étudiante française de 21 ans, part en Espagne pour valider sa troisième année de licence. Son objectif: améliorer ses compétences en espagnol et vivre une expérience inoubliable dans un pays étranger avant de rentrer chez elle. Toutefois...